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Au Japon de mon Coeur...

Si vous me connaissez un peu - même juste de très loin, en passant de temps en temps par-ici - vous vous doutez que les catastrophes naturelles subies tout récemment par le Japon m'ont particulièrement touchée. Même si le tsunami est, depuis toujours, une menace clairement identifiée par les Japonais, les dégâts n'en sont pas moins grands...

Les artistes ont souvent abordé ce thème en peinture, littérature, animation, manga - comme en témoigne cet article passionnant - Hokusai en tête, évidemment.

 

800px-Tsunami_by_hokusai_19th_century.jpgSous la Grande Vague au large de Kanagawa * Hokusai 1831-33

 

Ayant choisi d'écrire une fiction à partir de cette célèbre estampe, j'y ai longuement réfléchi, me documentant le plus possible sur le sens de cette oeuvre. Lundi dernier, en Normandie, je rencontrais des classes qui avaient travaillé sur l'album en question : les enfants, très marqués par l'actualité, voulaient savoir pourquoi, dans mon histoire, la grande vague n'est pas destructrice mais joue, au contraire, un rôle positif en apportant un enfant au pêcheur.

 

La Grande Vague 04.jpgIllustration de Bruno Pilorget

 

Il est vrai qu'au départ, face à cette vague impressionnante et dans un mouvement logique de la pensée, j'avais envisagé d'écrire une histoire de catastrophe - et de reconstruction. Mais très vite, outre que cette perspective ne m'inspirait pas tellement, j'ai réalisé combien cette oeuvre était plus profonde qu'elle en avait l'air ! Car, si  son sujet apparent est la menace d'un tsunami, sa composition porte un message beaucoup plus symbolique... Et c'est précisément cette symbolique, très orientale, qui m'a semblé intéressante à explorer pour de petits Occidentaux.

En effet, l'estampe d'Hokusai est construite sur le modèle de représentation classique du Yin et du Yang. Cette théorie traditionnelle définit la vie comme un équilibre, sans cesse en mouvement, de forces ou d'éléments contraires et complémentaires. Par exemple : l'eau et le feu, la nuit et le jour, l'hiver et l'été, le féminin et le masculin. C'est toute une philosophie, qui parle d'harmonie... mais aussi d'un retour possible du bonheur, même après le plus grand malheur.

 

800px-La_Grande_Vague,_Yin_et_Yang_couleur_origine.jpgGrook Da Oger (cf. Wikipedia)

 

Pour écrire mon histoire, j'ai donc préféré m'intéresser aux deux éléments représentés ici - la vague (eau = féminin) et le volcan (feu = masculin) - dont l'union donne la vie. Naoki, mon petit héros venu des flots, incarne à lui tout seul (le pauvre ! ^^) mes propres interrogations sur le mystère du vivant, sur l'existence du monde... Et il m'a permis d'aborder plusieurs thèmes plus "intimes" tels que le désir d'enfant, l'attachement, l'adoption ou la quête des origines.

Aujourd'hui, avec le recul, je me dis que ce choix de proposer le récit d'une naissance miraculeuse plutôt que celui d'un désastre est sans doute l'expression la plus sincère de mon amour pour la culture de ce pays, parfois si malmené par la nature... et vice-versa :(

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Bientôt, promis, je vous emmène sur cette grande vague-là - celle qui apporte de belles choses - à la rencontre de plus d'une centaine d'enfants remplis d'énergie positive, qui ont écrit et peint "à la Japonaise" toute une journée de février dernier...

 

@ suivre !

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24.03.2011 | Lien permanent

Souvenirs de Pontault-Combault (4)

Extraits du travail des élèves de mon atelier d'écriture - suite. (Attention, âmes sensibles s'abstenir !)

