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Rechercher : vaisseau blanc

Une belle journée !

Melina, Paloma et Nina. Stella, Rosita et Lelia. Delphine et sa grand-mère. Yaya et Nabila. Zeki, Nora, Lili. Assia et Nadia. Fulberte, madame Albert, Akiko la couturière, Violette et Alizée. Toutes ces femmes, et jeunes filles, ont pris vie sous ma plume ! Souvent pour dire les peines, les révoltes et l'espoir d'autres femmes, bien réelles, dont la voix porte peu dans le grand brouhaha du monde...

En ce jour comme en d'autres, je pense à elles. Qu'elles soient à Buenos Aires, Gaza ou Jérusalem, qu'elles défilent coiffées de blanc ou vêtues de noir, qu'elles se battent pour la paix, la justice et l'égalité ou contre l'oubli, la violence et les discriminations, je me sens proche d'elles et solidaire de leurs combats...

Et il y en a tant à mener partout sur la Terre ! Assez pour tous les jours des 100 prochaines années ! (Si vous vous sentez d'humeur militante, je vous invite à visiter le site des Pénélopes sur lequel je me rends régulièrement - il est dans les liens de ce carnet depuis très longtemps.)

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Maiyasa (prononcer "Mayassa")
par Bruno Pilorget
Octobre 2009


Pourtant, cette année, je voudrais dédier ce 8 mars à toutes les femmes, jeunes filles et fillettes, rencontrées lors de mon récent voyage en Palestine : Maiyasa, Joséphine, Suha et Joumana, Amal, Mary, Maram et Ruba, Baha, Chantal et Hanane... Je pense très fort à elles aujourd'hui - et pour longtemps, car je travaille désormais à la rédaction de leurs portraits, d'après les entretiens réalisés lors de nos rencontres. Un livre devrait paraître, si tout se passe comme prévu, fin 2011.

Je pense très fort à elles et leur envoie toute mon amitié, pleine de tendresse et d'admiration. Belle journée à toutes !


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Souvenirs de Touraine (1)

La semaine dernière, je rencontrais des classes et animais des ateliers d'illustration dans trois communes près de Tours (37) et c'était chouette !

Pourtant, mon périple avait plutôt mal commencé : levée à 5h, partie de chez moi sous la neige, il m'a fallu monter dans cinq - si si ! - trains différents (plus une rame de métro ^^) avant de pouvoir enfin quitter Paris pour de bon... à 10h40.

Bien sûr, tout le programme des rencontres fut chamboulé - j'aurais dû arriver à 8h45 ! Mais les équipes de la bibliothèque et de l'école de Saint-Étienne de Chigny se montrèrent si réactives que tout fut rattrapé en un après-midi : chapeau !

Alors puisque l'hiver s'entêtait, nous mettant des bâtons dans les roues, nous lui avons fait un grand pied de nez. Avec des ciseaux, de la colle et du papier de couleur, nous avons fait pousser les fleurs sur notre grand papier tout blanc... Peut-être ainsi ferions-nous venir le printemps ?

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Puis, inspirés par mon album Au Jardin de mon Cœur et les merveilleuses illustrations signées Kim Hee-yeon, nous y avons déposé des bébés...

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Et le lendemain, à Luynes, aussi !

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Bon... il paraît qu'il arrive !

Le printemps, oui !

Aujourd'hui !

Youpi !

 

@ suivre :-)

*

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25.03.2013 | Lien permanent

La justice viendra-t-elle sur nos pas triomphants ?

Dans le centre de torture de la dictature argentine
La chaleur est infernale, en janvier à Buenos Aires. Accablés par l'humidité du Rio de la Plata, les jacarandas ont déjà perdu leurs fleurs. Le ciel sur lequel se détachent les bâtiments blancs de l'Esma, l'école de mécanique de la marine militaire, est bleu, si bleu... Impossible d'imaginer que ces locaux ont hébergé le principal centre de détention et de torture de la dictature argentine. Entre 1976 et 1983, plus de 5 000 personnes sont arrivées, yeux bandés, dans cet enfer. Ils sont une centaine à en être sortis vivants. A deux mois du trentième anniversaire du coup d'Etat, le 24 mars, le président Nestor Kirchner veut faire de cette geôle un espace de mémoire. Pour que plus jamais l'Argentine ne succombe à la barbarie. Un musée, une bibliothèque, un jardin ? En attendant que le projet voit le jour, étudiants, journalistes, parents de disparus et survivants peuvent visiter ces lieux gardés au secret par l'armée pendant des décennies.
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Les visiteurs viennent aujourd'hui rendre hommage aux victimes des atrocités commises dans l'école de mécanique de la marine militaire. Naguère, militaires et employés de ménage butaient contre des ombres aveugles et menottées.

