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Rechercher : bouts du monde

Nom de Code : Pompidou (1)

pompidou,élan vert,musée,beaubourg,album,pont des arts,fred sochardLe temps passe, les livres naissent et je réalise tout-à-coup que j'ai peu parlé de mon dernier "Pont des Arts" : Nom de Code Pompidou, illustré par Fred Sochard.

J'avais juste évoqué, dans cette note, les repérages effectués avant l'écriture du texte. Il est temps de vous en dire un peu beaucoup plus... ou de laisser les autres en parler à ma place ! (Oui, c'est bien ça. Et surtout, reposant ! ^^)

 

CHOISIR UN LIVRE est enthousiaste et l'a classé dans ses albums "incontournables" - ça fait super plaisir !

Nom de code Pompidou… Un titre bien étrange pour un album qui l’est encore plus et dont les petits lecteurs ressortiront tout « ébouriffés du cerveau » ! Il faut dire que les inspecteurs Deverre et Defer sont on ne peut plus loufoques… ce qui n’est pas sans rappeler un autre couple de policiers de la littérature enfantine, à savoir Dupond et Dupont. Les enfants s’amuseront de leurs pitreries et des nombreux néologismes dont ils sont les auteurs involontaires. Ici tout est invention (les mots, les images…) et tout le monde semble avoir le cerveau en ébullition. Chaque page est un feu d’artifice où les mots eux-mêmes dansent et se parent de couleurs éclatantes. Mine de rien, se glissent au milieu des illustrations vives et colorées une vingtaine d’œuvres de l’art moderne ou contemporain, qui deviennent elles-mêmes des protagonistes du récit. À la fin, deux doubles-pages rétablissent la vérité en ce qui concerne les curiosités du Centre Pompidou… ce qui permettra de voir combien cet album cache une réelle portée pédagogique sous son masque de pitre. Une très belle réussite !

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OPALIVRES, qui l'a sélectionné parmi les meilleurs albums 2013, le présente ainsi :

Le plus souvent, les livres de la collection Pont des Arts nous invitent à découvrir une œuvre artistique à travers une histoire plus ou moins imaginaire permettant aux lecteurs de mieux la connaître. Cette fois, il s’agit d’aborder, en même temps que des peintures, sculptures… le contenant qui les abrite : BeaubourgSon architecture, très controversée à l’époque, sert de prétexte aux auteurs pour jouer avec ses détracteurs. (...)

Original et ludique, ce livre (...) pourra aussi être une excellente préparation à une visite du bâtiment (...) et une approche à la découverte d’œuvres d’art moderne. Les clins d’œil aux œuvres sont très nombreux et quelques pages documentaires finales apportent des informations utiles.

 

pompidou,élan vert,musée,beaubourg,album,pont des arts,fred sochardCe à quoi Bibliothèque pour Tous ajoute, dans son Hebdo des Notes :

C’est dans un parcours très coloré, insolite et semblant en perpétuel mouvement que nous entraînent les deux inspecteurs aux allures de Dupond et Dupont. Dialogues, jeux de mots et effets de typographie rendent le texte vivant et dynamique. L’architecture des lieux, tels le jardin d’hiver de Jean Dubuffet, les escalators comparés à un immense toboggan ou le hall d’entrée, est particulièrement bien représentée (…)

 

Les lecteurs eux-mêmes et les passionné(e)s de littérature jeunesse s'expriment sur le Net : Judith & Sophie ont été séduites par l'histoire captivante et les illustrations pleines de punch tandis que Rue des Livres parle également de feu d'artifice ! C'est simple, en lisant tous ces mots doux, mon cœur fait Tuuung Ting Ting Ting ! (Hé hé... Lisez l'album, vous comprendrez ! ^^)

Déjà que mon petit palpitant avait quasi explosé quand les auteurs du bâtiment, les architectes Piano et Rogers, nous avaient adressé de superbes compliments... Mais chut ! je vous en parle très bientôt, avec d'autres (excellentes) nouvelles et des travaux d'élèves réalisés autour du livre.

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@ suivre !

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Souvenirs de Pontault-Combault (7)

Extraits des textes de mes "apprentis auteurs" d'un jour - suite. Aujourd'hui, petit détour par le Tibet...

 

LE JOURNAL DE TENZIN

Préface

Lors d'un déménagement, Claire découvre un journal intime. Elle décide de le lire, mais de ne pas en parler à son frère - leurs parents étant morts il n'y a pas longtemps, elle ne veut pas le perturber avec des histoires de famille. (...)

Bien qu'étant d'origine tibétaine, Claire n'arrive pas à comprendre la langue du journal, qui est très complexe. Elle comprend par la suite que c'est un de ses ancêtres qui l'a écrit. Claire se met sur son ordinateur et cherche un endroit spécialisé dans l'écriture tibétaine et découvre enfin un lieu qui s'appelle le Lerab Ling à Roqueredonde près de Montpellier. Comme ils habitent à Aix-en-Provence ce n'est pas très loin et Claire décide d'y aller. En chemin, elle réalise qu'un de ses oncles éloigné travaille là-bas. Robert (l'oncle) lui accorde de l'aide pour la traduction du journal. Après une semaine de recherches, Robert lui annonce qu'il n'a pu traduire que 3 dates, sachant que le journal a été mal protégé et que cela fait 59 ans qu'il a été écrit.

 

21 octobre 1950

Je suis Tenzin, j'habite au Tibet sous une yourte avec mes parents, Tenzina (ma mère) et Chen (mon père). J'ai 11 ans, mon père travaille avec le bétail de la famille et ma mère travaille en Chine pour que l'on puisse manger correctement. Elle ne revient pas souvent. J'écris car il faut que je raconte ce que je vois et ce que j'entends. Alors que nous mangions, les Chinois sont venus nous expulser de notre yourte. Le lendemain, nous entendons des bruits inhabituels : c'est le monastère de Litang qui a été détruit par les Chinois. Je ne le montre pas, mais j'ai énormément peur. Peur de ne plus voir ma famille (qui ne regroupe plus que mes parents et moi). Peur de mourir, peur de ne plus pouvoir jouer avec le seule amie qu'il me reste. Peur de mourir si jeune et de n'avoir vu, dans ma vie, que mes parents se disputer et de n'avoir pas pu explorer le monde. Les enfants tibétains (ceux que je connais) n'ont qu'une idée en tête : voir la Chine. Mais pour mon père et moi, c'est d'aller en France et de pouvoir exprimer mes sentiments.

