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09.08.2012

Le Vaisseau en Suisse !

Encore une belle critique, parue sur un blog passionnant consacré à l'enseignement du "fait religieux" à l'école...

La guerre a mangé le monde, tout englouti. Il ne reste plus qu'une île, avec quelques survivants sur un arbre. Premier matin d'après-guerre... les survivants sont-ils seuls au monde ? Pour le savoir, ils décident de se construire un bateau et de partir voir s'il y a encore d'autres personnes au monde. Le bateau, ils le voient blanc, et assez large pour accueillir d'éventuels naufragés. Comme ce sont les enfants qui ont l'imagination la plus fertile, on les charge de dessiner les plans du vaisseau. Le rêve devient réalité et tous embarquent, impatients et joyeux. Et sur la mer... d'autres bateaux, d'autres rêves devenus réalité, d'autres formes, d'autres cultures, d'autres religions.

Une manière originale de présenter aux enfants (7-11 ans) la multiplicité des religions. Une approche de l'architecture et des faits religieux. Une découverte !

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19.07.2012

Souvenir de Ronchamp (3)

Pour finir de vous mettre dans l'ambiance, voici quelques photographies prises pendant l'événement. (Merci à Jean-Louis Dubois, responsable de la communication.)

ronchamp,notre-dame du haut,le corbusier,crdp,le vaisseau blanc

Enfin, des extraits de ce que j'ai raconté ce soir-là... Si le reste du texte vous intéresse, n'hésitez-pas à me le demander par courriel. Je me ferai un plaisir de vous l'envoyer !

Le Vaisseau blanc est ma troisième contribution à la collection « Pont des Arts » mais c'est la première consacrée aux arts de l’espace, écrite à partir d'une œuvre architecturale – qui plus est religieuse. J'ai tenté de l'aborder le plus simplement possible, c'est-à-dire comme les deux autres. Grâce à ma formation, j'avais un peu d'avance... prise, notamment, avec ce petit livre acheté sur place autrefois.

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Comme d'habitude, j'ai lu, cherché, regardé, lu encore. Comme chaque fois, je me suis constitué, avant de m'engager pour de bon dans l'écriture de fiction, ce que j'appelle des « bagages », une sorte de « baluchon » rempli de références, de mots et d'images...

Ensuite, une fois les valises bouclées, il fallait se lancer. Au départ, c'est davantage l'aspect religieux de l'édifice qui me semblait délicat à aborder plutôt que son aspect tri-dimensionnel, architectural. Face à une Annonciation de Fra Angelico, j'aurais sans doute éprouvé la même chose. Mais savoir que Le Corbusier avait lui-même hésité à se lancer dans ce projet, notamment parce qu'il était athée, m'a aidée à franchir le pas moi aussi. Ne pas croire en Dieu, ou ne pas avoir de religion, n'empêche en rien d'être attentif à la foi d'autrui, de profondément respecter son élan spirituelvoire de le ressentir soi-même ! C'est une chose assez naturelle à qui voyage et rencontre d'autres cultures, d'autres croyances...

Ce livre étant destiné aux enfants, tous les enfants, quelles que soient leurs origines, il m'a semblé absolument indispensable d'ouvrir la chapelle à d'autres horizons que celui de la seule foi catholique. Des horizons lointains, divers... mais qui, au fond, poursuivent la même quête. L’œcuménisme (au sens extra-large du terme !) de la toute dernière page fut donc, en réalité, mon point de départ pour écrire l'histoire. Les livres, en effet, s'écrivent souvent à l'envers !

