20.02.2012
Nous voulons lire... La Grande Vague !
Aujourd'hui, une belle critique de La Grande Vague parue dans le n°189 (septembre-octobre 2011) de la revue trimestrielle "d'informations sur le livre d'enfance et de jeunesse" NOUS VOULONS LIRE !
L’album est d’une grande beauté.
Certes, la couverture semble purement recopier le motif essentiel mais dans les autres images, l’enfant, le dragon, les parents, la vie du village, Bruno Pilorget a intégré le style du peintre japonais de façon saisissante, on a l’impression que chacune des pages pourrait être l’oeuvre du vieux maitre.; Véronique Massenot imagine ce monde de pêcheurs où elle met le personnage de Naoki, l’enfant donné par la mer, qui ne veut pas grandir.: le poisson-dragon qui l’emporte sous l’eau jusqu’aux rives de la mort puis le ramène chez lui est la métaphore de sa crise psychique.
C’est un conte fabuleux, c’est aussi un récit symbolique sur l’adoption et le droit à aimer ses parents adoptifs-: «.Qui m’a donné de vivre sur Terre-? Qui dois je nommer père et mère-? Qui dois-je aimer vraiment-?.» C’est aussi un beau récit sur le désir de vivre… Ainsi le lecteur est-il amené à regarder les détails de l’estampe et remarquer les fragiles esquifs où s’accrochent des hommes minuscules attendant la chute de la grande vague.
Z'ont tout compris ! ;-)
*
15:04 Publié dans Ligne 9 (Station Bonne Nouvelle) | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la grande vague, bruno pilorget, élan vert, pont des arts, critique, nous voulons lire, hokusai, adoption
24.03.2011
Au Japon de mon Coeur...
Si vous me connaissez un peu - même juste de très loin, en passant de temps en temps par-ici - vous vous doutez que les catastrophes naturelles subies tout récemment par le Japon m'ont particulièrement touchée. Même si le tsunami est, depuis toujours, une menace clairement identifiée par les Japonais, les dégâts n'en sont pas moins grands...
Les artistes ont souvent abordé ce thème en peinture, littérature, animation, manga - comme en témoigne cet article passionnant - Hokusai en tête, évidemment.
Sous la Grande Vague au large de Kanagawa * Hokusai 1831-33
Ayant choisi d'écrire une fiction à partir de cette célèbre estampe, j'y ai longuement réfléchi, me documentant le plus possible sur le sens de cette oeuvre. Lundi dernier, en Normandie, je rencontrais des classes qui avaient travaillé sur l'album en question : les enfants, très marqués par l'actualité, voulaient savoir pourquoi, dans mon histoire, la grande vague n'est pas destructrice mais joue, au contraire, un rôle positif en apportant un enfant au pêcheur.
Illustration de Bruno Pilorget
Il est vrai qu'au départ, face à cette vague impressionnante et dans un mouvement logique de la pensée, j'avais envisagé d'écrire une histoire de catastrophe - et de reconstruction. Mais très vite, outre que cette perspective ne m'inspirait pas tellement, j'ai réalisé combien cette oeuvre était plus profonde qu'elle en avait l'air ! Car, si son sujet apparent est la menace d'un tsunami, sa composition porte un message beaucoup plus symbolique... Et c'est précisément cette symbolique, très orientale, qui m'a semblé intéressante à explorer pour de petits Occidentaux.
En effet, l'estampe d'Hokusai est construite sur le modèle de représentation classique du Yin et du Yang. Cette théorie traditionnelle définit la vie comme un équilibre, sans cesse en mouvement, de forces ou d'éléments contraires et complémentaires. Par exemple : l'eau et le feu, la nuit et le jour, l'hiver et l'été, le féminin et le masculin. C'est toute une philosophie, qui parle d'harmonie... mais aussi d'un retour possible du bonheur, même après le plus grand malheur.
Grook Da Oger (cf. Wikipedia)
Pour écrire mon histoire, j'ai donc préféré m'intéresser aux deux éléments représentés ici - la vague (eau = féminin) et le volcan (feu = masculin) - dont l'union donne la vie. Naoki, mon petit héros venu des flots, incarne à lui tout seul (le pauvre ! ^^) mes propres interrogations sur le mystère du vivant, sur l'existence du monde... Et il m'a permis d'aborder plusieurs thèmes plus "intimes" tels que le désir d'enfant, l'attachement, l'adoption ou la quête des origines.
Aujourd'hui, avec le recul, je me dis que ce choix de proposer le récit d'une naissance miraculeuse plutôt que celui d'un désastre est sans doute l'expression la plus sincère de mon amour pour la culture de ce pays, parfois si malmené par la nature... et vice-versa :(
Bientôt, promis, je vous emmène sur cette grande vague-là - celle qui apporte de belles choses - à la rencontre de plus d'une centaine d'enfants remplis d'énergie positive, qui ont écrit et peint "à la Japonaise" toute une journée de février dernier...
@ suivre !
-
16:33 Publié dans En vrac dans mon sac, Point Rencontres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : japon, hokusai, la grande vague, tsunami, naissance, adoption, pont des arts