(...)

7 février 1956

J'écris aujourd'hui car c'est le nouvel an tibétain. Il faut préparer les costumes, la nourriture et plein de choses en une journée. Ça fait près de 3 ans que je n'avais pas écrit mais depuis 1956 un armistice a été signé. Les Chinois n'ont maintenant que le droit de venir dans nos villages pour l'exportation du textile et de la nourriture. Pour les crises de larmes et de cris de mes parents, ça s'arrange de temps en temps...

(...)

 

Claire est très émue par le journal de Tenzin. Elle remercie son oncle et décide d'en parler à son frère. Tous deux proposent à un musée parisien de l'exposer pour que ce journal puisse rester dans les mémoires.

Mais Claire, avant de le donner à un musée, décide d'écrire quelques lignes en français pour que ses petits-enfants puissent voir comment elle vivait, après ses ancêtres tibétains...

 

28 Avril 2009

Aujourd'hui, j'ai fini de lire le journal de Tenzin, qui était mon ancêtre. Il m'a beaucoup émue, car ce petit garçon tibétain assez pauvre n'a pas de chance mais arrive à s'en sortir.

Marion (l'invasion chinoise du Tibet)
La fin demain !

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22.06.2009 | Lien permanent

Souvenirs de Mayotte

    

Pendant mon séjour à La Réunion, ce cher carnet se propose de vous emmener à Mayotte. Qu'en dites-vous ? L'article que voilà commencera par vous expliquer le joli projet qui a guidé mes pas jusque là-bas...

 

MAYOTTE HEBDO, le 10/10/2008

Un an d'écriture et de lectures

Lire en Fête

Après un an de correspondance et de travail entre la 4e7 du collège de Kani-Kéli et l'écrivain Véronique Massenot autour de l'ouvrage Lettres à une disparue, l'établissement a pu accueillir l'auteur cette semaine à l'occasion de Lire en fête.

Elle ne connaissait absolument pas Mayotte avant de recevoir un courrier de Valérie Calles et Juan Antonio Da Silva Melendo, professeurs d'espagnol et d'histoire au collège de Kani-Kéli. Cette semaine elle a sillonné tout le sud de l'île pour discuter littérature et création de roman. Entre temps, un an s'est écoulé, une année pendant laquelle les élèves de la 4e7 du collège de Kani ont correspondu avec l'écrivain et lui ont fait découvrir leur île.

 

A l'origine de cette rencontre, son livre Lettres à une disparue, roman sous forme de correspondance qui a pour théâtre l'Amérique du Sud sous le joug des dictatures. Les deux enseignants lui envoient un projet de classe qui couvre les deux disciplines et le français. Véronique Massenot accepte et fait bientôt la connaissance par courrier d'une trentaine d'adolescents mahorais dont elle a le trombinoscope.

 

"Les élèves allaient consulter mon blog. Je laissais des petits mots spécialement pour eux dessus", raconte l'auteur ravie d'avoir reconnu tous ses petits correspondants à son arrivée. À Noël elle envoie une carte de voeux à chacun et en fin d'année elle reçoit les projets personnalisés de chaque élève, avec la charge de sélectionner les meilleurs. "J'ai rajouté des prix pour pouvoir récompenser le maximum d'entre eux", avoue-t-elle. Les prix sont bien entendu… des livres. "Les élèves n'avaient jamais écrit une lettre", raconte leur professeur de français Mme Carré. Du coup ils étaient vraiment dans l'attente d'une réponse à chaque fois. Avec cette correspondance ils se sont ouverts au monde, c'est une bonne chose."

"Une vraie récompense"

Une ouverture qui continue puisque cette année la 3e7, composée à peu de chose près des anciens de 4e7, travaille sur le nouveau roman de Véronique Massenot Soliman le Pacifique, le journal d'un petit garçon de Cisjordanie.

 

(...) L'écrivain a pu découvrir toute la semaine cette île que les élèves lui ont décrite par lettres, en sillonnant les bibliothèques du sud pour une intervention sur la création d'une histoire illustrée. Le lieu de la première intervention était bien sûr le collège lundi matin, où les élèves ravis de la recevoir lui avait réservé un accueil tout particulier. Elle retrouvait le lendemain "sa classe" pour une rencontre privilégiée... (M'biwi, notamment.)

Hélène Ferkatadji

 

 

> Pour lire l'intégralité de l'article sur le site de MAYOTTE HEBDO, cliquez ici.

> Pour voir quelques photographies de mon voyage, cliquez .

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Nina intente un procès

En résonnance avec la lecture de mon roman Lettres à une disparue, un article paru vendredi dernier dans Le Monde. (Merci Chantal, pour ta revue de presse et ton oeil aiguisé !)

 

32935770.jpgApplaudissements, embrassades et large sourire de Maria Eugenia Sampallo Barragan, mercredi 12 mars, dans une salle comble du tribunal fédéral de Buenos Aires. Cette jeune Argentine de 30 ans est la première enfant de disparus pendant la dictature militaire à avoir porté plainte contre ceux qui l'avaient illégalement adoptée, après que sa mère eut accouché en captivité.

Le procureur, comme la veille l'avocat de l'accusation, a réclamé des peines de vingt-cinq ans de prison contre le couple, Osvaldo Rivas et Maria Cristina Gomez, et contre un ancien tortionnaire militaire, Enrique Berthier, qui leur avait livré le bébé. Ils sont accusés d'enlèvement de mineur, falsification de documents publics et suppression d'identité. La sentence de ce procès historique sera rendue le 4 avril.

"Pendant toute mon enfance, j'ai eu des doutes sur mon identité, a confié Maria Eugenia Sampallo, le premier jour du procès, le 19 février. Quand je posais des questions, l'histoire changeait tout le temps : mes parents étaient morts dans un accident, j'étais la fille de la bonne ou d'une hôtesse de l'air. Ma confusion devenait chaque fois plus grande." Durant plus de deux heures, elle a détaillé les mauvais traitements dont elle a été victime, la poussant, adolescente, à fuir sa maison. "Je t'ai élevée entre des draps de soie. Sans moi, on t'aurait jeté dans un fossé, petite morveuse", lui disait sa "mère adoptive".

