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04.03.2008

Le courrier des lecteurs (3)

Depuis la parution de mes Lettres à une disparue, j'ai rencontré de nombreux lecteurs. Certains m'ont fait de beaux cadeaux : des textes, des dessins, des lettres, des poèmes, inspirés de mon livre. En voici deux, parmi mes préférés. L'un est un clin d'oeil à la dernière lettre de mon roman. L'autre, un poème acrostiche vraiment très - "trop" ! - gentil.

 

Le jour pénètre dans la classe par la fenètre de la cour, dessinant sur le sol au travers des rideaux sombres, de petites taches sous l'éclairage.

Attentifs, assis le regard fixé, le coeur en rage, de nouveau nous avons relu votre livre.

Maintenant c'est notre tour. Nous écrivons sous votre regard, celui du grand portrait accroché sur la porte.

Un tableau, un cahier.

Et un sens à notre vie.

Nos mains, déjà, courent et s'envolent sur le papier. Les mots jaillissent, les uns après les autres, du fond de notre mémoire et votre histoire, si douloureuse, sort de notre chair, pour apparaître enfin, dans la lumière.

Libre, madame.

On se sent libre.

Nous vous embrassons...

 

Christelle, Mélanie et Lolita. (13 ans)

 

-

Marsannay-la-Côte, mardi 2 mai 2005, par cette lettre authentique,

 

Très chère Véronique,

 

Rentrer chez nous a été très ardu

Encore tout émus de vous avoir connue

Sous le coup de notre échange de point de vue :

 

Ces Lettres à une disparue...

Hystériques nous étions, à l'idée de votre arrivée !

Et si tristes quand il a fallu nous séparer !

Reconnaître Melina en vous, durant cette journée,

Etait évident et plein de vérité.

 

Vous êtes en effet si timide et pudique

Et paradoxalement si ouverte au public

Rayonnante de votre sourire sincère :

On pouvait lire la franchise en vos yeux clairs.

Nul en sortant ne pouvait dire le contraire,

Insistant par ailleurs sur votre caractère

Qui prouve modestie et simplicité,

Unique en votre genre malgré votre renommée,

En faisant toute votre originalité !

 

Malheureusement, vous nous avez quittés

A notre grand regret, à l'heure où il fallait ;

S'il vous plaît, revenez !

Seule ou avec un nouveau bébé

Et surtout avec un autre roman

Ne nous oubliez pas pour autant

On tient à le dire : on vous adore !

Tous nous vous embrassons TRES FORT !

 

 

Les 4èmes3* que je n'oublie pas !

*(de Madame Corine Cherrier-Chaudat)

 

-

-

Mais, au fait, pourquoi un acrostiche ?

La réponse est... dans mon roman !

 

 

03.03.2008

Le courrier des lecteurs (2)

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Depuis la parution de Lettres à une disparue, de nombreux lecteurs m'ont écrit.

Correspondances est l'endroit idéal pour leur rendre un hommage ému... et publier des extraits de leurs lettres - suite !

 

Je n'avais jamais porté une très vive attention à tous les problèmes, toute la violence, le terrorisme... qu'il pouvait y avoir dans les pays plus ou moins lointains du nôtre, je me rends compte que j'ai eu tort. A chaque mot, j'avais les larmes aux yeux. Il y a une telle intensité dans ces phrases que j'en étais saisie. Je me sentais vivre ce que vivait Melina, j'écrivais mes malheurs, mes souffrances et mes quelques joies à ma fille disparue, morte. Si je résumais, je dirais que votre livre m'a beaucoup plu et apporté. J'ai fait un drôle de voyage, fort en émotion. Lucile (15 ans)

 

Bravo ! Ce livre m'a énormément émue, de la première à la dernière page. Vouloir nous faire ressentir la douleur qui vous avait hantée en écoutant un reportage à la radio était une bonne idée. En lisant votre roman, je ne me cache pas pour dire que j'avais les larmes aux yeux. La forme épistolaire est encore plus poignante, car on ressent mieux la douleur de Melina et son intérêt à retrouver Nina. J'ai adoré Lettres à une disparue. Félicitations ! Gaëlle (15 ans)

 

Bien que je n'aime pas trop le genre épistolaire, j'ai beaucoup apprécié votre livre : il dénonce bien toutes les atrocités qui se sont passées sous la dictature de Pinochet. Un bon livre, très émouvant. Hassan (14 ans)