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Mais, si la nature religieuse de l'édifice m'a inspirée, son histoire également... Quelle que soit l’œuvre sur laquelle je travaille, j'essaie toujours de me documenter le plus possible sur son contexte historique. Les artistes ne créent pas par hasard et ne vivent pas hors du temps. Et c'est peut-être plus vrai encore pour l'architecture, qui implique une commande validée en haut lieu, des équipes d'ingénieurs, d'ouvriers... L'artiste ici n'est plus seul dans son atelier. C'est de là qu'est venue l'idée de situer le récit juste après-guerre... Une guerre apocalyptique, non située précisément mais qui correspond – du moins, dans mon esprità la Seconde Guerre mondiale. Ainsi, dans la première double-page, la nuit « en deuil de ses étoiles » est, pour moi, une allusion à la Shoah.

Le désastre qu'a été ce conflit m'a tout naturellement conduite à une autre référence, biblique celle-ci : le Déluge de l'Ancien Testament. D'où l'idée du vaisseau, qui par ailleurs faisait écho à mon ressenti personnel, à mon souvenir du lieu... Là, je veux vous faire toucher du doigt le privilège de l'auteur. Pouvoir décider d'un mot qu'une chapelle est, en fait, un bateaucomme le font les enfants lorsqu'ils jouent : « On dirait que ce balai serait mon cheval-!-». Pour moi qui tiens le stylo, c'est évidentcette chapelle, vue sous un certain angle, a réellement la forme, l'allure et l'élégance d'un vaisseau – mais c'est surtout très simple : il me suffit d'un mot ! Tandis que pour Anja, qui tiendra le pinceau ensuite, ce n'était pas forcément aussi facile. Et pourtant, elle a relevé le défi et fait un travail admirable. Sans compter que le fait qu'elle soit allemande ajoute encore, à mes yeux, à la symbolique du livre...

Pour conclure, on me demande souvent s'il y a une « morale », une « leçon de vie » à tirer de ce récit onirique... En restant dans l'esprit du lieu, je dirais que c'est mon péché d'auteure : j'aime écrire des histoires qui emmènent le lecteur un peu plus loin qu'elles en ont l'air... « Leçon » ou « morale », ces mots me semblent tout de même un peu forts. J'espère simplement que Le Vaisseau Blanc saura emporter à son bord les enfantsles vrais, les petits... mais aussi les vieux enfants que nous sommes, nous, adultes lecteurs ! vers une fraternité humaine, simple et chaleureuse, transcendant toutes les différences.

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Oui, un GRAND MERCI à tous pour votre accueil !

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18.07.2012

Souvenir de Ronchamp (2)

Je ne résiste pas au plaisir de vous montrer quelques images de ce rendez-vous "au sommet" ! ;-)

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Voilà, tout est prêt... la soirée peut commencer !

 

@ suivre !

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17.07.2012

Souvenir de Ronchamp

Fin juin était organisée, comme je l'avais annoncé ici, une petite soirée en l'honneur du Vaisseau Blanc sur la colline de Ronchamp - c'est-à-dire, à l'ombre de l'œuvre architecturale qui a inspiré cet album !

Je craignais que le trac ne me traque, sans relâche, des heures durant... mais non. L'accueil de Christel Renaud (CRDP de Franche-Comté) puis de Jean-François Mathey (Association Notre-Dame du Haut) a été si chaleureux que je suis restée détendue jusqu'au bout. Ce fut même un très, très bon moment !

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Pourtant, la journée n'avait pas si bien commencé que ça... Le matin, il pleuvait quand j'ai quitté ma maison. Il pleuvait à Paris, à Dijon. Ainsi qu'à Besançon. Mais, tout au bout de la route, le soleil était là, écartant les nuages, pour nous accueillir à Ronchamp.

Et tout a suivi ainsi : l'installation dans la salle de la nouvelle Porterie créée par Renzo Piano, la visite de la Chapelle commentée par Jean-François Mathey, la présentation du projet par Laurent Tainturier (directeur du CRDP), la mienne, celle de Béatrice Laurent (auteure du cahier pédagogique accompagnant l'album), le buffet, les dédicaces... Une vraie belle soirée dans le sillage du Vaisseau !

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La proue du vaisseau pointant vers la Lune... ;-)

 

@ suivre !

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22.06.2012

Rendez-vous à Ronchamp !

