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22.12.2006

La nuit de Petit Fantôme

medium_couvpetitfantome.gifComme l'année dernière, un gentil fantôme a rendez-vous avec vous...

Pour patienter en douceur d'ici la nuit de Noël, je vous propose d'écouter - ou de faire écouter aux petites oreilles de votre entourage ! - l'une de mes "Histoires pour les Petits" parue chez Milan Presse en novembre 2004 : La Nuit de Petit Fantôme...

Les voix sont celles de Carol Barbier, Agathe Beltra, Olivier Clément, Anne Lehmann et Catherine Pauwels. L'enregistrement et le mixage ont été faits au studio E-MAGIN.

 


21.12.2006

Y a pas d'os !

medium_carremilos70.jpgEn va-t-il dans la vie comme dans les livres ?  Non content d'être déjà dans la hotte Sélection de Noël d'Eveil et Jeux, ainsi qu'à l'honneur sur Sitartmag, voilà Milos à l'affiche sur Evene.fr et Coup de Coeur sur Ricochet, le portail européen de Littérature Jeunesse... Noël réussit vraiment à mon squelette préféré !

18.12.2006

Départ pour Châtillon-sur-Seine

medium_sc_a01.gifujourd'hui, je prends le train pour la Côte d'Or. Je vais y rencontrer les élèves d'un Lycée Agricole, notamment une classe de BEP option "soigneurs d'équidés". C'est leur documentaliste, Nathalie Jacquenet, qui m'a contactée. Ses motivations et son projet m'ont vite convaincue :

"Je constate en effet chaque année qu'une telle rencontre avec nos élèves, a priori réticents à la lecture, est une belle occasion de dépasser certaines crispations, certains comportements stéréotypés. Il en ressort des échanges riches humainement. Par ailleurs, le thème que vous avez évoqué dans vos deux romans, Lettres à une disparue et Soliman le Pacifique, intéresse les élèves. Ils sont très sensibles à l'injustice, la contrainte, l'absence de liberté de choix...

Je suis heureuse de rencontrer des "grands", heureuse à l'idée de leur parler de mes deux romans, de faire le lien entre eux. Et puis... je sais que la rencontre a été préparée avec grand soin :

"Actuellement, je retrace aux élèves l'histoire du judaïsme depuis Moïse et je leur lis des extraits de vos romans ou d'autres récits : Si tu veux être mon amie, de Galit Fink et Mervet Akram Sha'ban, L'Attentat de Yasmina Khadra. J'aborderai ensuite la question palestinienne à travers la culture des oliviers comme facteur de dialogue entre les deux peuples. En ce qui concerne l'Argentine, je leur lirai des extraits du livre d'Eduardo Galeano, Mémoire du feu, dans lequel il parle des enfants adoptés par les bourreaux de leurs parents. Je voudrais également leur faire écouter une chanson d'Atahualpa Yupanqui, en nous attardant sur le texte."

Bonne journée à vous - pour la mienne, je suis confiante !

 

14.12.2006

Les amoureux de Sallaumines

medium_veronikmassenotgr.jpgHier, Fulberte et Amadou, mes deux amoureux préférés, ceux de mon album Marabout et bout de Sorcière, étaient de passage à la Maison de l'Art et de la Communication de Sallaumines. Dans la grande salle de danse, soixante enfants les attendaient, assis sur leurs coussins en forme de coeurs et leurs petits tapis (volants, certainement) ! La sorcière et son marabout arrivèrent par ma voix... et celle du violoncelle de ma soeur, Caroline.

Mais les enfants n'étaient pas là simplement pour nous écouter. Caroline avait tout prévu - il faut dire que c'est son métier ! Elle forma les pupitres et distribua les rôles. D'abord, des lames sonores, pour l'ambiance un peu inquiétante du début de l'histoire. Les claves, quand on frappe à la porte du manoir. Sanza, djembé, lorsque l'inconnu se présente : "Je m'appelle Amadou, grand marabout d'Afrique"... Bientôt, chacun des soixante enfants eut son instrument. Et, après une première mise en place, nous nous lançâmes pour de bon.

Quel bonheur ! Même les tout petits, ravis d'agiter leurs grappes de coquilles d'escargot ou de faire tinter leurs canettes métalliques (spécialement fabriquées pour l'occasion) lorsque Fulberte farfouille dans son réfrigérateur et offre un verre à son visiteur, participèrent de bon coeur ! Quant aux flûtes à coulisse, accompagnant les exploits délirants d'une Fulberte déchaînée sur son balai hirsute, inutile de dire qu'elles rencontrèrent un vif succès !