 

J'ai adoré votre roman et ai été particulièrement touché par la façon dont Melina veut garder l'image et les souvenirs de sa fille en elle. J'ai aussi beaucoup aimé comment Nina change sa grand-mère et lui fait reprendre goût à la vie. Pierre (13 ans)

 

Le roman que vous avez écrit m'a troublée ; je trouve que vous avez dévoilé avec perfection la dictature et la souffrance que d'innocentes victimes ont pu endurer. Dans cette oeuvre, il est dit que vous vous êtes inspirée d'une émission de radio, ce que je trouve très émouvant car la torture, les enlèvements... ont bel et bien existé, et qui sait, sûrement existent encore. Mais il y a aussi l'amour partagé entre ces trois femmes qui est tellement saisissant que cela fait monter les larmes aux yeux. Océane (13 ans)

 

29.02.2008

Le courrier des lecteurs

Depuis la parution de mes Lettres à une disparue, de nombreux lecteurs m'ont écrit.

Correspondances est l'endroit idéal pour leur rendre un hommage... ému.

 

 

Ce que j’ai adoré dans votre livre, c’est l’intrigue. La peine, tout d’abord, quand Melina est désespérée, puis quand elle apprend que Lélia retrouve son neveu Guille qui était retenu dans une famille du quartier militaire. Alors là, Melina reprend espoir et va tout mettre en œuvre pour retrouver sa chère et tendre petite fille Nina, qu’elle retrouvera par la suite. Cette histoire passe d’un extrême à l’autre. Dans l’intrigue, il y a une vraie leçon de courage que donne Melina : ne jamais abandonner. Marc (13 ans)

 

 

Personnellement, je l’ai trouvé très bien écrit car l’histoire nous permet de comprendre les horreurs de la dictature. Le fait de penser à cette femme, à cette famille qui a été déchirée par un régime politique donne presque envie de pleurer. Les mots que vous avez utilisés sont touchants. Lorsque Melina dit à la fin de chaque lettre : « Je t’embrasse fort, Maman », ces mots m’ont fait imaginer la vie si je perdais ma mère. Vincent

 

 

Je tenais à vous faire part de mes sentiments. Votre oeuvre m'a vraiment touchée. Elle est si bouleversante, si vivante à la fois : cette histoire montre bien le combat d'une mère face à la disparition de sa fille, dans un pays soumis à la dictature. Comment ces tortures, disparitions, enlèvements et ces procès peuvent-ils arriver à des êtres de chair et de sang ?

J'avais lu votre livre une première fois sur les conseils d'une amie et j'ai pris le même plaisir à le relire en classe. Laïla (14 ans)

 

 

Si je vous écris, c'est à propos d'un de vos livres que nous avons étudié en cours de Français.

Je l'ai trouvé très réaliste et je n'ai pas pu m'empêcher de le lire en une soirée.

Cela m'a rappelé l'époque où j'habitais au Mexique. Il s'est passé des événements qui ressemblaient à ceux que vous avez décrits. Des enfants étaient kidnappés, on demandait une rançon à leur famille, mais on n'était jamais sûr de les retrouver vivants.

C'est un peu ce qui est arrivé à Paloma, Juan et Nina.

Ce livre m'a beaucoup touchée, il ressemble à un vrai journal ! Aurore (14 ans)

 

 

(@ suivre...)

 

28.02.2008

Los desaparecidos

Quelques images venues d'Argentine pour compléter la lecture de Lettres à une disparue.

 

 

 

27.02.2008

Un café à Buenos Aires

                         Si vous passez par Buenos Aires, s'il vous plaît, allez pour moi boire un petit café, bien noir et bien  brûlant, à La Libreria de las Madres, Place du Congrès, Hipolito Yrigoyen 1590, Métro Lima.

Pour plus de détails, cliquez sur l'image... Vous découvrirez aussi le petit journal des Français à l'étranger. Bon voyage !

 

 

26.02.2008

D'où m'écris-tu, Melina ?

 

A la fin de Lettres à une disparue vous pouvez lire ceci :

 

 

NOTE DE L'AUTEUR

J'ai choisi, en écrivant ce roman, de ne pas faire mention, ni de l'époque, ni du pays, dans lesquels l'action se situe.

Souci d'universalité.

Melina, Paloma, Nina, et tous les autres, sont des personnages de fiction, nés de mon imagination.