Marcarian/Reuters.

De notre envoyée spéciale à Buenos Aires, Lamia Oualalou
LEFIGARO.fr [13 janvier 2006]

 

Andres, 31 ans, est le maître des clefs. Son visage de poupon camoufle dix ans d'activité dans les rangs de Hijos, l'association réunissant les enfants des 30 000 morts ou disparus de la dictature. «Mes parents n'ont pas souffert des militaires. Mais j'ai eu besoin de m'impliquer quelque part, j'ai choisi Hijos, et cette histoire est devenue la mienne.» Cinq jours par semaine, il refait le parcours des détenus, et de leurs tortionnaires, «pas plus de deux visites, on en sort comme roué de coups». Suivons le guide.

 

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14.02.2006 | Lien permanent

Atelier Matisse à l'école (Paris 20ème)

La Perruche et la Sirène.jpgQuelques semaines après notre premier « atelier dansé-dessiné » animé aux Plateaux Sauvages, ma complice danseuse Isabelle Maurel m'a entraînée vers une nouvelle mise en pratique de notre proposition artistique. Cette fois-ci, nous avons rendez-vous à la Maternelle, pour une séance autour de mon album La Perruche et la Sirène, inspiré de Matisse.

Les deux classes qui vont travailler avec nous sont engagées, depuis le début de l'année, dans un projet sur le thème de l'eau. Tandis que je propose de réaliser une œuvre collective illustrant l'histoire de l'album - avec tous ses éléments marins - à la manière d'Henri Matisse, Isabelle va initier les enfants à la « danse de création ». Basée sur le ressenti et l'écoute de son corps, cette pratique invite le danseur à produire lui-même les mouvements que lui inspirent une idée, un sentiment, une représentation mentale... Avec elle, nos artistes deviendront couleurs, ambiances, états (liquide, solide, gazeux) ou personnages de l'histoire (sirène, étoiles de mer, poissons petits et grands...) : un vrai bonheur à regarder, qui donne tellement envie de danser !

Ci-dessous, petit reportage en images.

Après le temps de lecture et de discussion, Isabelle rassemble les artistes pour une petite mise en condition créative...

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Puis le groupe se sépare en deux parties : d'un côté de la salle

on danse, de l'autre on peint à la gouache sur de grands

morceaux de papier - comme Henri Matisse !

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Maintenant, il faut que ça sèche...

Ce ne sera pas long, dehors le soleil cogne fort !

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Mais pendant ce temps-là, on retourne danser tous ensemble...

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Quand c'est sec, on échange nos deux groupes.

Les petits peintres vont danser, les danseurs découper !

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Ensuite vient le moment de coller !

Chacun place puis colle nos belles gouaches découpées

sur le grand papier blanc installé par terre au milieu de la salle...

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Et maintenant, admirons notre œuvre collective

« à la manière de Matisse » !

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Et, pour finir, deux Sirènes fières de leurs artistes en herbe !

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Merci aux deux enseignantes qui nous ont fait confiance

pour cette chouette aventure artistique

très aquatique !

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12.07.2021 | Lien permanent

Afiyet Olsun !