Maria Eugenia ne sait ni quand ni où elle est née. "Ma date d'anniversaire, je l'ai choisie toute seule : c'est le 8 février, l'anniversaire de mariage de ma grand-mère. Et ce, jusqu'à nouvel ordre. Si j'obtiens de nouvelles informations, je la changerai volontiers", a-t-elle déclaré.

En 2000, n'en pouvant plus de douter, celle qui s'appelait alors Violeta Rivas a pris contact avec la Commission nationale pour le droit à l'identité (Conadi), puis les Grands-Mères de la place de Mai, l'association qui recherche inlassablement depuis trente ans la trace des quelque 500 bébés volés à l'époque de la dictature militaire (1976-1983). Après des analyses de sang et grâce au fichier ADN des proches des disparus, elle a recouvert son identité à 23 ans, changé de nom et retrouvé sa famille biologique.

Ses parents étaient des ouvriers, militants communistes. Sa mère, Mirta, était enceinte de six mois lorsqu'elle a été enlevée par un commando militaire, avec son mari, le 6 décembre 1977. Conduite au centre clandestin de tortures "El Atletico", en plein centre de Buenos Aires, elle a ensuite été transférée vers une destination inconnue pour accoucher.

AUCUN REMORDS

Des témoignages émouvants ont ponctué le procès. Celui de Azucena Barragan, 80 ans, la grand-mère maternelle de Maria Eugenia. Assise dans une chaise roulante, elle a raconté, d'une voix faible, la longue quête pour retrouver sa petite-fille. Ou celui de Gustavo, le frère de la plaignante, qui a évoqué, ému, l'image de sa mère enceinte. Il avait trois ans quand il a été arrêté en même temps que ses parents. Il a été récupéré par sa famille, 43 jours plus tard, dans un commissariat.

Les trois inculpés n'ont exprimé aucun remords, convaincus d'avoir "bien oeuvré en s'occupant de la petite". Ce sera l'argument de la défense. Pendant les années de plomb, de nombreuses jeunes femmes ont accouché en captivité avant de disparaître. Les bébés étaient confiés à des familles proches des militaires au pouvoir. Les Grands-Mères de la place de Mai ont réussi à retrouver 88 de ces enfants. Des associations de défense des droits de l'homme estiment que 30 000 personnes ont disparu pendant la féroce répression.

Dans le cadre des enquêtes sur les bébés volés, deux militaires sont morts mystérieusement, au cours des derniers mois, avant d'être entendus par la justice.

Christine Legrand
Article paru dans l'édition du 14.03.08.
 
 
> Pour lire l'article sur le site du journal, c'est .
 

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Des nouvelles ! (Enfin !) (C'est pas trop tôt !)

Quoi ? Déjà plus d'un mois que je n'ai rien publié ici ? Et pourtant, j'ai mille choses à vous dire !

Sans tout vous raconter de ma vie personnelle, disons que ce début d'été fut particulièrement chargé en événements importants : un homme qui change d'employeur après 10 ans de bons et loyaux services dans un contexte plutôt éprouvant, un fils qui passe le bac avec une belle réussite et une petite fiesta organisée à la maison pour célébrer (entre autres) les 20 ans de l'aînée... je vous promets que ça occupe l'esprit et le reste !

 

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Pourtant, à y regarder de plus près, ce regrettable absentéisme n'est pas si récent. Depuis janvier, au moins, le rythme de mes publications a baissé. J'ai compté. En juillet 2014, j'avais déjà publié près d'une quarantaine de notes, contre la moitié seulement cette année-! Pourquoi-? Par manque de temps ? De sujets ? D'intérêt ? Honnêtement, je m'interroge...

Bien sûr, 2015 a mal commencé. Les attentats de Paris ont pesé lourd sur les cœurs, les claviers, les crayons... Dans le "milieu" des dessinateurs, que je ne fréquente pas spécialement mais où j'ai des amis, l'émotion est restée longtemps à son comble... au même titre que le débat. Les échanges, notamment sur les réseaux sociaux, m'ont semblé comme électrisés. Plus longs, plus vifs, plus profonds, souvent passionnés, parfois passionnants, chargés de colère, d'empathie... En un mot, épuisants. Pour finir, la grippe a mis tout le monde d'accord : silence et au lit. (En tout cas, moi, c'est ainsi que je l'ai vécu !)

 

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En février, j'ai repris les publications. J'avais très envie de partager avec vous les différentes (et réjouissantes) étapes de la conception d'À Plume, à Poil et à Paillettes ! Mais en mars, en avril et en mai, le nombre des notes a chuté de nouveau... parallèlement au fait que je reprenais le chemin des écoles et collèges histoire de rencontrer mes lecteurs pour de vrai. Si vous y ajoutez la parenthèse enchantée d'un grand voyage en tribu famille - comme un retour aux sources de ce fameux « virus de la bougeotte » contracté là-bas 29 ans plus tôt ! - vous avez (presque) tout compris...

 

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Manque de temps ? Oui, mais pas seulement. Car, sans le vouloir ni en avoir pleinement conscience, j'ai eu tendance à relayer d'abord mes nouvelles professionnelles sur Facebook - parce que c'est facile et rapide, surtout avec un smartphone - plutôt qu'ici. Ce qui est très dommage. D'une part, vous n'avez pas tous un compte. Et d'autre part, quand c'est le cas, vous n'êtes pas forcément parmi mes contacts, @mis ou @bonnés. Il faut désormais que je veille à être plus équitable dans ma communication, et que je rattrape le temps perdu !

Alors, pour commencer, voici le menu de nos prochains rendez-vous...

 

~ Entrée ~

Feuilleté de Rencontres

et son sucré-salé de Salons

sauce vadrouille

 

~ Plat ~

Méli-mélo de Créations

sur lit de Livres à paraître

 

~ Fromage ~

Plateau de Critiques

et autres Bonheurs en ligne

 

~ Dessert ~

Farandole de Souvenirs

et Projets sans Frontières

 

 

Carnet Singapour 4b.jpg

 (extrait de mon carnet de Singapour - 2008)

 

Bon appétit à tous... et @ très vite !