Et pourtant, ce qu'ils vivent, ce qu'ils subissent sur le papier - tortures, disparitions, enlèvements, procès -, des êtres de chair et de sang, des hommes, des femmes et des enfants, en ont été les victimes bien réelles, historiques.

Ne les oublions pas.

Merci à l'équipe de Daniel Mermet pour les reportages effectués en Argentine et diffusés sur France-Inter dans l'émission "Là-bas, si j'y suis", qui m'ont largement inspirée.

 

Cette note a pour but de répondre à deux questions que les lecteurs me posent souvent : "Où se passe l'histoire ?" et "Pourquoi ne pas l'avoir dit dans le texte ?" L'histoire se passe en Argentine, mais pourrait se passer ailleurs...

Dans la deuxième édition de Lettres à une disparue, un rappel historique précisait les choses. La toute nouvelle version ne l'ayant pas repris, je le reproduis - à quelques mots près - ici.

 

LES "DISPARUS" D'ARGENTINE

1976. Un coup d'Etat militaire impose une dictature féroce à l'Argentine. Tous les opposants au régime sont réduits au silence de façon systématique. Cette période marquée par la barbarie et la cruauté, se solda par la disparition de 30 000 personnes, et par l'assassinat, l'emprisonnement et la torture de milliers d'autres. Les mères qui perdirent ainsi leurs enfants, kidnappés et tués par les militaires, prirent l'habitude, dès les années 70, de se rassembler sur la "Plaza de Mayo" (la Place de Mai) tous les jeudis pour réclamer justice. Elles nouaient alors sur leurs cheveux des foulards blancs, symbolisant les langes de leurs enfants disparus. Le régime, qu'elles gênaient de plus en plus, les baptisa "les Folles de Mai" - ce qui ne les empécha pas de constituer un réseau d'entraide et de soutien efficace, et d'entamer des actions en justice.

"Hijos" est le mot espagnol qui signifie fils et filles. En Argentine, comme au Chili voisin, ce mot désigne les enfants des desaparecidos, c'est-à-dire des victimes de la barbarie du régime militaire. Aujourd'hui encore, on continue de chercher les 500 "hijos" qui ont été enlevés avec leurs parents, ou qui sont nés en prison pendant la détention de ces derniers. Ces enfants furent parfois confiés par leur ravisseurs aux familles d'officiers, afin qu'ils les élèvent avec leurs "valeurs". Une cinquantaine de ces enfants a été retrouvée, parfois au moyen des tests ADN.

Hélas, le cas de l'Argentine n'est pas unique : au Chili, au Maroc, au Sri Lanka, aux Philippines, des comités de parents de "disparus" ont vu le jour et demandent des explications sur le sort de leurs enfants.

 

Victoria, Melina du Chili 

 
 
 

25.02.2008

Lettres à une disparue

     Lettres à une disparue est mon premier roman.

Ecrit en 1996, il est paru dans la collection du Livre de Poche Jeunesse (Hachette) en 1998. Depuis, il a été réédité trois fois - en 2001, 2005 et 2008 - et a fait l'objet de très nombreuses réimpressions. Déjà vendues à plus de 100 000 exemplaires, c'est un joli succès, assuré seulement par le bouche à oreille... J'en suis très fière !

 
 

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Ci-dessous, ce qu'on en dit...

 

Dans la presse

 

Dans une dictature d'Amérique du Sud, Paloma, officiellement "portée disparue", a été assassinée pour avoir résisté à la barbarie. Sa mère, Melina, supporte l'insupportable en lui écrivant comme si elle était encore en vie. Et puis un jour, elle apprend que Nina, la fille de Paloma, serait encore vivante, adoptée par les bourreaux de sa mère. L'espoir renaît, le combat ne fait que commencer. Un livre de chair et de sang. Le Magazine Littéraire

 

Un roman épistolaire poignant qui dénonce les atrocités, les tortures, les disparitions, toutes ces violations des droits de l'homme qui sont pain quotidien dans les régimes dictatoriaux. Une tragédie familiale écrite avec force, justesse et réalisme. Citrouille

 

Finesse de la psychologie, simplicité de l'écriture, vérité historique et, hélas, encore d'actualité, rendent ce témoignage sur la barbarie tout à fait saisissant. Notes Bibliographiques

 

La forme épistolaire et le style très retenu nous permettent de suivre pas à pas le chemin intérieur de Melina qui dit d’elle-même : Moi, la pleureuse, la traîneuse de fantôme… Elle passe du présent vide au passé lumineux, de l’émotion brûlante à l’engagement dans l’action, d’une chambre d’enfant à la salle sans fenêtre d’un tribunal. Véronique Massenot évite avec bonheur et simplicité l’écueil de l’effusion. Seul compte le souci de la vie contre la bête immonde. Au fond, il est bon que ces lettres, adressées à tous, soient publiées dans une collection jeunesse. Pour demain, et plus.

