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30.01.2019

« Lettres à une disparue » sur scène !

Ça y est, le site dédié à l'adaptation de mon roman au théâtre est en ligne !

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Enfin, pour vous mettre en appétit, voici le reportage que FRANCE 3 nous a consacré mi-janvier, lorsque la « petite forme » du spectacle est partie en tournée dans 4 collèges et lycées du Val d'Oise (95)...


 
@ bientôt !
 

18.03.2008

Nina intente un procès

En résonnance avec la lecture de mon roman Lettres à une disparue, un article paru vendredi dernier dans Le Monde. (Merci Chantal, pour ta revue de presse et ton oeil aiguisé !)

 

32935770.jpgApplaudissements, embrassades et large sourire de Maria Eugenia Sampallo Barragan, mercredi 12 mars, dans une salle comble du tribunal fédéral de Buenos Aires. Cette jeune Argentine de 30 ans est la première enfant de disparus pendant la dictature militaire à avoir porté plainte contre ceux qui l'avaient illégalement adoptée, après que sa mère eut accouché en captivité.

Le procureur, comme la veille l'avocat de l'accusation, a réclamé des peines de vingt-cinq ans de prison contre le couple, Osvaldo Rivas et Maria Cristina Gomez, et contre un ancien tortionnaire militaire, Enrique Berthier, qui leur avait livré le bébé. Ils sont accusés d'enlèvement de mineur, falsification de documents publics et suppression d'identité. La sentence de ce procès historique sera rendue le 4 avril.

"Pendant toute mon enfance, j'ai eu des doutes sur mon identité, a confié Maria Eugenia Sampallo, le premier jour du procès, le 19 février. Quand je posais des questions, l'histoire changeait tout le temps : mes parents étaient morts dans un accident, j'étais la fille de la bonne ou d'une hôtesse de l'air. Ma confusion devenait chaque fois plus grande." Durant plus de deux heures, elle a détaillé les mauvais traitements dont elle a été victime, la poussant, adolescente, à fuir sa maison. "Je t'ai élevée entre des draps de soie. Sans moi, on t'aurait jeté dans un fossé, petite morveuse", lui disait sa "mère adoptive".

Maria Eugenia ne sait ni quand ni où elle est née. "Ma date d'anniversaire, je l'ai choisie toute seule : c'est le 8 février, l'anniversaire de mariage de ma grand-mère. Et ce, jusqu'à nouvel ordre. Si j'obtiens de nouvelles informations, je la changerai volontiers", a-t-elle déclaré.

En 2000, n'en pouvant plus de douter, celle qui s'appelait alors Violeta Rivas a pris contact avec la Commission nationale pour le droit à l'identité (Conadi), puis les Grands-Mères de la place de Mai, l'association qui recherche inlassablement depuis trente ans la trace des quelque 500 bébés volés à l'époque de la dictature militaire (1976-1983). Après des analyses de sang et grâce au fichier ADN des proches des disparus, elle a recouvert son identité à 23 ans, changé de nom et retrouvé sa famille biologique.

Ses parents étaient des ouvriers, militants communistes. Sa mère, Mirta, était enceinte de six mois lorsqu'elle a été enlevée par un commando militaire, avec son mari, le 6 décembre 1977. Conduite au centre clandestin de tortures "El Atletico", en plein centre de Buenos Aires, elle a ensuite été transférée vers une destination inconnue pour accoucher.

AUCUN REMORDS

Des témoignages émouvants ont ponctué le procès. Celui de Azucena Barragan, 80 ans, la grand-mère maternelle de Maria Eugenia. Assise dans une chaise roulante, elle a raconté, d'une voix faible, la longue quête pour retrouver sa petite-fille. Ou celui de Gustavo, le frère de la plaignante, qui a évoqué, ému, l'image de sa mère enceinte. Il avait trois ans quand il a été arrêté en même temps que ses parents. Il a été récupéré par sa famille, 43 jours plus tard, dans un commissariat.

Les trois inculpés n'ont exprimé aucun remords, convaincus d'avoir "bien oeuvré en s'occupant de la petite". Ce sera l'argument de la défense. Pendant les années de plomb, de nombreuses jeunes femmes ont accouché en captivité avant de disparaître. Les bébés étaient confiés à des familles proches des militaires au pouvoir. Les Grands-Mères de la place de Mai ont réussi à retrouver 88 de ces enfants. Des associations de défense des droits de l'homme estiment que 30 000 personnes ont disparu pendant la féroce répression.

Dans le cadre des enquêtes sur les bébés volés, deux militaires sont morts mystérieusement, au cours des derniers mois, avant d'être entendus par la justice.

Christine Legrand
Article paru dans l'édition du 14.03.08.
 
 
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