 

Antilles, 28 août 2008

Chère Krithika,

Je ne sais pas si tu te souviens de moi. Je suis Dylan. On s'est rencontrés en colonie de vacances. Je me souviens encore quand nous étions sur le banc au bord du lac à lancer du pain aux canards, quand j'étais dans tes bras, quand nous avions pique-niqué dans le champ avec nos amis. C'était vraiment génial. Je voulais reprendre de tes nouvelles car je me suis souvenu de tous ces bons moments passés avec toi et ta présence me manque. J'espère que toi et ta famille allez bien. Moi, dans ma région, tout va bien. Hier je suis allé chez ma tante et mon oncle pour fêter mes 14 ans. Il faisais très chaud, environ 35°C. J'ai revu mes cousins et cousines. Qu'est-ce qu'ils ont grandi ! On a passé tout l'après-midi à la plage. On a joué au ballon. Ensuite, nous sommes allés nous baigner. Nous sommes rentrés chez nous vers 21h pour diner. Dès 22h30, nous sommes partis à une soirée. Nous sommes rentrés vers 2h du matin. Quelle magnifique journée ! Et aujourd'hui je voulais t'écrire pour savoir comment tu allais. Bon, je vais te laisser en espérant avoir de tes nouvelles très vite. Je t'embrasse toi et ta famille.

Je t'aime.

Dylan

 

Antilles, 18 octobre 2008

Chère Krithika,

J'ai trop tardé à t'envoyer ma lettre du mois d'août, ce mois où tout allait bien. Maintenant, rien ne va plus. Il y a eu un ouragan dans ma région. J'étais chez ma grand-mère pour lui rendre visite ; nous discutions tout en regardant la télévision et en mangeant des petits biscuits qu'elle avait préparés. Soudain, nous entendîmes un énorme bruit et la maison commença à trembler. Nous n'osions pas bouger, nous étions terrorisés. Nous nous cachions sous la table en attendant que cela se calme. Je pensais à ma famille. Dès que ce "massacre" s'est arrêté, Je me suis assurée que ma grand-mère allait bien avant d'aller voir mes parents et mes frères et soeurs. Une fois arrivé chez moi, ça a été le drame. Les pompiers et la police étaient autour de ma maison. D'ailleurs, ce n'était même plus une maison : le toit était par terre, les fenêtres cassées, les chaises détruites... C'était horrible ! Je demandai aux pompiers et aux policiers si ma famille allaient bien. Mon père, ma mère, mes frères... Tout le monde était blessé. Je fondais en larmes, je n'en pouvais plus... Finalement, mes parents et mes frères n'ont pas tenu le choc. Ils sont morts après quelques minutes. Maintenant, je vis avec ma grand-mère, c'est de là que je t'écris.

J'espère que tu vas bien.

Dylan

Charlotte (après l'ouragan Omar)

 

...@ suivre !

 

 

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Souvenirs de Pontault-Combault (2)

Voici, pêle-mêle, quelques-uns des sujets choisis par nos "écrivains en herbe" : lettres croisées d'un frère et d'une soeur qui s'ignoraient totalement jusqu'à ce que la guerre éclate (Anaïs et Mélanie), correspondance entre une petite fille d'Afrique orientale et une femme française (Mélanie), lettre d'un rescapé du tremblement de terre de San Francisco (Gaby), journal d'une enfant de Soweto (Sarah), lettre d'un étudiant chinois après les événements de Tienanmen (Issaad), lettre d'un enfant d'émigré portugais à son cousin "resté au pays" (Julien), journal d'un enfant juif au début de la Seconde Guerre Mondiale (Eymeric), journal de Louis XVII pendant la Révolution Française (Médy), lettre ouverte de Dewi, petite victime du Tsunami (Charlène), journal d'un enfant-soldat pendant la Guerre de Sécession aux Etats-Unis (Romain), lettre d'une Algérienne après la guerre civile (Thifaine), journal d'une jeune Mauritanienne (Bruno), lettres d'un soldat chinois à sa femme et son fils (Loïc)... etc. Riche et varié, n'est-ce pas ?

J'ai donc lu tout cela, pris des pages et des pages de notes et suis retournée à Pontault-Combault, mes conseils en bandoulière, pour une séance d'écriture...