Encres Vagabondes

 

Ce texte très dense évoque avec beaucoup d'émotion et de pudeur les difficiles situations affectives et morales éprouvées dans certaines histoires familiales. L'école des parents

 

L’auteur fait preuve d’un beau talent d’écriture. A la douceur du souvenir succède la douleur du bonheur perdu. Jamais rien de grandiloquent, mais l’expression nue du sentiment maternel accompagnée de l’énergie du désespoir. Nous voulons lire !

 

Neuf lettres qui disent la révolte, l’espoir et le désespoir, l’amour et la destruction de la vie, la nécessité de continuer à vivre malgré tout. (…) Un livre fort sur une histoire récente qui est une plaie toujours ouverte. La revue des livres pour enfants

 

 

 

Pourtant dans cet ouvrage, nulle barbarie, rien d’insoutenable sinon l’implacable absence, la réflexion et les souvenirs qu’elle suggère. Comme Melina, Véronique Massenot tourne son regard vers la vie. Son livre, aussi grave soit-il, porte un formidable message d’espoir. Au-delà du politique, elle privilégie l’humain. Au-delà de la souffrance, parle une langue universelle, intime. Le Progrès

 

 

Sur la toile

 

C'est un roman épistolaire poignant. C'est un texte tragique qui décrit avec réalisme les violences, qui dénonce les atrocités, les tortures et les disparitions qui sont si courantes dans les pays soumis à des dictatures.  Ce tout-petit livre de 90 pages est un grand livre par le sujet et la qualité de l'écriture, par la sobriété de ces pages d'écriture qui, peu à peu, permettent à Melina d'exorciser ses terribles souvenirs et d'accepter la mort de sa fille, puis de continuer à vivre et à combattre.
Pour ne pas oublier que cela existe encore aujourd'hui. Mieux qu'une leçon sur les Droits de l'homme, ou en complément. A lire et à faire lire dès 12-13 ans.

www.livres-jeunesse.net © Jean TANGUY

 

 

(…) Il y a pourtant moyen d'exprimer des sentiments semblables dans une langue universellement compréhensible et Véronique Massenot le démontre d'émouvante façon. Dans une Argentine sous la coupe de l'arbitraire militaire, les disparitions blessent plus cruellement encore que les meurtres. La mère dont l'enfant a été enlevée ne sait plus si elle espère en vain. Elle écrit d'admirables lettres à celle qui, peut-être, n'existe plus, mais ne peut les poster. Beau petit livre au ton juste. Nuit Blanche/Québec

 

 

Il n'y a pas d'âge pour lire ces lettres. Le sujet traité est très actuel et dans une écriture facile d'accès sans y être pour autant banalisé ou infantilisé. Très particulier. Bien écrit. Émouvant. On ressent au fur et à mesure de la lecture ce que peuvent ressentir les parents d'enfants qui disparaissent tant par la persécution d'une dictature que par un simple enlèvement. Titres en têtes/Québec

 

 

18.02.2008

Littérature sans frontières

668c16e34f0d0e50e3ce17465fcf800a.jpgParce qu'il est doux pour moi de me savoir lue loin d'ici, et avec autant de sensiblité, j'ai le plaisir de vous faire partager la lecture d'un article paru dans L'EXPRESS... de l'Île Maurice.

Vous êtes nombreux à venir feuilleter ces pages depuis les cinq continents, d'Afrique et d'Amérique notamment. Merci à vous, merci beaucoup !

Surtout, n'hésitez-pas à m'écrire, même simplement pour me faire un signe, cela me fait toujours plaisir... et je réponds - le nom de ce carnet n'est pas une plaisanterie ! (Si vous ne souhaitez pas laisser de commentaire, vous pouvez utiliser mon adresse courriel, que vous trouverez sur mon site.)

@ bientôt ?