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Chose promise... Première escale, Istanbul ! C'est un souvenir délicieux. Et déjà, au départ, une histoire de correspondance.-

Lorsque j'étais au collège, mon professeur d'histoire me proposa de correspondre avec une jeune fille turque de mon âge, qui apprenait notre langue... et souhaitait s'en servir - si possible en se faisant des amies. Curieuse, j'acceptais volontiers !
L'été de l'année suivante, Elif vint en France pour plusieurs semaines. Mes parents l'accueillirent à la maison. Je partageai ma chambre (et de longues discussions nocturnes) avec elle.
Bien sûr, à la rentrée, notre correspondance reprit : elle s'était enrichie de souvenirs communs et de photographies. Mais, le temps passant, il faut bien avouer qu'elle s'essouffla un peu...
Je revis Elif une fois, deux années plus tard à Paris, presque par hasard. Puis nous nous perdîmes de vue - et de stylo - pour de bon.
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La suite de l'histoire passe, dix ans après notre premier échange épistolaire, par un voyage à Prague... annulé au dernier moment. Cellule de crise. Mon chéri et moi décidons, comme ça, sur un coup de tête, de partir à la place pour Istanbul. Bien sûr, le caractère précipité de ce départ ne m'avait pas permis de reprendre contact avec Elif. Mais l'idée d'être là, dans sa ville, sans tenter de lui faire signe, me parut impossible. Je me souvenais de son nom et, plus ou moins phonétiquement, de l'adresse de ses parents. À la poste centrale, je consultai l'annuaire et trouvai le numéro de téléphone familial.
Hélas, je ne parle pas turc. En composant le numéro sur l'appareil de l'hôtel, j'appréhendais la conversation à venir. Comment me présenter ? Ses parents se souviendraient-ils de moi ?
Deux sonneries plus tard, Sevim, sa maman, me répondait dans un français parfait : "Véronique ? La correspondante française d'Elif ? Mais oui, bien sûr ! Je me souviens très bien de toi ! Tu es à Istanbul ? Il faut absolument venir dîner à la maison !"
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Et voilà comment, par un joli soir de printemps, mon chéri et moi avons découvert la saveur de la gastronomie turque : en compagnie d'Elif, à la table de ses parents - et quelle table ! J'ignorais jusqu'alors que Sevim était une vraie spécialiste, qui écrivait des articles dans la presse et donnait des cours !
Aujourd'hui, je vous invite à partager cette découverte. Car Sevim a un site, où elle a répertorié de nombreuses recettes. (De mémoire, je vous conseille la soupe de lentilles corail, toutes les préparations de böreks et le très surprenant dessert au... blanc de poulet.) Mais surtout parce que Sevim sera en France pour nous faire goûter sa cuisine, du 30 septembre au 15 octobre prochains, au festival annuel de l'Impérial Palace d'Annecy !
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Afiyet Olsun ! (Bon appétit !)

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Hansel et Gretel (4)

Une fois la liberté de réécrire cette histoire à ma guise acquise, j'ai relu de nouveau la version des frères Grimm - sans doute la plus proche de celle contée à la veillée, dans les chaumières d'autrefois - en cherchant à déterminer ce qui m'y plaisait le plus, fond et forme confondus...

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Très vite, j'ai su que deux choses me touchaient tout particulièrement... D'une part, la belle complicité, la solidarité sans faille entre frère et soeur. D'autre part, le fait que, des deux enfants, ce soit la petite fille qui agisse : Gretel, seule face à la sorcière, trouve en elle-même toutes les ressources nécessaires - imagination, force et courage - pour mettre celle-ci hors d'état de nuire et délivrer son frère. Et ça, vraiment, j'aime !

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Côté forme, ce sont les "passages rimés" qui m'ont le plus chatouillé la plume...

Dans la version allemande, quand une voix inconnue questionne les enfants qui croquent la maison enchantée, les frères Grimm écrivent en vers : « Knuper, knuper, kneischen l Wer knupert an meinem Häuschen ! » À quoi les enfants répondent : « Der Wind ! der Wind l das himmlische Kind ! »

En français, on trouve en général (et sans mention du traducteur) : « Langue, langue lèche l Qui donc ma maison lèche ? » Les enfants répondirent : « C’est le vent, c’est le vent l Ce céleste enfant »

Mais en 1967, le poète suisse Armel Guerne traduit ces vers ainsi : « Et j'te grignote et grignotons l Qui me grignote ma maison ? » ; « C'est le vent, c'est le vent l C'est le céleste vent »

À la même période, la critique littéraire française Marthe Robert y adhère, à quelques nuances près : « Grigno, grigno, grignotons l Qui grignote ma maison ? » ; « C'est le vent, c'est le vent l Le céleste vent »