Oui ! Mardi prochain, 26 juin 2012, j'irai vous attendre là-haut sur la colline-! (Mais sans bouquet d'églantine. Et puis, de toutes façons, je ne sais pas siffler ! ^^)

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> clic sur l'image !


Non ! Je n'ai pas encore fait mon sac, mais j'ai terminé mes devoirs : un petit texte de présentation du livre et du chemin pris par ma plume pour l'écrire, que je lirai - au micro - dans le ventre du "vaisseau"-! (Avec ça, si je n'ai pas le trac... ^^)

 



Béatrice Laurent, auteure du cahier pédagogique accompagnant l'album, sera là elle aussi pour faire part de sa démarche. Et, juste avant, nous aurons tous le privilège de suivre une visite commentée de la chapelle créée par Le Corbusier... Venez nombreux !

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02.02.2009

Voyage sur un Nuage - cahier pédagogique

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C'est l'excellente surprise de cette rentrée hivernale !
Conçu avec beaucoup de soin par Pascale Garabron et Sophie Béjian du CRDP d'Aix-Marseille, le cahier pédagogique de mon album Voyage sur un Nuage se propose d'accompagner l'étude du livre (et du tableau Les Mariés de la Tour Eiffel de Marc Chagall) en classe. Il est plein de ressources et d'idées. Quelques exemples...
 
Séance 1 : Nuage (mise en route)
> objectifs : développer le vocabulaire autour du mot nuage ; amener les élèves à prendre conscience des nombreux niveaux de lecture de ce mot, de toutes ses dimensions : scientifique, poétique, plastique, émotionnelle ; commencer à tisser le fil narratif de l'histoire qu'on lira ensuite.
Approche sensible
Si le temps le permet, cette séance pourrait se dérouler en extérieur et prendrait ainsi tout son sens. Elle permettrait de s'immerger physiquement dans le propos et de déparrer de manière sensible le voyage vers les oeuvres (l'album et l'oeuvre de Chagall) pour avoir un ancrage poétique direct : s'allonger dans l'herbe, regarder les nuages et faire parler les enfants sur ce qu'ils voient.
 
(...)

Prolongements possibles
> Un prolongement corporel peut s'imaginer autour des qualités physiques, plastiques et émotionnelles des nuages. Comment traduire dans et par son corps la douceur, la légèreté/la lourdeur, la vitesse, la transformation, la couleur, la forme (étirée, joufflue...) d'un nuage ? Choisir quelques mots donnés par les élèves et mettre en place un vocabulaire corporel, dansé, utilisant l'espace du corps, du lieu et la diversité des rythmes. (...) un jeu peut conclure l'activité. Des mots seront écrits sur des morceaux de papier que les élèves tireront au sort et feront découvrir aux autres par le corps, en le mimant, le dansant.

(...)
 
Ecriture
Afin de prolonger la puissances poétique du texte et de l'illustration, voici des pistes autour de la production d'écrits.
- Créer des mots images, des calligrammes (la matière nuage se transforme en violoncelle, bouc barbichu... pourquoi pas les mots ?) Référence : Calligrammes d'Apollinaire, contemporain et ami de Chagall.
- Créer des métaphores, travailler sur les correspondances : le texte en contient de très belles. Par exemple : "ses yeux avaient faim !", "le nuage léchant les tuiles", "le velours de sucre d'une pomme d'amour", "un bateau voguant de tête en tête sur l'océan carmin", "un éclair hurla sa rage"... Partir de celles-ci, les analyser puis en proposer de nouvelles. Lire à cette occasion Correspondances de Baudelaire, un peu ardu mais si à propos et si beau !
- Inventer d'autres langues : cette idée est donnée par l'auteure elle-même avec les jeux graphiques sur "Bienvenue !"
 
 
lettreoiseau.JPGEt ce n'est qu'un tout petit aperçu !
Vous y trouverez aussi un long entretien croisé d'Elise Mansot (l'auteure des images) et moi, deux propositions d'entrées possibles dans le texte et les illustrations (avec déroulement détaillé de chacune des cinq séances), l'étude du tableau de Chagall, puis d'autres prolongements artistiques encore - découverte et pratique de l'art postal, création de mobiles, travail autour des couleurs, du décalage, de la métamorphose, du bestiaire, des chimères, de la lumière (en passant par les vitraux de Chagall)...
Bref, ce n'est pas un cahier pédagogique, mais une vraie malle aux trésors !