Après toutes ces émotions musicales, ce fut l'heure d'aller goûter à la médiathèque. J'avais apporté quelques étiquettes "maison" à coller sur les bouteilles de boissons et, contre toute attente, le pipi de chat fut très apprécié ! Ensuite, dans la petite salle du conte, je montrai aux plus grands les dernières épreuves de l'album avant publication, explorant avec eux les dessous de l'histoire et l'infinie richesse des illustrations de Muriel. Enfin, vint le moment des dédicaces, des "au revoir" et des bisous... Longue vie aux amoureux des livres !

medium_goutermarabout.jpg

Par chouette postale électronique, j'envoie un grand merci à toute l'équipe de la MAC de Sallaumines : à Isabelle, pour son soutien enthousiaste de la première heure, à Gaby pour son efficacité, à David pour sa gentillesse, à Valérie pour son aide précieuse et à Sylvain, barman de choc !

Et par hibou spécial poids lourds, mille mercis à Caro : c'est dans son cerveau en ébullition qu'a germé ce projet, puis mûri toute sa mise en place - merci aussi à Sébastien qui a composé le thème final de l'animation ! J'espère que nous  aurons l'occasion de faire progresser notre prestation commune, en ajoutant notamment quelques micro et jeux de lumières féeriques... Oui, mille mercis de m'avoir ainsi entraînée au coeur le plus joyeux de cette charmante aventure magique !

 

09.12.2006

Rendez-vous à Conflans-Ste-Honorine

medium_ideovm6.jpgJuste une petite note pour vous informer que je dédicacerai mes romans et albums, le samedi 16 décembre 2006 (dans une semaine) à partir de 15 heures, au magasin culturel Leclerc de Conflans. À bientôt !

08.12.2006

Voyage au coeur des pages

Aujourd'hui, je vous propose de feuilleter Milos...
 
 
 
 
Ces belles illustrations sont signées Isabelle Charly. Et vous n'avez rien vu, car il vous reste à découvrir le vilain Général Ité, la merveilleuse chambre 13, l'arrivée des cadeaux le 24 décembre... et le bal de Noël de l'Hôtel Albinos !

 

07.12.2006

Un squelette pour Noël ?

Puisque nous en sommes aux critiques, voici quelques lignes d'une autre, parue tout récemment sur Sitartmag. Elle concerne mon dernier album.
 
 
Histoire d’amitié qui aborde avec légèreté et sans didactisme pesant les thématiques associées du rejet et de la tolérance, Milos (Y a un os !) est un conte de Noël décalé, bien différent de tout ce que l’on peut croiser en ces périodes festives. Pas de père Noël (seulement évoqué), ni rennes ni bonhomme de neige, mais une intrigue inspirée, si l’on en croit la citation en exergue, par une chanson de Nougaroun jour, tôt ou tard, on n’est que des os ») et un petit miracle qui doit davantage à la science qu’à la magie… Les illustrations d’Isabelle Charly s’accordent parfaitement au ton enjoué et à la vivacité fantaisiste du texte (l’idée des lunettes « magix », entre autres) et le complètent agréablement en ajoutant nombre de petits détails à l’histoire, sans jamais la dénaturer.
B. Longre
 
 
Pour lire d'autres critiques d'albums, de romans, de spectacles, d'expositions... rendez-vous sur www.sitartmag.com !

04.12.2006

Sur les traces de l'Ogre

Connaissez-vous cette critique de mon album L'Ogre de Silensonge ? Elle est parue dans le magazine Citrouille (La Revue des Librairies Spécialisées Jeunesse) en juin dernier (n°44) - ce que je n'ai découvert que très récemment, lors de mon séjour à Fougères. Mais comme je ne dois pas être seule dans ce cas... généreusement, je fais suivre ! ;-)

 

> Pour une littérature jeunesse positive de la cruauté

 

Les livres pour enfants présentent toujours des méchants qui se voient : des hommes vêtus de noir au regard mauvais, des sorcières à verrues, des tigres aux dents pointues. Grâce aux livres j’ai appris, tout petit, à me méfier des inconnus, à ne plus avoir peur du noir et, à défaut d’avoir un dragon à tuer, à porter le cartable de mes princesses.

Je ne sais à quel âge on comprend que les livres c’est rien que des menteries, que les gentils gagnent rarement, que les princesses sont des garces et que les méchants ne portent pas toujours de manteaux noirs, de verrues et de dents pointues.

J’ai reçu de ma mère une bonne éducation. Toujours à l’écoute, elle répondait sans détour à toutes mes questions. De ses principes, quelques uns étaient pourtant discutables, suivant une logique de conte de fées. En résumé :

- Il faut avoir souffert pour apprécier la vie. Donc les pauvres sont des gens formidables.

- Ce n’est pas bien d’être raciste. Les étrangers sont des gens formidables.

- La maîtresse a plein de choses à t’apprendre. Les maîtresses sont des gens formidables.