AtelierPontault02.jpg
L'une des difficultés les plus couramment rencontrées par élèves fut d'arriver à "marier" documentaire et fiction. Certains, voulant bien faire et dépeindre au mieux la situation de leur personnage, les faisaient s'exprimer comme de véritables encyclopédies. Cet écueil est formateur : je le rencontre et dois l'éviter souvent moi aussi ! Quand on écrit pour les enfants - et quand, adulte, on parle de "la marche du monde" par la voix d'un enfant - on y est confronté, forcément. Aussi ai-je tenté de leur faire comprendre comment leur personnage devait incarner la situation plus que la décrire...
 
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Bien sûr, une seule séance n'est pas pas suffisante, même avec du travail en amont et en aval, pour parvenir à guider convenablement tous les élèves d'une classe vers une création cohérente. (Là sont atteintes les limites du concept d'atelier "miniature" et je précise que Mme Querné, professeur documentaliste à l'origine de ce projet, m'avait sollicitée pour une séance de plus, que mon agenda trop chargé ne me permettait pas d'assurer. Mea culpa !) Mais je crois tout de même que nos "apprentis auteurs" ont pu éprouver par eux-mêmes les grandes exigences de l'écriture fictionnelle - et, en premier lieu, la crédibilité !

...@ suivre !

 

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17.06.2009 | Lien permanent

Revue de Presse

Depuis quelques mois, plusieurs articles concernant mes livres ont été publiés. Toujours trop occupée ailleurs, je n'y avais pas fait écho...  il est temps de me rattraper !


d1b3a8d023093e74e9f501eecbce60e1.jpgParu dans Libbylit n°76
(...) C'est l'imaginaire qui sera le fil conducteur de cette balade à travers les contes connus et c'est ainsi que l'enfant reconnaîtra Les trois ours, Hansel et Gretel, Le petit chaperon rouge, Peau d'âne, Le chat botté... L'album est truffé de références et de détails, à chacun d'y prendre son lot. L'illustration apporte sa note de fraîcheur et de complémentarité au texte. C'est original, joyeux, poétique, musical, enfin toutes les qualités sont réunies pour nous offrir un beau ménage de printemps ! L.B.

Sur Sitartmag
Cet album est en réalité une bien jolie et agréable "p’tite balade" dans les bois, au travers d’une illustration naïve et colorée pour le jeune lecteur, qui est invité au rituel du grand nettoyage de printemps… Le texte l’incite à chercher et à retrouver dans l’image les personnages de contes traditionnels : Les sept nains, Les trois petits cochons, Boucle d’or… et bien d’autres, qui n’hésitent pas à changer de rôle pour se préparer à accueillir les enfants qui reviendront s’y promener en chantant que le loup n’y est pas ! Et pourtant… ne serait-il pas caché dans chaque page ?
Le rapport texte/image est particulièrement intéressant : les images complètent et renforcent le récit qui prend toute sa valeur grâce à elles.
Un album très riche où les enfants aimeront sûrement se replonger.
F. Mattes (septembre 2007)

 

1f544877b8040eefa50db22e8578d314.gif Dans Notes Bibliographiques
À quatre pattes, un bébé malicieux est prêt à parcourir le monde. C'est pourquoi il prépare son baluchon. Mais que mettre dedans ? Un doudou, des peluches, un bonnet pour avoir chaud, des chaussons tricotés... Un berceau ? Ce sera l'oeuf du poussin ! Une boîte à musique, des gouttes de lait au parfum de maman ! Quand on avance dans la vie, très vite il y a les autres, et l'on commence à marcher... puis on prend la parole ! (...)