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22.07.2015 | Lien permanent

Correspondance & Cie (épisode 3, décembre 2007)

[Contenu sauvegardé du blog « Le Courrier d'Honorine » (fermé depuis) ayant accompagné les élèves de l'atelier tout au long d'une année très créative.]

 

Rencontre avec l’Auteur…

vendredi 7 décembre 2007

 

Comme le relève gentiment Clément ci-dessous, je n’étais pas en retard à notre premier rendez-vous… et prête à répondre à toutes les questions. Eux aussi étaient prêts à prendre la parole : pour se présenter, lire leur passage préféré du livre, argumenter leur choix, exposer le fruit de leurs recherches ou création. Depuis, après la parole ils ont pris la plume et nous racontent…

LA RENCONTRE AVEC VERONIQUE MASSENOT

Jérôme

Mardi 20 novembre, nous rencontrons Véronique Massenot, l’auteur de « Lettres à une disparue » que nous avons tous lu. Les élèves se présentent chacun à leur tour et disent ce qu’ils aiment faire et aiment lire. Puis, ils posent une question à l’auteur sur le métier d’écrivain ou sur son livre.

Après la récréation du matin, nous reprenons nos places et là, ce sont les élèves qui présentent devant Véronique leurs exposés sur l’Argentine. Certains commentent leur affiche concernant le relief, la capitale, les provinces… D’autres expliquent la dictature dans ce pays à l’aide de panneaux et dessins. Michaël, quant à lui, nous montre sa maquette qui nous permet de voir le contraste entre la richesse et la pauvreté et aussi le manque de liberté représenté par la prison.

A nouveau, Madame Massenot reprend la parole pour nous indiquer qu’elle remet à Madame Ligier une énigme dans une enveloppe. A l’aide d’indices que nous pouvons trouver dans son livre, nous devons la résoudre. Nous terminons cette rencontre en établissant le programme futur de l’atelier écriture et également des sorties collectives.

Joffrey

Pendant cette rencontre, Véronique Massenot a répondu à nos questions sur ses manières d’écrire, sur le livre « Lettres à une disparue ». Ceci m’a permis d’en savoir un peu plus sur la vie, la manière, la patience, le temps d’écrire un livre, l’inspiration… Avant cette rencontre, je ne pensais pas qu’être écrivain demandait beaucoup de travail, de temps et aussi beaucoup de courage (d’écrire…).

Roxane

Mardi 20 novembre, nous allons – la classe de 5ème 6 – au CDI rencontrer l’auteur de « Lettres à une disparue ». Nous lui présentons des exposés, des maquettes et des dessins (sur l’Argentine ou la dictature) que nous lui avions préparés.

Puis, nous lui posons des questions sur son métier et d’autres sujets. Je trouve ça passionnant : elle nous parle de ce qu’elle ressent quand elle écrit un roman, aussi, de ce qu’elle aime faire en dehors de ce métier (mais rien de personnel). Au fur et à mesure qu’elle nous raconte ses ambitions, j’ai l’impression que c’est de mes occupations qu’elle nous parle.

Cette rencontre était magnifique et cette écrivaine m’a donné envie d’écrire.

Clément

Mardi 20 novembre, nous avons rencontré Véronique Massenot, l’auteur de « Lettres à une disparue » qui, un peu étourdie, est venue à huit heures au lieu de neuf, mais heureusement, elle est revenue à neuf heures.

Quelques élèves ont présenté la classe à l’auteur. Ensuite, les autres élèves, y compris moi, lui ont posé des questions sur sa carrière et sur le livre « Lettres à une disparue ».

Après ces questions, Michaël a présenté sa maquette et une dizaine d’élèves ont commenté leurs différents travaux sur l’Argentine : sur sa géographie, son drapeau, ses paysages, ses coutumes et sur la dictature.

A la fin des deux heures passées avec l’auteur, celle-ci nous a donné une enveloppe très bien décorée contenant une énigme.

 

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L’Enigme {enveloppe}

jeudi 6 décembre 2007

 

Enigme

 

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Cher Monsieur

vendredi 7 décembre 2007

 

Pour m’accueillir, les élèves du collège Montaigne, qui ont très envie d’aller visiter un certain musée parisien, avaient écrit une lettre à son directeur, pour plaider ma cause …et la leur !

Cher Monsieur,

Nous aimerions vous faire part d’une idée que nous avons eue :

Nous souhaiterions qu’un nouveau mannequin de cire fasse son apparition dans votre musée, ayant les traits de Véronique Massenot, notre écrivain préféré.

Les raisons qui nous poussent à vous formuler cette demande sont les suivantes...

Tout d’abord, son talent d’auteur : nous apprécions la sensibilité de ses textes et la grande humanité qu’elle nous fait partager. Les sujets de ses livres nous font comprendre les grands problèmes contemporains, comme la guerre en Palestine.

De plus, grâce à sa future présence dans votre musée, elle gagnera en popularité, sera davantage connue et vous en tirerez les bénéfices quand elle obtiendra le Prix Nobel de Littérature et quand on saura que vous l’avez mise à l’honneur avant tout le monde…

Enfin, si vous acceptez notre demande, nos professeurs accepteront enfin de nous faire visiter votre musée.

Cordialement,

La 4ème6 du Collège Montaigne

Obtiendront-ils gain de cause(s) ? Suspense !

 

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Le Défi {enveloppe}

vendredi 7 décembre 2007

 

prenezlaplume

 

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Une Lettre de Sonia

vendredi 7 décembre 2007

 

Mon cher Guy Armand,

Comme c’était prévu, après avoir reçu ta dernière lettre, je t’écris moi aussi pour te raconter la venue de l’écrivain.Tu t’en rappelles ? Celle dont je t’avais parlé lorsque nous nous préparions à l’accueillir.

Cette première rencontre fut marquante. Tout d’abord, je ne l’imaginais pas ainsi, je pensais qu’elle serait très âgée comme la plupart des écrivains et qu’elle s’exprimerait de façon très soutenue au risque de nous ennuyer.

