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29.09.2006

Odyssée postale (2)

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euilleton, réalisé avec le travail d'une classe de 6ème, après lecture, en parallèle, de Lettres à une disparue et de l'Odyssée. Aujourd'hui, Lettre à un disparu :


Mon très cher Ulysse,

Où es-tu, mon tendre époux ?

Pour tout le monde tu es mort et comme chez nous une femme est peu de choses sans son mari, c'est comme si j'étais morte aussi. Moi-même je ne suis pas loin de le penser. Je suis sans cesse au gynécée comme au royaume des ombres et des morts. Mes servantes sont toujours auprès de moi. Certaines me protègent mais d'autres - au moins une - me trahissent auprès des prétendants qui veulent ta place.

Mon tendre Ulysse, où es-tu ?

Peut-être es-tu plus amoureux de la mer que de ta femme qui t'a toujours aimé. Peut-être m'as-tu oubliée pour recommencer à Troie une nouvelle vie. Avec une autre. Peut-être as-tu d'autres enfants que Télémaque. Mais non, il n'est pas possible que tu ne te souviennes pas de ton fils qui veille à présent sur moi comme j'ai veillé sur lui durant son enfance.

Où es-tu, mon tendre roi d'Ithaque ?

Toi qu'on dit "aux mille ruses", trouves-en une pour que nous soyons enfin réunis ! Mon coeur fait route vers toi, où que tu sois, par ce message que je t'écris avec mon stylet d'or - un présent que tu m'avais fait, t'en souviens-tu ?

Ô Athéna aux yeux d'aigue-marine, déesse de la sagesse et de l'intelligence, viens à notre secours et sauve Ulysse, mon bien-aimé, mon disparu,

Pénélope

 

(@ suivre...)

27.09.2006

Odyssée postale (1)

medium_sc_l01.gif'année dernière, j'eus la chance d'être invitée par une professeure de français formidable - et par ailleurs auteure - dans une classe de 6ème, à Paris. Ses élèves avaient lu mes Lettres à une disparue et je venais répondre à leurs questions sur le roman, l'histoire vraie qui me l'avait inspiré, le travail d'écriture...

Bien sûr, je leur parlai de mon amour pour la correspondance. La rencontre fut chaleureuse et lorsque je partis, la classe me promit un petit courrier. "Peut-être en rapport avec l'Odyssée..." - qu'elle étudiait alors.

Plusieurs mois s'écoulèrent. J'oubliai la promesse, rencontrai d'autres classes et d'autres élèves attachants. Puis un beau jour de juin, les lettres arrivèrent chez moi. Comme elles me plurent beaucoup, j'eus envie de les partager. Aussi, autorisation prise auprès de leurs auteurs, je vous en propose la lecture... sous forme de feuilleton ! Voici le premier épisode ; il y en aura cinq en tout.

 

Chère Véronique,-

Comme Pénélope, il faut être patiente car tu vois : tout arrive. Non, ton passage à Rocroy n'est pas tombé dans l'oubli, une semaine recouvrant l'autre de préoccupations nouvelles. Il fut même un temps très fort de notre année et nous tenons à t'en remercier par un petit travail d'écriture que nous te dédions. Comme nous avons étudié l'Odyssée, il nous a paru intéressant d'imaginer la lettre que Pénélope pouvait écrire à Ulysse, grand spécialiste de la disparition prolongée. Seulement de fil en aiguille et de disparu en disparu, notre travail a pris plus d'ampleur et donc plus de temps, que ce qui était prévu à l'origine.

Nous espérons que ces quatre lettres, synthèse de tous les travaux d'élèves de 6ème 4, te plairont et t'amuseront (te tireront une petite larme, peut-être...).

Encore une fois merci pour le temps que tu nous as consacré.

Nous t'embrassons fort.

La classe de 6ème 4 et leur professeur, Hélène Delprat.

 

(@ suivre... dans Le courrier des lecteurs)

25.09.2006

Ohayogozamasu !

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Deuxième escale, un petit village au pied d'un volcan... avec une (très !) Belle Histoire écrite par mes soins et brillamment illustrée par Marcelino Truong.

" Deux vilains bandits ont entendu parler d'un village où seraient cachés mille trésors. Il n'en faut pas plus pour les décider à s'y rendre et à réclamer leurs richesses aux villageois, terrorisés, qui n'y comprennent rien... Et si ces deux nigauds se trompaient de trésors ? "

Pour en savoir plus, vite, au kiosque !

 

21.09.2006

Afiyet Olsun !