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Pour ma part, j'ai choisi une autre option - plus gourmande et plus "animalière" ! ^^

Trois jours qu'ils n'avaient rien mis
dans leur estomac ! Hansel grimpait
déjà sur le toit pour croquer quelques tuiles.
Et Gretel de lécher les vitres…
Alors, une voix plus douce que le sirop chanta-:
— Câline praline, calisson polisson,
qui goûte à ma jolie maison ?
Sans cesser de grignoter nougatine
et berlingots, les enfants répondirent en choeur-:
— Dents de souriceaux, becs d'oiseaux,
de minuscules animaux !

 

Même chose avec le "passage rimé" dit du "canard blanc"... que, cette fois, je vous laisserai découvrir dans le livre ! ;-)

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J'espère que cette nouvelle version - superbement illustrée par Xavière Devos - saura charmer vos yeux, vos oreilles et vos sensibilités d'aujourd'hui... C'est mon but avoué ! Bonne lecture à tous !

*

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D'où m'écris-tu, Melina ?

 

A la fin de Lettres à une disparue vous pouvez lire ceci :

 

 

NOTE DE L'AUTEUR

J'ai choisi, en écrivant ce roman, de ne pas faire mention, ni de l'époque, ni du pays, dans lesquels l'action se situe.

Souci d'universalité.

Melina, Paloma, Nina, et tous les autres, sont des personnages de fiction, nés de mon imagination.

Et pourtant, ce qu'ils vivent, ce qu'ils subissent sur le papier - tortures, disparitions, enlèvements, procès -, des êtres de chair et de sang, des hommes, des femmes et des enfants, en ont été les victimes bien réelles, historiques.

Ne les oublions pas.

Merci à l'équipe de Daniel Mermet pour les reportages effectués en Argentine et diffusés sur France-Inter dans l'émission "Là-bas, si j'y suis", qui m'ont largement inspirée.

 

Cette note a pour but de répondre à deux questions que les lecteurs me posent souvent : "Où se passe l'histoire ?" et "Pourquoi ne pas l'avoir dit dans le texte ?" L'histoire se passe en Argentine, mais pourrait se passer ailleurs...

Dans la deuxième édition de Lettres à une disparue, un rappel historique précisait les choses. La toute nouvelle version ne l'ayant pas repris, je le reproduis - à quelques mots près - ici.

 

LES "DISPARUS" D'ARGENTINE

1976. Un coup d'Etat militaire impose une dictature féroce à l'Argentine. Tous les opposants au régime sont réduits au silence de façon systématique. Cette période marquée par la barbarie et la cruauté, se solda par la disparition de 30 000 personnes, et par l'assassinat, l'emprisonnement et la torture de milliers d'autres. Les mères qui perdirent ainsi leurs enfants, kidnappés et tués par les militaires, prirent l'habitude, dès les années 70, de se rassembler sur la "Plaza de Mayo" (la Place de Mai) tous les jeudis pour réclamer justice. Elles nouaient alors sur leurs cheveux des foulards blancs, symbolisant les langes de leurs enfants disparus. Le régime, qu'elles gênaient de plus en plus, les baptisa "les Folles de Mai" - ce qui ne les empécha pas de constituer un réseau d'entraide et de soutien efficace, et d'entamer des actions en justice.

"Hijos" est le mot espagnol qui signifie fils et filles. En Argentine, comme au Chili voisin, ce mot désigne les enfants des desaparecidos, c'est-à-dire des victimes de la barbarie du régime militaire. Aujourd'hui encore, on continue de chercher les 500 "hijos" qui ont été enlevés avec leurs parents, ou qui sont nés en prison pendant la détention de ces derniers. Ces enfants furent parfois confiés par leur ravisseurs aux familles d'officiers, afin qu'ils les élèvent avec leurs "valeurs". Une cinquantaine de ces enfants a été retrouvée, parfois au moyen des tests ADN.

Hélas, le cas de l'Argentine n'est pas unique : au Chili, au Maroc, au Sri Lanka, aux Philippines, des comités de parents de "disparus" ont vu le jour et demandent des explications sur le sort de leurs enfants.