Mais ce n’était pas le cas. L’écrivain, qui s’appelle Véronique Massenot, est une jeune femme âgée de 37 ans, très souriante, un peu timide, qui est née dans un univers littéraire. Ses parents ayant fait des études littéraires, avaient chez eux de nombreux livres qui marquèrent la petite enfance de Véronique. Et c’était donc normal, pour Véronique de partager cette passion familiale et de devenir écrivain.

J’ai lu un de ses romans qui s’appelle « Soliman le Pacifique ». C’est un roman que j’ai beaucoup apprécié pour l’émotion de ses textes, la sensibilité et le message qu’elle veut nous faire passer. J’ai aussi aimé le personnage de Soliman, un jeune Palestinien qui vit en Cisjordanie. Il tient un vieux journal auquel il confie ses questions sur la vie et son quotidien. Il a choisi ce chemin de l’écriture à cause de la mort de son frère Chéri pendant la première Intifada. Je trouve que son roman reflète la vie des Palestiniens mais la plupart d’entre eux ne s’expriment pas comme Soliman c’est à dire dans l’écriture. Lorsqu'un de leur proche se fait tuer pour rien, il le venge. Or, lui, Soliman, ne veut pas répondre en faisant la guerre. Si tu es intéressé, je t’enverrai le livre .

Enfin, le métier d’écrivain est plutôt calme : ils restent chez eux pour réfléchir. Véronique nous a dit qu’elle passait des heures, même des jours sur quelques lignes pour que la mélodie passe… Voilà l’expression qu’elle a employée. Elle entend les mots comme des mélodies !

Dans quelques jours nous allons la revoir pour commencer le travail d’écriture… Je suis pressée ! Comme ça je vais la connaître plus et t’en dire d’avantage sur elle. Bon, je te laisse, à bientôt.

Gros Bisous.

Sonia (élève de 4ème au collège Montaigne)

 

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Dear Frankie

jeudi 20 décembre 2007

Pour fêter la fin du premier trimestre, nous allons au cinéma ! L’équipe de l’atelier a choisi de voir Dear Frankie, un film de Shona Auerbach, où la correspondance entre un petit garçon sourd et son père supposé tient le premier rôle. En voici un petit aperçu, en images et en musique…

 

Filmographie

 

Avant de choisir ce film, nous en avons vu d'autres ! Quelques pistes...

Vous avez un message > Tous les deux sont libraires. Kathleen tient une échoppe au charme suranné, The Shop Around the Corner, et a initié aux joies de la lecture des ribambelles d’enfants tandis que Joe possède une chaîne de librairies de grande surface, Fox Books, qui a rapidement éliminé ses concurrentes. Kathleen hait plus que tout au monde Fox Books tandis que Joe attend nonchalamment de rayer des librairies celle de Kathlen. Ils ne se connaissent pas mais se croisent tous les jours et, surtout, échangent une correspondance follement amoureuse par le biais d’Internet.

Le facteur > L’amitié inattendue du poète Pablo Neruda et du facteur de la petite île de la Méditerranée où il s’est exilé.

Depuis qu’Otar est parti > A travers l’histoire d’un mensonge d’amour entretenu par le biais du courrier, le portrait délicat de trois femmes de générations différentes dans la Géorgie d’aujourd’hui.

About Schmidt > Agé de 66 ans, Warren Schmidt prend sa retraite et perd par la même occasion tous ses repères. Le brusque décès de son épouse quelques semaines plus tard ne fait qu’empirer les choses. Il se décide alors à entr

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31.12.2007 | Lien permanent

Souvenirs de Saint-Etienne

Le mois dernier, lors de mon périple stéphanois, dans l'après-midi précédant l'enregistrement de cette émission, j'ai rencontré trois classes de 4ème au collège Pierre et Marie Curie de La Talaudière. Les élèves avaient lu Lettres à une disparue et certains préparé un message de bienvenue. En voici quelques-uns...

 

Chère Véronique,
Nous avons lu votre livre en classe, je l'ai beaucoup apprécié car il montre la chance qu'on a maintenant.
J'ai surtout apprécié le personnage de Melina, car elle essaie de se convaincre que sa fille est morte mais elle ne veut pas l'admettre.
Et elle se bat pour que sa petite fille soit heureuse malgré le manque de sa maman et, malgré les échecs, elle essaie toujours de se faire accepter par Nina.

Alice

 

Chère Véronique, nous avons lu votre livre en classe. Il nous a beaucoup intéressés et touchés.

Nous savons tous qu'une histoire pareille a pu arriver et que nous sommes tous concernés par ce qui a eu lieu dans le passé. Nous vous remercions sincèrement de nous avoir appris la vraie vie, ce que pouvaient endurer des personnes à qui on avait enlevé des membres de leur famille, comme nous le montrent Melina et Pablo dans votre belle histoire. C'est un livre intéressant et touchant qu'on voudrait  partager et faire connaître.

Je suis impatiente et heureuse de vous rencontrer comme toute notre classe pour vous faire partager nos nombreuses questions. Merci à vous !

Amélie

 

Chère Véronique Massenot,

Nous avons lu votre livre en classe. Personnellement, je n'avais jamais eu l'idée de lire un roman épistolaire mais lorsque nous avons découvert le vôtre j'ai été très touchée par l'expression de cette mère envers sa fille par ces lettres pleines de tendresse, tristesse et amour.

Nina a été tellement heureuse d'apprendre l'amour que Paloma avait pour elle et, en même temps, on ressent la douleur de cette jeune fille qui découvre ces lettres malheureusement trop tard.

J'ai adoré !

Eva


Chère Véronique,
Nous avons lu votre livre en classe et, personnellement, je l'ai trouvé très intéressant. Les personnages étaient vraiment attachants et ils avaient chacun leur caractère propre. Je n'avais jamais lu de livre épistolaire mais j'ai trouvé très original ce style d'écriture.
Je me suis demandé si cette histoire avait réellement pu se produire. Cela me révolte de savoir que certaines personnes ont pu faire ça. Je trouve que Melina était très courageuse car elle avait toujours l'espoir de retrouver sa fille Paloma. Le livre est très bien écrit, il est plutôt facile à lire. Cette histoire m'a beaucoup touchée car on y ressent le courage, l'amour et l'espoir de retrouver des êtres disparus. Nina est très courageuse car elle a réussi à refaire sa vie malgré les évènements qu'elle a vécus.