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Chose promise... Première escale, Istanbul ! C'est un souvenir délicieux. Et déjà, au départ, une histoire de correspondance.-

Lorsque j'étais au collège, mon professeur d'histoire me proposa de correspondre avec une jeune fille turque de mon âge, qui apprenait notre langue... et souhaitait s'en servir - si possible en se faisant des amies. Curieuse, j'acceptais volontiers !
L'été de l'année suivante, Elif vint en France pour plusieurs semaines. Mes parents l'accueillirent à la maison. Je partageai ma chambre (et de longues discussions nocturnes) avec elle.
Bien sûr, à la rentrée, notre correspondance reprit : elle s'était enrichie de souvenirs communs et de photographies. Mais, le temps passant, il faut bien avouer qu'elle s'essouffla un peu...
Je revis Elif une fois, deux années plus tard à Paris, presque par hasard. Puis nous nous perdîmes de vue - et de stylo - pour de bon.
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La suite de l'histoire passe, dix ans après notre premier échange épistolaire, par un voyage à Prague... annulé au dernier moment. Cellule de crise. Mon chéri et moi décidons, comme ça, sur un coup de tête, de partir à la place pour Istanbul. Bien sûr, le caractère précipité de ce départ ne m'avait pas permis de reprendre contact avec Elif. Mais l'idée d'être là, dans sa ville, sans tenter de lui faire signe, me parut impossible. Je me souvenais de son nom et, plus ou moins phonétiquement, de l'adresse de ses parents. À la poste centrale, je consultai l'annuaire et trouvai le numéro de téléphone familial.
Hélas, je ne parle pas turc. En composant le numéro sur l'appareil de l'hôtel, j'appréhendais la conversation à venir. Comment me présenter ? Ses parents se souviendraient-ils de moi ?
Deux sonneries plus tard, Sevim, sa maman, me répondait dans un français parfait : "Véronique ? La correspondante française d'Elif ? Mais oui, bien sûr ! Je me souviens très bien de toi ! Tu es à Istanbul ? Il faut absolument venir dîner à la maison !"
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Et voilà comment, par un joli soir de printemps, mon chéri et moi avons découvert la saveur de la gastronomie turque : en compagnie d'Elif, à la table de ses parents - et quelle table ! J'ignorais jusqu'alors que Sevim était une vraie spécialiste, qui écrivait des articles dans la presse et donnait des cours !
Aujourd'hui, je vous invite à partager cette découverte. Car Sevim a un site, où elle a répertorié de nombreuses recettes. (De mémoire, je vous conseille la soupe de lentilles corail, toutes les préparations de böreks et le très surprenant dessert au... blanc de poulet.) Mais surtout parce que Sevim sera en France pour nous faire goûter sa cuisine, du 30 septembre au 15 octobre prochains, au festival annuel de l'Impérial Palace d'Annecy !
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Afiyet Olsun ! (Bon appétit !)

18.09.2006

Prochaines stations

medium_luludort.jpgOù rêvez-vous d'aller ?

Que diriez-vous d'un rendez-vous à Istanbul, à la table d'une cuisinière extraordinaire ? D'une escale en plein Japon médiéval, via votre marchand de journaux ? D'une halte dans la Grèce d'Ulysse ?

Bien d'autres destinations me trottent encore dans la tête, que m'offrent mes lectures, mes échanges épistolaires, mon écriture, mes lecteurs et mon baladeur...

Revenez, vous verrez !

15.09.2006

Ligne de vie (2)

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Suite et fin de notre voyage en train...
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Ils sont monté juste après moi. Se sont installés près des jeux, qu'aussitôt le petit est allé découvrir. L'homme et la femme, restés tous deux, ont échangé un regard silencieux. L'homme a souri, ouvert sa main. Et la femme y a mis la sienne, dans un geste presque enfantin. Ils ont voyagé sans bouger, leur petit à portée de coeur, dans le tendre mitan d'un bonheur sans paroles...

J'ignorais tout de leur histoire - comment ils s'étaient rencontrés, ou ce qui les avait conquis l'un l'autre - pourtant, je devinais tant de complicité entre eux, que je me surpris à rêver de nouveau d'amour dans ma vie...-

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Un homme, une femme, un enfant..., Véronique Massenot, 2003.

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12.09.2006

Ligne de vie (1)

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Chers lecteurs,

me voilà prête à reprendre en douceur le chemin buissonnier de mes Correspondances...

Aujourd'hui, je vous conduis jusqu'à la gare de votre choix en compagnie de ce tout petit texte, écrit en 2003 pour la SNCF.

Ce fut là ma première (et dernière) expérience d'écriture commanditée par une agence de communication.

Il s'agissait, en peu de mots, de croquer quelque voyageur. D'esquisser au plus vite, comme saisis sur le vif, le temps d'un court voyage en train, les contours ouverts d'une histoire...

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Chemise blanche, veste et noeud papillon. Rasoir et brosse à dents. Pyjama vermillon. Tout est plié dans ma valise. Le bouquet posé dessus. Je n'ai rien oublié.

Rien oublié, non... Pas même la couleur azur de mon vieux cahier d'écolier. Et sous sa couverture, quatre-vingt douze pages quadrillées de violet, petits draps de papier au lit natal de l'écriture.

Où est-il ? Sans doute l'a-t-on jeté. Comme tant d'autres choses, au bas-côté de l'existence... Peu importe pourtant, je me souviens de lui et cela me suffit. La mémoire est une valise que l'on emporte partout avec soi.

Ainsi les yeux malicieux de Lucie, ma voisine de classe, bleu azur eux aussi, m'ont-ils suivi en douce tout autour de ma vie, depuis cinquante-deux ans...

Auront-ils gardé leur couleur ?

Vais-je la reconnaître ?

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J'aurai un bouquet de roses à la main, Véronique Massenot, 2003.