 

20.12.2007

Panique à La Poste !

Ces jours-ci, je m'attaque à mon courrier en retard - et il y en a un sacré paquet ! D'abord, pour chacun des élèves de la classe de 4ème3 du collège Mignet d'Aix-en-Provence, qui m'ont envoyé ces très belles lettres...
 
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Ensuite ce sera pour Sophie, Nadège et Agnès, du Mayet de Montagne. Puis pour Camille, Coraline, Hermance et Dominique, de Vernon. Après quoi viendra le temps des voeux. Enfin, celui d'Une année d'Art Postal - vivement 2008 ! Alors, à bientôt ! Ici... ou dans votre boîte aux lettres !
 

05.10.2007

Quatrième édition ! (suite)

Pour ses presque 10 ans d'existence, mon tout premier livre change de peau. Il conserve heureusement sa belle illustration originale, signée Alain Millerand. Pour le reste - rabat ou quatrième de couverture - c'est assez réussi. Moi qui aime le noir, le rouge et le violet, je suis comblée !

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Mais maintenant, j'attends avec impatience des nouvelles de mon petit Soliman... qui est épuisé. Hachette m'avait dit que, d'après leurs calculs, il restait du stock pour alimenter les commandes jusqu'en 2008. Les faits prouvent le contraire et voilà, cette semaine, deux collèges qui m'appellent au secours pour que je leur trouve des exemplaires. Grrrrrr !

À signaler, tout de même, le nouveau site du Livre de Poche Jeunesse, vraiment tourné vers les professeurs : vous y trouverez, notamment, la fiche pédagogique de Lettres à une disparue.

 

28.09.2007

Quatrième édition !

Pour ses presque 10 ans d'existence, mon tout premier livre change de peau. Il conserve heureusement sa belle illustration originale, signée Alain Millerand.

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Lorsque je rencontre des classes qui ont étudié le roman, souvent je demande aux élèves ce qu'ils pensent de la couverture. Et qui, d'après eux, est représentée là, sur ce balcon, tenant une photographie à la main. La réponse n'est évidente qu'à la toute fin de l'histoire. C'est pour cela que j'aime cette image. Le regard que l'on porte sur elle évolue au fil de la lecture. En d'autres mots : elle est d'une grande intelligence !
Pour le reste - rabat ou quatrième de couverture - j'attends de l'avoir vu "en vrai" pour vous en dire davantage. Suspense !

25.01.2007

Courriels et courrier

 
Fin novembre, j'ai reçu ce courriel :

Jeune enseignante de français dans un collège de la banlieue parisienne, j'envisage de lire votre magnifique et touchant Lettres à une disparue à mes élèves dans le cadre de ma séquence sur l'épistolaire (programme de 4ème). Il s'agirait de lire une lettre au tout début de chaque séance, sans même en faire une analyse méthodique, juste pour le plaisir... Je n'ai jamais testé ce procédé mais mes 29 ados adorent que je leur fasse la lecture des textes que l'on étudie en classe.

J'en viens maintenant à ma petite demande : pourriez-vous leur adresser un petit mot d'entrée en matière, une sorte d'invitation à se plonger dans cette lecture collective, qui deviendra je le souhaite une expérience forte et émouvante dont ils se souviendront. En vous remerciant par avance et vous félicitant pour l'ensemble de vos ouvrages,

Sandrine N., professeure de lettres.

 

Alors, j'ai écrit ceci :

Chers (futurs) lecteurs,
ou chers auditeurs - peu importe !
par la voix de votre professeure, vous entendez la mienne. Et par la mienne, vous entendrez bientôt celle de Melina... qui écrit des lettres à sa fille, "disparue" dans la terreur muette d'une dictature.
Vous verrez, je n'ai pas situé mon roman, ni dans le temps ni dans l'espace : on ne sait donc jamais ni où ni quand se déroule l'histoire. Parfois, c'est vrai, cela trouble un peu le lecteur. Mais si j'ai fait ce choix, c'est pour une raison précise, et simple. Je ne voulais pas qu'à la lecture de mon texte, on puisse penser : "Voilà les horreurs qui ont eu lieu en Argentine dans les années 70. Heureusement, maintenant c'est une affaire classée !"
Car non, hélas, tout cela n'est pas fini. En Argentine, oui. Et au Chili aussi. Tant mieux, bien sûr... même si justice n'a pas été rendue aux "disparus" et à leurs proches - comme vous le comprendrez à la fin du roman. Ailleurs, plus récemment, d'autres "disparitions" se sont produites. En Algérie, au Kosovo ou en Irak.
Quand vous entendrez Melina, pensez aussi à tous ces gens, qui vivent sur la même Terre que nous, à quelques heures d'avion d'ici. Dans leurs poitrines, ils ont un coeur semblable au nôtre, qui bat de la même envie de vivre que nous. Et pourtant...
 
