04.05.2012
Hansel et Gretel (4)
Une fois la liberté de réécrire cette histoire à ma guise acquise, j'ai relu de nouveau la version des frères Grimm - sans doute la plus proche de celle contée à la veillée, dans les chaumières d'autrefois - en cherchant à déterminer ce qui m'y plaisait le plus, fond et forme confondus...
Très vite, j'ai su que deux choses me touchaient tout particulièrement... D'une part, la belle complicité, la solidarité sans faille entre frère et soeur. D'autre part, le fait que, des deux enfants, ce soit la petite fille qui agisse : Gretel, seule face à la sorcière, trouve en elle-même toutes les ressources nécessaires - imagination, force et courage - pour mettre celle-ci hors d'état de nuire et délivrer son frère. Et ça, vraiment, j'aime !
Côté forme, ce sont les "passages rimés" qui m'ont le plus chatouillé la plume...
Dans la version allemande, quand une voix inconnue questionne les enfants qui croquent la maison enchantée, les frères Grimm écrivent en vers : « Knuper, knuper, kneischen l Wer knupert an meinem Häuschen ! » À quoi les enfants répondent : « Der Wind ! der Wind l das himmlische Kind ! »
En français, on trouve en général (et sans mention du traducteur) : « Langue, langue lèche l Qui donc ma maison lèche ? » Les enfants répondirent : « C’est le vent, c’est le vent l Ce céleste enfant »
Mais en 1967, le poète suisse Armel Guerne traduit ces vers ainsi : « Et j'te grignote et grignotons l Qui me grignote ma maison ? » ; « C'est le vent, c'est le vent l C'est le céleste vent »
À la même période, la critique littéraire française Marthe Robert y adhère, à quelques nuances près : « Grigno, grigno, grignotons l Qui grignote ma maison ? » ; « C'est le vent, c'est le vent l Le céleste vent »
Pour ma part, j'ai choisi une autre option - plus gourmande et plus "animalière" ! ^^
Trois jours qu'ils n'avaient rien mis
dans leur estomac ! Hansel grimpait
déjà sur le toit pour croquer quelques tuiles.
Et Gretel de lécher les vitres…
Alors, une voix plus douce que le sirop chanta-:
— Câline praline, calisson polisson,
qui goûte à ma jolie maison ?
Sans cesser de grignoter nougatine
et berlingots, les enfants répondirent en choeur-:
— Dents de souriceaux, becs d'oiseaux,
de minuscules animaux !
Même chose avec le "passage rimé" dit du "canard blanc"... que, cette fois, je vous laisserai découvrir dans le livre ! ;-)
J'espère que cette nouvelle version - superbement illustrée par Xavière Devos - saura charmer vos yeux, vos oreilles et vos sensibilités d'aujourd'hui... C'est mon but avoué ! Bonne lecture à tous !
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09:33 Publié dans Ligne 9 (Station Bonne Nouvelle) | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : hansel et gretel, conte, contes traditionnels, les frères grimm, réécriture, l'Élan vert, xavière devos
Commentaires
Je découvre ce blog et votre univers enchanteur... Bravo, et merci !
Écrit par : Beya | 04.05.2012
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