 

Victoria, Melina du Chili 

 
 
 

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26.02.2008 | Lien permanent

Le Quotidien de la Liberté

medium_quotidiendelaliberte.jpgEn février 2000, je suis partie à la rencontre de plusieurs classes de collège, dans le Nord et le Pas-de-Calais. Chacune de ces classes m'avait préparé un accueil très personnel et j'en garde, aujourd'hui encore, un souvenir extraordinaire.

 

L'une d'entre elles m'a offert Le Quotidien de la Liberté, qu'elle avait entièrement rédigé à partir de ses recherches ou en imaginant l'interview de Nina. En voici quelques extraits :

 

LE COMBAT DES "FOLLES DE MAI"

Depuis le 18 avril 1977, les mères des "disparus", les soeurs des "disparus", les grands-mères des "disparus" tournent autour de la Place de Mai. Elles tournent et tournent chaque semaine, les "Folles" de la Place, avec leurs foulards blancs sur la tête, qui symbolisent les langes de leurs enfants. Chaque jeudi, à 15 h 30, elles tournent dans le sens contraire des aiguilles d'une montre, comme pour arrêter la machine à oublier.

En 1992, Hebe de Bonafini et ses compagnes, les Mères de la Place de Mai, ont reçu, du Parlement européen, le Prix Sakharov pour la liberté de l'esprit.

 

TRISTE BILAN

Sous la dictature militaire en Argentine (mars 1976 - décembre 1983) des milliers de personnes ont disparu, dont de nombreux enfants.

Les "Folles de la Place de Mai" - un surnom attribué par les dictateurs - avancent le chiffre de 500 enfants et adolescents disparus, mais elles n'ont que 117 dossiers bien établis.

Plus de 150 enfants seraient nés dans les camps de détention clandestins. Ces bébés ont été enlevés à leurs mères peu après la naissance - celles-ci ayant été assassinées - et, dans la majorité des cas, pris et "adopté" tout à fait illégalement par des couples dont le mari était dans l'armée, la police ou la justice au moment des faits. D'autres enfants ont été enlevés en même temps que leurs parents par les forces de sécurité. Ils ont été abandonnés dans la rue et recueillis par des voisins ou confiés à des orphelinats. Certains ont été assassinés, comme leurs parents.

Interrogé sur la raison de ces enlèvements, le Général Camps, l'un des chef de la junte qui reconnaît avoir fait disparaître 5 000 personnes, donne la réponse suivante :

"Personnellement, je n'ai éliminé aucun enfant. Ce que j'ai fait, c'est en remettre quelques uns à des organismes charitables pour qu'ils leur trouvent de nouveaux parents. Les parents subversifs élèvent leurs enfants pour la subversion. C'est ce qu'il faut empêcher."

 

Bilan provisoire : 63 enfants ont été retrouvés, 32 sont avec leur famille légitime, 13 vivent avec leur famille adoptive dites "de bonne foi" (ils ont retrouvé leur nom, connaissent leur histoire et ont de bonnes relations avec leur famille légitime), 8 ont été retrouvés assassinés, 6 cas sont entre les mains de la justice.

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13.02.2006 | Lien permanent

Atelier Haïkus (1)

La semaine dernière, je participais au tout 1er festival « Lire, Dire, Écrire » à Cergy - un très bel événement à l'initiative de la Direction des Services Départementaux de l'Éducation Nationale (95).

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J'y ai mené deux ateliers d'écriture, autour de la lecture d'images : avec mes albums Pont des Arts, cette pratique est devenue peu à peu l'une de mes spécialités ! Chacun leur tour, deux groupes d'une même classe de 3ème du collège Jean-Claude-Chabanne de Pontoise, sont donc venus écrire des haïkus avec moi, dans l'ambiance feutrée des Archives départementales et de son bel amphithéâtre.

D'abord, j'ai présenté quelques albums écrits à partir d'œuvres d'art - notamment La Grande Vague, inspiré d'Hokusai - et leur en ai dévoilé la lecture "tête en bas". Ensuite, j'ai projeté un choix de cinq œuvres d'Henri Rivière, inspirées de la série des 36 vues du Mont Fuji dont fait partie la célèbre estampe d'Hokusai...