Mais, n'est-ce pas rassurant de savoir que l'on forme, vous et moi, tous ensemble, sans nous connaître, une sorte de chaîne humaine qui gardera la mémoire de ces "disparus" ?
N'est-ce pas rassurant de savoir qu'il y a des cœurs, ailleurs, pour écouter le cri qui s'échappe du vôtre ? Des cœurs ouverts, amis ou frères, pour partager la douleur et la consoler. Se souvenir, se soulever, rêver de justice et de paix...
Aussi, je vous l'écris comme je le pense : je suis fière, aujourd'hui, de me trouver à vos côtés... par la magie de la littérature ! (Et grâce à votre professeure.)
Bonne lecture à vous - ou plutôt, bonne écoute !
Avec mes pensées les plus fraternelles,
Véronique Massenot.
 
 
À quoi Mme N. m'a répondu :
Mille mercis pour ce joli message !
Le hasard a voulu que je lise la 1ère lettre lundi dernier, au lendemain de la mort de Pinochet. (...)
Certains de mes élèves ignoraient l'idée même de dictature. Ma séquence sur l'épistolaire a ainsi pris une direction particulière : à ce jour, nous avons étudié Le déserteur de Boris Vian, les lettres insérées dans L'enfant multiple d'Andrée Chédid, des lettres authentiques d'Algériens publiées dans Le Monde en 1997 témoignant des atrocités de la guerre.
Merci, réunies par votre oeuvre, nous sommes plus fortes pour faire de ces jeunes adolescents de futurs citoyens responsables et sensibles. 
 
 
Alors, à mon tour, j'ai écrit :
Bonjour à vous
et merci de m'avoir ainsi tenue au courant.
En effet, le hasard de l'actualité a "bien" fait les choses...
Et je suis très heureuse de m'être trouvée, grâce à vous, en compagnie de Boris Vian, qui est l'un de mes auteurs préférés. J'espère que vos élèves ont été sensibles à tout cela...
J'en profite pour vous souhaiter de bonnes fêtes !
Bien à vous,
Véronique.
 
 
Puis, par la poste, m'est arrivé cette carte, accompagnée d'une jolie brassée de lettres :
Chère Véronique,
curieusement, notre lecture de Lettres à une disparue s'est ouverte sur la mort d'Augusto Pinochet et s'est achevée, aujourd'hui, sur celle de Saparmourat Niyazov. Cet ancrage dans la réalité a renforcé, je pense, la puissance de votre démarche, celle d'avoir écrit pour les jeunes un roman pacifiste, engagé et poignant que j'ai eu beaucoup plaisir à transmettre à mes élèves tout en les guidant dans cette découverte d'un monde qu'ils ignoraient.
C'est ainsi que vous, auteure, et moi, professeure, avons oeuvré pour la paix et de respect de l'Homme en touchant les âmes et les coeurs de ces vingt-neuf futurs citoyens.
Pour vous remercier, voici les lettres de mes élèves, ni retouchées, ni guidées, afin de leur laisser toute leur spontanéité...
En vous souhaitant de très belles fêtes,
Sandrine.
 
 
(@ suivre...)
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03.05.2006

Poste restante... ou Le lapin de Villeurbanne

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Connaissez-vous Claude Gutman ?

Oui oui, LE Claude Gutman de Toufdepoil ! Et de La maison vide, aussi. Eh bien, voilà... j'ai du courrier pour lui.

Claude Gutman, je l'avais lu mais jamais rencontré. Or, tous les deux invités en tant qu'auteurs, nous avions rendez-vous à la Fête du Livre Jeunesse de Villeurbanne - lui ne le savait peut-être pas, mais moi oui ! - et il n'est pas venu.

Prise au jeu du thème de la Fête - la mémoire - je lui avais écrit un petit mot gentil - un grand merci en forme de "Je me souviens" pour lui dire que je n'oublie pas.