Diane


Chère Véronique,

Nous avons lu votre livre en classe, je trouve que vous êtes très proche de vos personnages, j'imagine que vous avez eu beaucoup de travail avec ce livre. Dans vos lettres, on apprend aussi beaucoup de choses sur la dictature ; ça m'a touchée quand j'ai lu tout cela... C'est très douloureux d'y penser. J'ai beaucoup aimé comme vous avez écrit  et comment vous avez gardé la relation entre Melina et Paloma, deux personnes très attachées l'une à l'autre, une relation très forte.

Paula


Chère Véronique,

Nous avons lu votre livre en classe. Je l'ai bien aimé car l'histoire est intéressante.

Elle est pourtant assez triste. J'aime beaucoup le personnage de Lelia car c'est une femme forte. J'aime bien aussi Melina qui se bat pour retrouver sa petite fille. Il y a un peu de suspense car on ne sait pas si elle va la retrouver. C'est une histoire émouvante, peut-être un peu courte !

Léa

 

Chère Véronique

Nous avons lu votre livre en classe et l'avons trouvé très intéressant et captivant. Le fait d'écrire un roman épistolaire est très original, surtout pour un public de notre âge. Ce livre est très captivant car il pourrait se passer la même chose pour beaucoup de gens dans les pays en guerre donc je trouve que c'est bien de parler des malheurs et de ne pas les ignorer comme le font la plupart des gens dans le monde. C'est pour ça que je suis heureux de vous rencontrer dans ma classe pour vous poser plus de questions.

Marvin

 

Chère Véronique,

Nous avons lu votre livre Lettres à une disparue en classe. Je l'ai adoré mais je l'ai trouvé un peu court ! J'ai adoré le personnage de Melina car elle se bat pour retrouver sa fille, sa petite fille et son gendre. J'ai aussi aimé le personnage de Nina car elle change beaucoup d'humeur. Puis il y a des scènes inattendues comme quand Pablo est dans son car et voit une petite fille qui ressemble vraiment à Paloma : c'est Nina. J'ai adoré votre livre !

Noémie

 

Je demande mille pardons à ceux qui ne verront pas leurs textes publiés ici. J'ai dû faire des choix (difficiles !) - notamment celui de ne pas  trop déflorer l'intrigue du roman et donc d'écarter d'office tous les messages qui faisaient directement référence à sa chute... Déjà que mon livre est trop court ! Si, en plus, je raconte la fin ! ;-)

Je vous adresse un grand MERCI, à TOUS - élèves, professeurs, documentaliste... - qui m'avez si gentiment accueillie. Merci à Sarah Pons, pour son dynamisme souriant, et à Solange Simon, qui avait TOUT TOUT TOUT organisé... sauf les retards cummulés de mon TER en gare de La-Part-Dieu, puis de Givors ! ;-)) Grâce à elle, on a tout rattrapé !

 

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15.06.2009 | Lien permanent

Petit trafic d'@mis...

Pour une fois, chers lecteurs, les propos qui vont suivre risquent de déconcerter, voire d'ennuyer mortellement, bon nombre d'entre vous... qui n'êtes peut-être pas sur Facebook. Si tel était le cas, je vous prie de bien vouloir m'en excuser d'avance. (Cela ne se reproduira plus, promis-!) Seulement, certaines pratiques observées récemment sur ce réseau m'ont donné envie de partager avec vous quelques réflexions. J'ignore si le comportement des "facebookiens" fait d'ores et déjà l'objet d'études universitaires en sciences humaines et sociales, mais je suis sûre qu'il y a matière...

Donc, oui. J'ai un "compte" sur ce fameux "réseau social". Je n'en fais pas spécialement de publicité ici, car je ne souhaite pousser personne à s'y inscrire, ni multiplier mes propres contacts. Cela n'a pas toujours été le cas : c'est l'expérience qui m'a poussée à revoir ma position - pour une histoire de "bonne distance".

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Qui fréquente Facebook sait combien y trouver la "bonne distance" avec chacun de ses interlocuteurs est parfois difficile. Prenons un exemple au hasard : moi. Qui sont mes @mis ? D'abord, des amis de la "vraie vie" et des membres de ma famille, proche et plus lointaine. Ensuite, beaucoup de confrères-et-sœurs créateurs, rencontrés lors d'événements culturels ou croisés virtuellement (forum professionnel, site, blog, etc.) parce que j'apprécie leur travail, leur manière de le faire ou leur univers. Des professeurs, des bibliothécaires, des libraires, des journalistes, des organisateurs d'événements ou des lecteurs fidèles qui apprécient mon travail et avec lesquels j'ai déjà un tant soit peu échangé. Enfin, quelques (très, très) rares éditeurs, que je connais un minimum. Car tout est là : puis-je m'adresser de la même manière à d'éventuels futurs "employeurs" et à mes "vieux potes" de lycée ? Évidemment non. D'où cette histoire de "bonne distance"...

Pourtant, à mon arrivée sur Facebook, en 2008, j'avais une grande soif d'@mitié : je faisais de nombreuses demandes, notamment dans mon milieu professionnel, et acceptais presque toujours celles que l'on m'adressait. Mais j'ai vite compris qu'au-delà d'un certain nombre de contacts (500, 600 maximum) Facebook devient moins amusant. Non seulement il faut trouver la "bonne distance" entre des amis proches et de parfaits inconnus pour sans cesse adapter ses propos, mais également y passer beaucoup (trop) de temps dans l'espoir de prendre connaissance des publications de chacun. Or souvent, celles qui nous touchent de près ou nous intéressent vraiment sont noyées au milieu des autres. C'est pourquoi, contrairement à d'autres qui continuaient de collectionner les @mis jusqu'à atteindre la limite autorisée (5000) - au point d'ouvrir ensuite un deuxième compte afin de poursuivre la manœuvre ! - j'ai décidé de faire un choix parmi mes @mis pour ne garder que ceux avec lesquels j'avais de vrais échanges, virtuels ou pas, mais réguliers.