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> clic pour voir en grand !

 

...et posé les règles d'écriture du haïku.

Le Larousse dit : Petit poème de dix-sept syllabes, en trois vers (respectivement de 5, 7 et 5 syllabes), le haïku fut l'un des genres poétiques privilégiés de la littérature japonaise classique. Reposant sur une extrême concision formelle et usant parfois de l'humour pour suggérer un sentiment et non l'exprimer, il évoque en général un paysage ou un état d'âme.

 

Alors, ils ont écrit :

 

Ce soir-là une fête

Paris renaissant toujours

Souvenir lumière

(Océane)

 

Tombe la neige

La Grande Eiffel en chantier

Paris enchanté

(Baptiste)

 

Cette dame sans âme

Cachée sous son parapluie

Hantée par la neige

(Emma et Marine)

 

Dans le bois calme

Les chants joyeux des oiseaux

Souvenirs d’enfance

(Océane)

 

Muette devant la chute

Du haut de la cathédrale

Paris protégé

(Florine)

 

Au pied de la Tour

A la fin de ce long jour

La rivière s’éclaire

(Marine et Emma)

 

Un souffle de vent

Une feuille qui s’envole

Le calme se rend

(Ameline)

 

Pur et blanc tu es

Tel un manteau de nuages

Tu blanchis l’automne

(Philippe)

 

Muette devant la chute

La Grande Eiffel regardait

Des feuilles désolées

(Solène)

 

Ton vaillant âge pâle

Ton manteau de feuilles usé

Tu maudis le temps

(Philippe)

 

En haut de l’église

Quand la gargouille surveille

Paris est tranquille

(Emma et Marine)

 

@ suivre...

*

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18.05.2017 | Lien permanent

Correspondance & Cie (épisode 2, novembre 2007)

[Contenu sauvegardé du blog « Le Courrier d'Honorine » (fermé depuis) ayant accompagné les élèves de l'atelier tout au long d'une année très créative.]

 

Deux Lettres des Hautes Rayes

mardi 13 novembre 2007

D’abord, une visite guidée proposée par Guillaume, Mélanie, Maxime, Emeline, Clément, Florian, Julien, Othmane, Florent, Issam, Linda, Léa, Shona, Melissa, Blanche, Laurine et Maëlle. Suivons-les !

Nous sommes en 4ème et voici nos différents points de vues sur le collège des Hautes Rayes, d’où l’on vous écrit. Si vous ne le connaissez pas nous allons vous le décrire…

Oh ! Notre collège, il est marrant !

Il est comme les autres mais ce qui le rend original, c’est sa forme et ses briques rouges et orange.

Il est sur un plateau, mais il n’est pas servi !

Il s’appelle les Hautes Rayes, mais il n’y a pas de raies !

Il est entouré de champs, mais personne ne chante !

Oui, notre collège est spécial car il se situe dans les champs.

Et à la cantine, il y a des chauvessouris !!

Et quand on prend nos plateaux et qu’on sort de l’endroit où on est servi, le sol est tellement lavé au M. Propre, que l’on glisse et on tombe avec le plateau : tout le monde crie alors « Hou, Hou !! »

Quand on entre dans le collège, à droite, il y a le garage à vélos puis tout droit le hall ; quand on entre dans le hall, à droite, il y a le CDI puis tout droit la cour.

Le CDI expert en livres est spacieux et triangulaire ; la salle de musique est spéciale aussi car c’est un parallélépipède rectangle.

Il y a aussi un gymnase, en dehors, qui n’appartient pas au collège.

Dans notre collège il peut y avoir des jours calmes comme des jours agités. C’est un collège agréable, sympathique mais avec plusieurs défauts. En effet, le collège, ce n’est pas non plus le bonheur pur !

~ Les radiateurs sont toujours éteints et dehors, les bancs sont pleins.

~ Les heures de colle, les punitions, les contrôles, on n’aime pas.

~ Et commencer à 8 heures, on a du mal : c’est tôt !

Mais on ne pense pas à ça, parce qu’avant tout, on a nos amis, les vrais, ceux qu’on s’y est faits.