Car c'est lui qui, au téléphone, il y aura 10 ans bientôt, m'a chaleureusement encouragée à envoyer le manuscrit des Lettres à Pierre Jaskarzec, alors éditeur chez Hachette. En d'autres termes - si je puis me permettre ! - Claude Gutman fut la "fée" du "conte" que je vis aujourd'hui !

Si, d’une manière ou d’une autre, vous pouvez m'aider à lui faire parvenir cette lettre-ci, d'avance je vous remercie !

 

22.02.2006

Terminus Plaza de Mayo ?

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Je vous propose de lire le début de cet article, signé Catherine Dabadie et daté du 26 janvier 2006.

Les mères de la Place de Mai défilent pour la dernière fois à Buenos Aires

Il est quinze heures trente, place de Mai. Sous un soleil de plomb, une vingtaine de mères se saluent et s'embrassent. Les visages ont vieilli, les silhouettes se sont tassées, depuis l'époque où elles bravaient une des plus terribles dictatures d'Amérique du Sud (1976-1983) pour réclamer des nouvelles de leurs enfants disparus. Certaines s'affairent derrière un stand, où des touristes s'arrachent badges, tee-shirts et cartes postales à leur effigie. La rituelle marche du jeudi peut commencer, inscrite désormais à l'inventaire des guides de voyage.

Les coudes serrés, comme indifférentes au manège des curieux, les mères s'élancent. Il y a vingt-cinq ans, ce ne sont pas les appareils photo mais les matraques qu'elles ont dû affronter lorsqu'elles ont décidé, un soir de décembre, de prolonger toute la nuit leur marche hebdomadaire pour défier la junte. «Nous étions 70 mères, entourées de 300 policiers», se souvient Hebe de Bonafini, qui dirige le mouvement. Portées par leur douleur, ces femmes au foyer ont tourné toute une nuit et une journée. «Nous avions enlevé nos chaussures car nous étions fatiguées et, le lendemain, nous avions des ampoules énormes», dit-elle. Depuis, elles répètent, une fois par an, leur marche de vingt-quatre heures. La dernière a commencé hier soir...

La suite est à lire sur "Au gré du vent" - vous y découvrirez aussi de très belles photos des paysages argentins, entre autres !

21.02.2006

L’affiche rouge

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Dans une note précédente, et en choeur avec Lamia Oualalou, je citais un vers de Louis Aragon - La justice viendra sur nos pas triomphants - extrait de L'affiche rouge, poème mis en musique et chanté par Léo Ferré.

Peut-être verrez-vous, vous aussi, une certaine "correspondance" entre ces 23 résistants, exécutés par les Nazis le 21 février 1944 (c'est-à-dire il y a 62 ans tout juste), et les disparus d'Argentine, broyés par une dictature particulièrement cruelle et ouvertement inspirée du IIIème Reich.

 

 

Vous n’avez réclamé ni gloire ni les larmes
Ni l’orgue ni
la prière aux agonisants
Onze ans déjà que cela passe vite onze ans
Vous vous étiez servis simplement de vos armes
La mort n’éblouit pas les yeux des Partisans

 

Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants
L’affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu’à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants

 

Nul ne semblait vous voir Français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l’heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE

 

Et les mornes matins en étaient différents
Tout avait la couleur uniforme du givre
A la fin février pour vos derniers moments
Et c’est alors que l’un de vous dit calmement
Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand

 

Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses
Adieu la vie adieu la lumière et le vent
Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erivan

 

Un grand soleil d’hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le coeur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
Et je te dis de vivre et d’avoir un enfant

 

Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient le coeur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s’abattant

 

 

14.02.2006

La justice viendra-t-elle sur nos pas triomphants ?

Dans le centre de torture de la dictature argentine
La chaleur est infernale, en janvier à Buenos Aires. Accablés par l'humidité du Rio de la Plata, les jacarandas ont déjà perdu leurs fleurs. Le ciel sur lequel se détachent les bâtiments blancs de l'Esma, l'école de mécanique de la marine militaire, est bleu, si bleu... Impossible d'imaginer que ces locaux ont hébergé le principal centre de détention et de torture de la dictature argentine. Entre 1976 et 1983, plus de 5 000 personnes sont arrivées, yeux bandés, dans cet enfer. Ils sont une centaine à en être sortis vivants. A deux mois du trentième anniversaire du coup d'Etat, le 24 mars, le président Nestor Kirchner veut faire de cette geôle un espace de mémoire. Pour que plus jamais l'Argentine ne succombe à la barbarie. Un musée, une bibliothèque, un jardin ? En attendant que le projet voit le jour, étudiants, journalistes, parents de disparus et survivants peuvent visiter ces lieux gardés au secret par l'armée pendant des décennies.
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Les visiteurs viennent aujourd'hui rendre hommage aux victimes des atrocités commises dans l'école de mécanique de la marine militaire. Naguère, militaires et employés de ménage butaient contre des ombres aveugles et menottées.