Madame Lee Van Fu (orthographe approximative : à prononcer « le vent fou » !) était ma maîtresse en CE1. Aux dires de ma mère elle était pauvre, son mari resté au Vietnam, seule à élever ses trois filles. Pauvre, étrangère et maîtresse, trois raisons pour être une personne formidable.

Elle ne m’aimait pas beaucoup en CE1, j’allais souvent au coin, mais je n’ai pas le souvenir de problèmes avec elle. Dans sa classe, elle faisait des sondages à main levée : qui croit en Dieu ? Combien de fois par semaine changez-vous de chaussettes ?

La cantine de l’école Gatinot de Montgeron était divisée en trois ou quatre petites salles, chacune supervisée par une maîtresse différente. En CE2, madame Lee Van Fu surveillait ma salle et m’a harcelé pendant près de six mois. Pendant les repas, elle nous faisait de grands sermons moraux et me prenait souvent en exemple pour expliquer ce qu’était une méchante personne. Souvent elle m’obligeait à finir le reste des assiettes de toute ma table. Un jour, elle a dit qu’un méchant garçon comme moi devait être puni et a appelé tous les enfants à venir me donner des coups de pieds à la sortie de la cantine. Ce qu’ils ont fait. Je me souviens que cela a duré quelques secondes. Beaucoup faisaient semblant. Quelques bleus à peine. Une petite fille est venue me voir, m’a dit qu’elle ne m’avait pas frappée, elle, que madame Lee Van Fu était méchante.

Quelques semaines plus tard, j’ai empoigné sa main, armée d’une fourchette, alors qu’elle voulait me faire avaler de force des haricots. Mes deux mains à moi ont serré tant qu’elles pouvaient son poignet à elle. Et j’ai dit « non ». Elle m’a dit de la lâcher, qu’elle allait appeler la directrice et que je me ferai renvoyer de l’école. J’ai dit « non ». J’ai hurlé. Elle avait peur.

Ensuite la directrice. J’ai tout raconté. Elle ne m’a pas cru. M’a demandé de m’excuser auprès de madame Lee Van Fu. M’a dit que je ne retournerai en classe que quand je serai calmé et que j’aurai présenté mes excuses. Ma mère est venue me chercher. On m’a changé de salle de cantine.

Comment expliquer que, moi qui disais tout à mes parents, pendant ces six mois je n’en ai pas parlé ? Je pense que ce harcèlement était tellement inconcevable que j’ai fait comme s’il n’existait pas.

Mercredi, une bibliothécaire de Mouffetard recevait une classe à la section jeunesse. Elle leur a lu l’Ogre de Silensonge, avec son accent d’on ne sait où qui mettait les mots en relief. Moi, caché derrière une étagère, je me suis fait tout petit et j’ai profité…

Au royaume de Silensonge, l’ogre a l’air si gentil que les adultes lui confient leurs enfants. Comme il est malin, il ne les mange pas en entier : « L’ogre de Silensonge mangeait les enfants par tout petits bouts, des petits bouts de cœur. Le cœur, c’est tout au fond, à l’intérieur. S’il en manque un morceau, cela ne se voit pas. » Les enfants deviennent tristes, même Lélio, le bavard, qui ne dit plus un mot. Heureusement, il rencontre le roi, se confie à lui et l’ogre est puni.

J’ai repensé à la Lee Van Fu et je me suis dit que, moi qui croyais tant aux livres, peut être que cette simple histoire m’aurait fait comprendre et réagir. Peut-être…

J’ai emprunté le livre et me suis plongé à nouveau dans l’histoire avec délectation. La force du texte de Véronique Massenot est dans sa simplicité. Contrairement aux règles habituelles de récit, elle ne décrit pratiquement rien de concret et ne place pas ses personnages dans des situations précises : on ne sait pas pour quelle raison les parents confient leurs enfants à l’ogre (est-il instituteur ? médecin ?) Aucune scène ne présente Lélio face à l’ogre. La punition de l’ogre n’est suggérée qu’à travers les dessins (il est jugé). Étrangement, ce sont ces imprécisions habiles qui font échapper l’histoire à l’anecdotique et permettent que chaque enfant investisse le texte de ses propres projections.

Ce manque de mises en situation dans le texte est en réalité comblé par les illustrations. Eva Offredo et ses dessins faussement naïfs était la collaboratrice idéale pour ce livre. Elle y exprime tant la dureté que la tendresse en empruntant la symbolique forte des dessins d’enfants.

Ce magnifique album me conforte dans ma position pour une littérature jeunesse positive de la cruauté. Cruauté, parce que les enfants y sont confrontés, plus souvent parfois que les adultes. Positive, parce qu’il s’agit de présenter au lecteur des solutions et non des morales. Ici : si un adulte est méchant avec toi, parles-en !