Les images sont drôles, l'enfant circule au fil des pages entouré de papillons, de coeurs aux couleurs fraîches et acidulées : c'est le rêve idéal que fait l'adulte pour l'enfant qui va naître, et qui lui offre tout ce qu'il faut pour grandir, y compris "la Terre à chérir et à partager, sans plus de cris ni de fumées". Les enfants y trouveront peut-être une autre histoire à se raconter ! E. (avril 2007)

 

f6639c1f16b814a4dcd7b2ac3b50f4a1.jpg Dans Notes Bibliographiques

L'hôtel Albinos est vraiment le lieu idéal où tout est toujours comme il faut. Arrive un jour un bien étrange personnage, Milos, qui dérange ce bel ordonnancement ; évidemment, c'est un squelette ! Installé dans la chambre 13, la seule qui soit libre, Milos, rêve à sa vie passée de violoniste. Les commentaires vont bon train, à la grande tristesse d'Oscar, le fils de la propriétaire. Alors, pour Noël, il ne demande rien pour lui mais un miracle qui change le regard des autres.
Réflexion amusante sur la façon dont on regarde ceux qui sont différents.  Jeux de mots,  jeux avec les mots assez déroutants qui veulent exprimer l'ostracisme. La reconstitution d'un hôtel vieillot et douillet est pleine d'humour. E.

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31.10.2007 | Lien permanent

Ateliers d'Art Postal * Franconville (2)

Vous vous rappelez ? Cette année, la médiathèque de Franconville (95) travaille sur la correspondance et l'art postal. (Mais si, j'en ai déjà parlé ici et !)

Chers lecteurs, je n'ai pas encore vu les merveilles que vous avez envoyées du monde entier - petit clin d'œil amical au passage à Nadine, qui vit à Turku (Finlande) et a pensé à nous ! - mais je ne manquerai pas de les partager avec vous, dès que possible.

Voici déjà celles que j'ai vues, gentiment apportées pour moi (pour vous, donc !) par la bibliothécaire avec laquelle j'ai animé l'atelier au collège. Ces courriers ont été postés depuis l'Espagne, la Grande-Bretagne et j'ai tout de suite reconnu, dans ceux venus de Lyon, la patte d'un certain Denis Gaydier, véritable maître ès collages...

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Après une première séance portant davantage sur l'écriture et le métier d'auteur, les élèves de 4ème du collège Jean-François Clervoy de Franconville ont pu s'initier à l'art postal. Bien sûr, deux heures pour trouver un thème à la fois personnel et motivant, puis les idées plastiques pour le mettre en scène avec les ressources que nous leur apportons... c'est court !

Certains sont tentés faire du décoratif pur, sans message. Nous essayons de leur en demander un peu plus. D'autres cherchent, hésitent et tournent en rond... avant d'avoir soudain le déclic. D'autres encore savent tout de suite ce qu'ils veulent dire et se lancent tête baissée dans la création. C'est amusant à observer, tous ces comportements. Et puis, en 4ème, il y a un autre facteur qui joue et ne les aide pas : le regard des autres. Pourtant, regardez, ils ont fait de belles choses. Le tout en moins de deux heures.

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Les élèves de l'autre classe qui participait à l'atelier, en CE2 à l'école Épine Guyon, sont encore à un âge assez peu soucieux de l'image qu'ils renvoient aux autres. Ils sont donc plus à l'aise, plus spontanés, dans la création personnelle. Eux aussi ont bien travaillé - et ils n'avaient qu'une heure pour le faire ! (Tout n'est donc pas terminé : je vous montre les plus aboutis.)

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Pas mal, non ?

 

Bravo à tous et merci aux professeurs qui m'ont accueillie dans leurs classes et sont restés zen devant le vaste ouragan de pages de magazines arrachées, papiers déchirés, tissus découpés, timbres en pagaille, ficelles déroulées, autollants et autres... que j'y ai semé. Merci aussi et surtout aux deux Sandra, mes binômes bibliothécaires - parce que, pour travailler à la médiathèque de Franconville, il faut obligatoirement s'appeler Sandra, c'est comme ça, désolée pour les autres ! - qui m'ont suivie partout avec leur bonne humeur inaltérable et leur malle aux trésors... à roulettes, heureusement ! Ce fut un plaisir de travailler avec vous.

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29.04.2013 | Lien permanent

Les Trois Musiciens * Entretien !

Chose promise... voici le début de l'entretien publié dans le cahier pédagogique de mon album Les Trois Musiciens - voir la note précédente.

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Quelle a été votre motivation pour travailler sur ce nouveau projet de la collection “Pont des arts” ?