Marcarian/Reuters.

De notre envoyée spéciale à Buenos Aires, Lamia Oualalou
LEFIGARO.fr [13 janvier 2006]

 

Andres, 31 ans, est le maître des clefs. Son visage de poupon camoufle dix ans d'activité dans les rangs de Hijos, l'association réunissant les enfants des 30 000 morts ou disparus de la dictature. «Mes parents n'ont pas souffert des militaires. Mais j'ai eu besoin de m'impliquer quelque part, j'ai choisi Hijos, et cette histoire est devenue la mienne.» Cinq jours par semaine, il refait le parcours des détenus, et de leurs tortionnaires, «pas plus de deux visites, on en sort comme roué de coups». Suivons le guide.

 

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13.02.2006

Le Quotidien de la Liberté

medium_quotidiendelaliberte.jpgEn février 2000, je suis partie à la rencontre de plusieurs classes de collège, dans le Nord et le Pas-de-Calais. Chacune de ces classes m'avait préparé un accueil très personnel et j'en garde, aujourd'hui encore, un souvenir extraordinaire.

 

L'une d'entre elles m'a offert Le Quotidien de la Liberté, qu'elle avait entièrement rédigé à partir de ses recherches ou en imaginant l'interview de Nina. En voici quelques extraits :

 

LE COMBAT DES "FOLLES DE MAI"

Depuis le 18 avril 1977, les mères des "disparus", les soeurs des "disparus", les grands-mères des "disparus" tournent autour de la Place de Mai. Elles tournent et tournent chaque semaine, les "Folles" de la Place, avec leurs foulards blancs sur la tête, qui symbolisent les langes de leurs enfants. Chaque jeudi, à 15 h 30, elles tournent dans le sens contraire des aiguilles d'une montre, comme pour arrêter la machine à oublier.

En 1992, Hebe de Bonafini et ses compagnes, les Mères de la Place de Mai, ont reçu, du Parlement européen, le Prix Sakharov pour la liberté de l'esprit.

 

TRISTE BILAN

Sous la dictature militaire en Argentine (mars 1976 - décembre 1983) des milliers de personnes ont disparu, dont de nombreux enfants.

Les "Folles de la Place de Mai" - un surnom attribué par les dictateurs - avancent le chiffre de 500 enfants et adolescents disparus, mais elles n'ont que 117 dossiers bien établis.

Plus de 150 enfants seraient nés dans les camps de détention clandestins. Ces bébés ont été enlevés à leurs mères peu après la naissance - celles-ci ayant été assassinées - et, dans la majorité des cas, pris et "adopté" tout à fait illégalement par des couples dont le mari était dans l'armée, la police ou la justice au moment des faits. D'autres enfants ont été enlevés en même temps que leurs parents par les forces de sécurité. Ils ont été abandonnés dans la rue et recueillis par des voisins ou confiés à des orphelinats. Certains ont été assassinés, comme leurs parents.

Interrogé sur la raison de ces enlèvements, le Général Camps, l'un des chef de la junte qui reconnaît avoir fait disparaître 5 000 personnes, donne la réponse suivante :

"Personnellement, je n'ai éliminé aucun enfant. Ce que j'ai fait, c'est en remettre quelques uns à des organismes charitables pour qu'ils leur trouvent de nouveaux parents. Les parents subversifs élèvent leurs enfants pour la subversion. C'est ce qu'il faut empêcher."

 

Bilan provisoire : 63 enfants ont été retrouvés, 32 sont avec leur famille légitime, 13 vivent avec leur famille adoptive dites "de bonne foi" (ils ont retrouvé leur nom, connaissent leur histoire et ont de bonnes relations avec leur famille légitime), 8 ont été retrouvés assassinés, 6 cas sont entre les mains de la justice.