Ce qu’on aime, ce sont les récrés où l’on retrouve justement ses amis.

C’est notre collège bien-aimé.

Et même si le matin, c’est dur, ça vaut le coup de se lever.

A l’oral, pour rigoler, on dirait : « Notre collège, il est super méga over mortellement cool !!! »

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Et maintenant ? Une page de publicité ! (Offerte par l’Agence Maëlle !)

Soyez sûrs d’augmenter votre QI toujours en voie de développement grâce aux excellents cours donnés par des professeurs expérimentés dans leur matière dans notre collège. Ils pousseront les nerfs de votre cerveau à donner le maximum d’eux mêmes sans faire d’overdose. Si, encore, il vous reste un cerveau.

Une atmosphère très sympathique vous accueillera à votre entrée et se gravera dans votre mémoire que les professeurs ont développée. Comme tout collège à peu près normal, les Hautes Rayes possède un CDI !! C’est ici que s’entreposent maints livres et BD si appréciés des élèves. En pénétrant dans le hall, vous observerez la cour et son préau, jusqu’à la butte (où il est interdit de monter).

Enfin bref, si vous tenez à vos cellules grises, n’hésitez pas, foncez au Collège des Hautes Rayes !

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Portraits de l’Auteur au Travail

lundi 19 novembre 2007

Demain, les élèves du Bois d’Aulne vont rencontrer pour la première fois l’auteure qui anime l’atelier d’écriture – et cette petite chronique en ligne (moi, donc) !

Peut-être n’ont-ils jamais croisé le chemin d’un écrivain… ailleurs que dans les livres eux-mêmes ? Comment l’imaginent-ils ?

Amélina : Un écrivain est un homme paisible et solitaire qui a de la barbe, des cheveux grisonnants et des lunettes. Il habite une petite maison isolée dans un joli endroit ; une habitation très sombre, où il écrit uniquement le soir. Il n’y a pas d’électricité. C’est à la bougie qu’il écrit en utilisant une plume et un vieil encrier offert par son grand-père pour ses dix ans.

Roxane : Pour moi, un écrivain est une personne qui déborde d’imagination, qui travaille en plein air (à la campagne ou à la mer) où il peut écrire sur son bureau, quand il fait sombre. Physiquement, je peux l’imaginer avec des lunettes rondes, sur le bout du nez, avec des cheveux blancs et frisés. Je l’imagine soit comme ça, soit comme une personne de tous les jours que l’on voit dans la rue.

Adnan : Un écrivain est un auteur littéraire dont les textes sont publiés par une maison d’édition. Il raconte des histoires dans un livre, un magazine ou une revue pour qu’elles soient lues. Ses textes sont protégés par un droit d’auteur.

Alexandre : Pour moi, un écrivain est un inventeur de poèmes, de récits et il écrit des livres. Il écrit sur une feuille ou sur son ordinateur sur son bureau devant sa fenêtre. Sa maison est souvent située au calme pour qu’il puisse se concentrer. Pour moi, un écrivain est un amoureux de la nature. L’écrivain pense, réfléchit. L’écrivain a souvent de l’imagination. Il crée des personnages à qui il arrive des aventures. C’est un créateur d’univers comme par exemple, les romans policiers, les contes, les histoires de science-fiction et les récits sentimentaux.

Allison : Un écrivain est un monsieur avec une moustache grise, très lisse. Un écrivain est toujours dehors ; la plupart du temps, il est dans un parc ; pour lui, ce jardin public, c’est un petit coin de paradis. Quand il est chez lui, il invente de petites histoires et il les lit à son chat. Dehors, ou chez lui, un écrivain ne s’ennuie jamais !

Bien vu, Allison : c’est vrai, je ne sais pas ce qu'est l'ennui !

Et pour demain, c’est promis, je lisse ma moustache, enfile mes lunettes rondes, coiffe mes cheveux blancs et bouclés, range ma plume et mon vieil encrier, souffle ma bougie et…

@ tout bientôt !

 

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Une Avalanche de Courrier !

mardi 27 novembre 2007

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Illustration signée D.B. (4ème6 – Collège Montaigne

 

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30.11.2007 | Lien permanent

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