Depuis, le réseau a innové en proposant de classer ses relations selon leur proximité ("@mis proches" ou "connaissances") et de préciser, chaque fois que l'on prend la parole, auxquels des deux auditoires on s'adresse. On peut aussi choisir d'être ponctuellement lu de tous en publiant un statut "public" - ce qui me permet de relayer sur Facebook les notes que j'écris sur ce blog, par exemple.

Mon activité d'auteure m'encourageant à communiquer avec un maximum de lecteurs, j'aurais pu ouvrir ce que l'on appelle une "page". Pour ceux qui ne connaissent pas bien Facebook - et qui, vraiment très méritants, n'auraient pas encore décroché à ce stade de ma note ! - la page est une sorte de vitrine. On y rassemble non pas ses @mis mais des "f@ns" (ou "@mateurs") de ce que l'on fait. Sur sa page, un artiste s'adresse donc à des inconnus qui apprécient son travail et ont fait la démarche volontaire de venir le lui dire en cliquant sur "J'aime". C'est un véritable outil professionnel : chaque personnage public, équipe sportive, groupe musical, musée, lieu de spectacle, journal, institution, marque... en a une et s'en sert pour communiquer vers ses clients, usagers, fans ou autres aficionados. C'est aussi un moyen de mesurer sa popularité.

Même si je comprends l'utilité d'ouvrir une page - et respecte évidemment ceux qui en font le choix - je préfère continuer ainsi : n'avoir qu'un seul compte - où l'on entre pas si facilement ^^ - et ne pas multiplier ma présence sur le réseau. Si quelqu'un apprécie mon travail au point de vouloir le suivre, sans pour autant ni entrer dans mon cercle d'@mis, ni me faire entrer dans le sien, Facebook lui permet de s'abonner à mes actualités publiques. Pour moi, cette fonction fait office de page : cela me suffit.

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Petit bémol, tout de même. Lorsque je dis que je respecte ceux qui choisissent d'ouvrir une page, ce n'est pas tout à fait exact. Certaines pratiques récentes me semblent à la limite de la malhonnêteté... Je ne respecte donc que ceux qui jouent le jeu !

Depuis quelques mois, en effet, Facebook permet de transformer son "compte" en "page" - et, par conséquent, ses "@mis" en "f@ns". Certains petits malins ont donc sauté sur l'occasion. Après avoir fait des demandes d'@mitié tous azimuts auprès de gens qu'ils ne connaissaient pas - en les "recrutant" sur des comptes @mis, opération forcément exponentielle ! - jusqu'à atteindre la limite autorisée des 5000, ils ont soudain pu se prévaloir d'une page directement pourvue de plusieurs milliers de f@ns ! Pratique, non ? Même plus besoin d'attendre que les gens fassent eux-mêmes la démarche volontaire de cliquer sur "J'aime" ! Et le plus cocasse dans l'histoire, c'est que ces personnes sans doute en mal de reconnaissance avaient souvent déjà ouvert une page avant... qui plafonnait péniblement à quelques centaines de (vrais) f@ns !

J'aime Facebook aussi pour cela : c'est un poste d'observation fabuleux offert à qui est un peu curieux du comportement de ses contemporains. Dans ce cas, la candeur des uns, flattés d'être l'objet d'une demande d'@mitié inattendue, y fait la prétention ridicule et malhonnête des autres, gonflés d'orgueil et sûrs d'avoir berné leur monde...

Si je puis me permettre un conseil aux "facebookiens" qui me lisent : allez vérifier la liste de ces pages que vous êtes censés aimer... Vous pourriez avoir des surprises en vous découvrant f@ns "à l'insu de votre plein gré" ! ;-)

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22.03.2013 | Lien permanent

Et juste de l'autre côté de la Terre

 

060915bc2be462bc38062029e6c73eb6.jpgIl y a quelques semaines, j'écrivais ici une note concernant Un amour d'enfance, le futur ouvrage collectif publié pour La Charte, aux éditions Bayard.

Il s'agissait de plonger dans ses souvenirs de lecture les plus anciens. Parmi les miens, m'attendait celui d'un album étonnant. J'avais oublié son titre, mais pas son principe, très original : ce livre se lisait dans les deux sens, présentant tête-bêche ce qui se passait au même moment dans deux endroits opposés de la Terre. On y voyait les uns se lever le matin, tandis que les autres allaient se coucher. On y voyait Noël fêté sous la neige et, aux antipodes, sur la plage. Cela m’émerveillait.
Je crois qu'il s'appelait Et juste de l'autre côté de la Terre et qu'il est paru chez Flammarion dans la collection des albums du Père Castor. Mais rien n'est sûr... Si quelqu'un retrouve sa trace, je suis preneuse !
Les heures passées à plat ventre sur le tapis bleu de ma chambre, dans la contemplation de ces paradoxes géographiques, ont-elles influencé ma façon de ressentir les choses aujourd'hui ? Le fait est que j'ai du mal à comprendre, ou admettre, le contraste parfois violent entre ce que je vis ici et ce que vivent d'autres hommes, ailleurs sur la Terre. Pourquoi cette injustice ? Cette question est au coeur de mes romans - la douleur qu'elle me cause en restant sans réponse, le moteur de mon écriture. Je le sais, l'ai compris peu à peu. Mais la question demeure et la douleur aussi... C'est ainsi.
 
Il y a quelques semaines aussi, je prenais des nouvelles de Jocelyn Grange, le reporter auquel j'ai confié la lecture critique du manuscrit de Soliman le Pacifique avant publication et qui en a ensuite rédigé la préface. Je ne l'ai jamais rencontré, car nous avons travaillé par téléphone et courrier. Mais nous échangeons un petit message de temps en temps - je suis curieuse et j'aime savoir ce que deviennent les gens, surtout ceux pour lesquels j'ai une grande estime. J'ai parfois eu des nouvelles de lui par son père, que je connais un peu et qui travaille avec l'une de mes amies les plus chères... "Le monde est petit !" comme on dit.
Après quatre ans passés à Jakarta comme correspondant permanent de RFI, de TV5 et du Figaro - quatre ans durant lesquels il dut notamment rendre compte des dégats du tsunami - Jocelyn est désormais au Tchad, où il dirige la radio d'Abéché, La Voix du Ouaddaï. Voici quelques extraits de son dernier message, en espérant qu'il ne m'en voudra pas de le partager avec vous. Cela pourrait commencer ainsi : "Et juste de l'autre côté de la Terre..."
 