> Pour commander, c'est !

 

19.11.2008

Chagall à ma fenêtre

9782844551214.jpgVoyage sur un Nuage, mon dernier album, magnifiquement illustré par Elise Mansot, est paru aux éditions de L'Elan Vert, dans la collection Le Pont des Arts. Comme l'explique le CRDP d'Aix-Marseille, co-éditeur de la collection, le livre permet "d’entrer dans l’œuvre d’art par la fiction : le jeune lecteur pénètre dans une aventure avec des héros auxquels il s’attache avant de découvrir qu’il est entré dans un tableau - ici, Les mariés de la Tour Eiffel, de Chagall. Au fil du récit, des détails de l’œuvre sont inclus dans la trame narrative et interprétés par l’illustrateur, comme autant d’indices qui mènent à la découverte du tableau en fin d’ouvrage (reproduit sur une double page). L’élève peut alors proposer sa propre interprétation du tableau, la confronter avec celle des autres, réécrire l’histoire… Un livret pédagogique accompagne chaque album pour en faciliter l’exploitation en classe."

Très honnêtement, je n'ai pas spécialement traqué les futures exploitations pédagogiques possibles au moment d'écrire l'histoire. J'ai préféré m'immerger dans la vie de Marc Chagall. J'ai plongé dans ses oeuvres. C'est pourquoi sans doute, en plus des références directes aux Mariés de la Tour Eiffel, on trouve dans cet album beaucoup de points de rencontre avec l'univers du peintre en général... Certains (la plupart d'entre eux !) ont été voulus, pensés, mûris. Mais à ma grande surprise, j'en ai découvert d'autres, totalement inconscients.

DSCF2213.JPGAinsi en va-t-il de la fenêtre. Zéphyr, le petit facteur, y monte chaque soir pour contempler le ciel au-dessus de la ville. C'est accoudé là qu'il observe les nuages en rêvant d'ailleurs. Et c'est par une fenêtre qu'il partira pour aller voir le monde, au-delà des collines... Or j'ai découvert par la suite qu'une exposition, tout récemment partie du musée de Nice pour Münster, portait le nom suivant : "Marc Chagall, un peintre à la fenêtre".

La fenêtre est-elle une ouverture sur le monde ou sur l’image ? Chagall en fait un objet de recherche qui ne cessera d’être présent dans son œuvre.

"Le regard de (…) Marc Chagall aura été littéralement habité – nous risquerions même le terme « construit » – par la fenêtre, écrit le commissaire de l'exposition. Omniprésente dans les toiles de jeunesse comme dans les plus récentes, la fenêtre dit bien la manière d’opérer de l’artiste. Tournant le dos aux pratiques pleinairistes, celles des générations précédentes, ne peignant qu’occasionnellement sur le vif, Marc Chagall regarde le spectacle du monde à partir de la fenêtre." (Extraits du catalogue. Maurice Fréchuret, Un peintre accoudé à sa fenêtre.)

Comme je regrette de n'avoir pas vu cette exposition ! Cependant tout n'est pas perdu. Il me reste encore deux possibilités : m'acheter le catalogue ou l'aller-retour pour Münster ! (Petit Papa Noël, quand tu descendras du ciel...)

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Pour découvrir le site du Musée national Marc Chagall de Nice, cliquez . Pour lire un article présentant le contenu de l'exposition, c'est ici. Et pour vous rendre à Münster, suivez-moi !