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22.03.2013

Petit trafic d'@mis...

Pour une fois, chers lecteurs, les propos qui vont suivre risquent de déconcerter, voire d'ennuyer mortellement, bon nombre d'entre vous... qui n'êtes peut-être pas sur Facebook. Si tel était le cas, je vous prie de bien vouloir m'en excuser d'avance. (Cela ne se reproduira plus, promis-!) Seulement, certaines pratiques observées récemment sur ce réseau m'ont donné envie de partager avec vous quelques réflexions. J'ignore si le comportement des "facebookiens" fait d'ores et déjà l'objet d'études universitaires en sciences humaines et sociales, mais je suis sûre qu'il y a matière...

Donc, oui. J'ai un "compte" sur ce fameux "réseau social". Je n'en fais pas spécialement de publicité ici, car je ne souhaite pousser personne à s'y inscrire, ni multiplier mes propres contacts. Cela n'a pas toujours été le cas : c'est l'expérience qui m'a poussée à revoir ma position - pour une histoire de "bonne distance".

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Qui fréquente Facebook sait combien y trouver la "bonne distance" avec chacun de ses interlocuteurs est parfois difficile. Prenons un exemple au hasard : moi. Qui sont mes @mis ? D'abord, des amis de la "vraie vie" et des membres de ma famille, proche et plus lointaine. Ensuite, beaucoup de confrères-et-sœurs créateurs, rencontrés lors d'événements culturels ou croisés virtuellement (forum professionnel, site, blog, etc.) parce que j'apprécie leur travail, leur manière de le faire ou leur univers. Des professeurs, des bibliothécaires, des libraires, des journalistes, des organisateurs d'événements ou des lecteurs fidèles qui apprécient mon travail et avec lesquels j'ai déjà un tant soit peu échangé. Enfin, quelques (très, très) rares éditeurs, que je connais un minimum. Car tout est là : puis-je m'adresser de la même manière à d'éventuels futurs "employeurs" et à mes "vieux potes" de lycée ? Évidemment non. D'où cette histoire de "bonne distance"...

Pourtant, à mon arrivée sur Facebook, en 2008, j'avais une grande soif d'@mitié : je faisais de nombreuses demandes, notamment dans mon milieu professionnel, et acceptais presque toujours celles que l'on m'adressait. Mais j'ai vite compris qu'au-delà d'un certain nombre de contacts (500, 600 maximum) Facebook devient moins amusant. Non seulement il faut trouver la "bonne distance" entre des amis proches et de parfaits inconnus pour sans cesse adapter ses propos, mais également y passer beaucoup (trop) de temps dans l'espoir de prendre connaissance des publications de chacun. Or souvent, celles qui nous touchent de près ou nous intéressent vraiment sont noyées au milieu des autres. C'est pourquoi, contrairement à d'autres qui continuaient de collectionner les @mis jusqu'à atteindre la limite autorisée (5000) - au point d'ouvrir ensuite un deuxième compte afin de poursuivre la manœuvre ! - j'ai décidé de faire un choix parmi mes @mis pour ne garder que ceux avec lesquels j'avais de vrais échanges, virtuels ou pas, mais réguliers.

Depuis, le réseau a innové en proposant de classer ses relations selon leur proximité ("@mis proches" ou "connaissances") et de préciser, chaque fois que l'on prend la parole, auxquels des deux auditoires on s'adresse. On peut aussi choisir d'être ponctuellement lu de tous en publiant un statut "public" - ce qui me permet de relayer sur Facebook les notes que j'écris sur ce blog, par exemple.

Mon activité d'auteure m'encourageant à communiquer avec un maximum de lecteurs, j'aurais pu ouvrir ce que l'on appelle une "page". Pour ceux qui ne connaissent pas bien Facebook - et qui, vraiment très méritants, n'auraient pas encore décroché à ce stade de ma note ! - la page est une sorte de vitrine. On y rassemble non pas ses @mis mais des "f@ns" (ou "@mateurs") de ce que l'on fait. Sur sa page, un artiste s'adresse donc à des inconnus qui apprécient son travail et ont fait la démarche volontaire de venir le lui dire en cliquant sur "J'aime". C'est un véritable outil professionnel : chaque personnage public, équipe sportive, groupe musical, musée, lieu de spectacle, journal, institution, marque... en a une et s'en sert pour communiquer vers ses clients, usagers, fans ou autres aficionados. C'est aussi un moyen de mesurer sa popularité.

Même si je comprends l'utilité d'ouvrir une page - et respecte évidemment ceux qui en font le choix - je préfère continuer ainsi : n'avoir qu'un seul compte - où l'on entre pas si facilement ^^ - et ne pas multiplier ma présence sur le réseau. Si quelqu'un apprécie mon travail au point de vouloir le suivre, sans pour autant ni entrer dans mon cercle d'@mis, ni me faire entrer dans le sien, Facebook lui permet de s'abonner à mes actualités publiques. Pour moi, cette fonction fait office de page : cela me suffit.

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Petit bémol, tout de même. Lorsque je dis que je respecte ceux qui choisissent d'ouvrir une page, ce n'est pas tout à fait exact. Certaines pratiques récentes me semblent à la limite de la malhonnêteté... Je ne respecte donc que ceux qui jouent le jeu !

Depuis quelques mois, en effet, Facebook permet de transformer son "compte" en "page" - et, par conséquent, ses "@mis" en "f@ns". Certains petits malins ont donc sauté sur l'occasion. Après avoir fait des demandes d'@mitié tous azimuts auprès de gens qu'ils ne connaissaient pas - en les "recrutant" sur des comptes @mis, opération forcément exponentielle ! - jusqu'à atteindre la limite autorisée des 5000, ils ont soudain pu se prévaloir d'une page directement pourvue de plusieurs milliers de f@ns ! Pratique, non ? Même plus besoin d'attendre que les gens fassent eux-mêmes la démarche volontaire de cliquer sur "J'aime" ! Et le plus cocasse dans l'histoire, c'est que ces personnes sans doute en mal de reconnaissance avaient souvent déjà ouvert une page avant... qui plafonnait péniblement à quelques centaines de (vrais) f@ns !

J'aime Facebook aussi pour cela : c'est un poste d'observation fabuleux offert à qui est un peu curieux du comportement de ses contemporains. Dans ce cas, la candeur des uns, flattés d'être l'objet d'une demande d'@mitié inattendue, y fait la prétention ridicule et malhonnête des autres, gonflés d'orgueil et sûrs d'avoir berné leur monde...

Si je puis me permettre un conseil aux "facebookiens" qui me lisent : allez vérifier la liste de ces pages que vous êtes censés aimer... Vous pourriez avoir des surprises en vous découvrant f@ns "à l'insu de votre plein gré" ! ;-)

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