05bcb410181a58bcf5a5a5151865aed7.jpgLa ville est perdue au milieu du désert, on y accède uniquement par avion, des petits coucous à hélices de la United Nations Airlines. Les routes ne sont pas goudronnées et les gens tirent l'eau des puits grâce à des sauts sanglés sur des ânes. Je suis à des millions d'années lumières de Jakarta et des milliards d'années lumières de Paris. Les militaires tchadiens, la face voilée pour se protéger des vents de sable, conduisent des Toyotas équipés de lances roquettes RPG. Ils roulent comme des dingues en envoyant dans le caniveau les quelques motocyclistes locaux. Des rafales de kalachnikovs déchirent souvent  la nuit sans qu'on en sache précisément la raison. C'est le Far East. La région est surarmée et les Janjawid ("les démons à cheval" en arabe) traversent la frontière du Soudan. Ils font des raids pour piller les villages les plus isolés. En résumé : ils tuent les hommes et violent les femmes (ici, on est une femme à 12 ans). Bienvenue au Darfour. Quant aux camps de réfugiés, ça te pulvérise l'âme et le coeur chaque fois que tu y vas.

Je conduis un énorme Mitsubishi et j'habite dans une maison dont l'électricité dépend de l'approvisionnement en fuel d'un générateur vaguement en état de marche. Je n'ai ni télévision, ni frigo, ni air conditionné. Chaque jour est un nouveau combat. Je me lève chaque matin à 6H. Douche froide et petit déjeuner (café, pain, omelette). Je dois être à la radio d'Abéché à 7h30 maxi car les programmes débutent à 8H. Ensuite, c'est une accumulation de  problèmes techniques, de personnels, de gestion à gérer en fil continu. C'est assez épuisant. (...) Fiacre, mon chef de la formation, est très précieux. C'est un Burundais renommé dans son pays. Il fut un des seuls journalistes tutsis à faire des reportages dans les communautés hutus pendant le génocide au Rwanda. Nous serons bientôt rejoints par une consultante chargée de la formation de 6 journalistes tchadiennes et de 12 correspondantes réfugiées (soudanaises). Le recrutement est en cours.

Nous avons en ce moment des problèmes d'émetteur à Abéché. L'antenne lâche en fin d'après midi car les batteries de la machine, installée en haut de la colline à la sortie de la ville, sont trop usagées. J'y suis monté la semaine dernière vers midi sous une température de 40°. Au sommet, on peut voir le désert s'étendre sur des centaines de kilomètres. "Les scorpions, les serpents et les chacals viennent chercher de l'ombre ici  pendant la journée", m'a expliqué Adam Moussa, mon chef technicien. Il a eu l'intelligence de me le dire une fois redescendus.

A 15H, réunion quotidienne au HCR (Haut Commissariat pour les Réfugiés) pour faire le point sur la sécurité (the big issue). On vérifie les radios pour l'appel de 19h30 - "Alfa tango base, etc." Mon pantalon est ceinturé d'appareils téléphoniques en tout genre dont le plus précieux s'appelle Thuraya. Miracle de la globalisation, je peux envoyer des sms en France avec mon cellulaire local.

A 19H, retour à la maison (couvre feux des ONG car très risqué de circuler après la tombée de la nuit). Je branche le générateur pour avoir 3H d'électricité. J'en profite pour écrire mon rapport quotidien à Washington. Je l'envoie avec mon réseau satellite (seule connexion Internet possible). La journée se finit à 20H. Je prends une douche tiède car la température monte jusqu'à 45° la journée (contre 20° la nuit). Repas à 21H, au lit à 22H. Il m'arrive néanmoins, avec Fiacre, de ne pas respecter le couvre feux et de m'attarder à la Radio ou "Chez Fafa", la seule buvette de la ville, tenue d'une main de fer par une Camerounaise bien portante. Ce n'est pas très prudent. Mais comme le dit Fiacre, qui trouve des justifications à tout, "on reste des journalistes dans l'âme".

Nous avons deux autres radios, Radio Absoun dans le Nord-Est, et Radio Sila, dans le Sud-Est. Je dois m'y rendre au moins une fois par mois. J'ai déjà visité Radio Absoun à Iriba, en territoire Zaghawa. C'est pire qu'Abéché en terme de conditions de vie. Je vais dans le sud, apparemment la zone la plus volatile, la semaine prochaine.

Nous diffusons 3 journaux d'information par jour (matin, midi et soir) sur les 3 radios et en 3 langues (Français, Arabe et Zaghawa ou Massalit selon les régions). Nous avons six magazines hebdomadaires (diffusés 3 fois par semaine en 3 langues). "Elles parlent, elles écoutent" est mon émission préférée. Elle raconte la condition des femmes (excision, mariage forcé, violences conjugales, etc.). Mon objectif est de créer 2 nouveaux magazines dans les 5 prochains mois. J'ai déjà une idée assez précise pour le premier d'entre eux. Je voudrais qu'on fasse une chronique de la vie quotidienne dans les camps, histoire de ré-humaniser un peu les réfugiés. Nous sommes très écoutés. D'après un survey du HCR, notre taux de pénétration dans les camps et dans les populations tchadiennes seraient de 75% en moyenne (environ 650,000 personnes en heure de pointe) - ce qui nous a valu la reconduction du financement du HCR pour un an.

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Voilà. Que dire de plus ? Longue vie à La Voix du Ouaddaï ! En souhaitant bon courage à Jocelyn Grange et son équipe. Avec mes pensées les plus fraternelles, qui je l'espère arriveront de l'autre côté de la Terre...
 
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> Pour en savoir plus (mais en anglais) : go to Internews
> Pour lire un article de Jocelyn Grange, c'est .
> Pour lire son livre (Essentiel Milan) sur les Palestiniens, c'est ici.

 

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