Picasso était placé très haut sur ma petite liste de souhaits. Les éditeurs, après une déception commune sur un projet précédent avorté, m’ont fait cette offre : comment la refuser ?

Portiez-vous un intérêt particulier aux œuvres de Picasso et au cubisme ?

Oui, bien sûr. Picasso m’a vite plu, dès petite. Son inventivité, sa très grande liberté. Cela vient de mon grand-père, qui était artiste et l’admirait beaucoup. D’ailleurs, je ne peux pas m’empêcher de les associer toujours un peu.

Plus tard, lorsque j’étais étudiante en Histoire de l’Art, j’ai fait un stage au musée Picasso, à Paris. J’ai trié et classé sa correspondance avec Jaime Sabartés, son fidèle secrétaire. C’était passionnant.

Qu’est ce qui a déclenché votre récit… autour d’une “bête féroce” qui d’ailleurs n’existe pas ?

C’est le chien caché sous la table, dans l’ombre, au pied des personnages. La même année, Picasso a peint deux tableaux assez similaires et portant le même titre : Les Trois Musiciens. Je pouvais choisir l’un ou l’autre. Alors, je me suis fait plaisir. Je préférais nettement celui-ci, que je trouvais à la fois plus sobre (plus facile à lire, en quelque sorte) et plus riche en couleurs. Le bleu, par exemple, est absent de l’autre toile. Et puis... ce chien, surtout, bien mystérieux !

Peut-on voir une référence à l’actualité ? Discours sur la sécurité, menace, peur, dictature - car un roi qui n’est intéressé par rien, ni le savoir, ni la nature, ni la culture, ni l’amour, ça fait peur mais ça existe bel et bien…

Cette histoire est en effet un conte politique. La manipulation des peuples par la peur, c’est tellement courant, tellement omniprésent aujourd’hui - de mille et une manières, à différents degrés, sous toutes les latitudes... La culture est une réponse : la culture n’est pas un luxe. Bien au contraire. Car elle est liée à la liberté, à l’échange, à la connaissance et à la compréhension de soi-même, des autres et du monde...

Pourquoi une femme pour révéler la vérité ?

Sans doute mon féminisme a-t-il parlé pour moi ? Non, en réalité, dans ma première version, c’était un enfant qui déjouait la machination. Mais les éditeurs et moi avons pensé que peut-être la ficelle était un peu grosse... Avons-nous eu tort ? Dans mon esprit, la révélation devait venir de quelqu’un dont on ne se méfie pas, qui ne fait pas de bruit... Cette jeune femme est une amoureuse. Elle rêve à sa fenêtre et c’est ainsi qu’elle voit tout.

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La suite vous intéresse ? Rendez-vous ici !

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14.05.2013 | Lien permanent

Atelier Haïkus (2)

Pour le deuxième groupe, j'ai répété l'exercice en changeant de support visuel. Au revoir, monsieur Rivière et vos 36 vues de la Tour Eiffel ! Bonjour, monsieur Magritte et vos visions surréelles !

PdA 05.jpg

Et de cela est né ceci :

Noir, blanc et marron

Ceci n’est pas une vraie pipe

Juste son image

(Juliette)

 

Le miroir de l’âme

Reflet de l’intense azur

Et de doux nuages

(Sofia)

 

Le fond clair et blanc

La forme bleue d’une vague

La couleur très sombre

(Imad)

 

Une belle colombe

Le ciel azur dans le sombre

Un œuf pénombre

(Keysha)

 

Dans l’ombre se reflètent

Ciel bleu et nuages blancs

Des paupières ouvertes

(Manon F. et Johanna)

 

La nuit et des arbres

Une colombe nuage

Un nid et des oeufs

(Manon C.)

 

La nuit qui tombe et 

Dans le ciel un vol d’oiseau 

Au-dessus des vents 

(Fella)

 

Dans la nuit obscure

Une colombe à l’horizon

Vole sans direction

(Sofia)

 

Les hommes s’envolent

Costumes et chapeaux melon

Ombres dans le ciel

(Keysha)

 

La beauté du ciel 

La dureté de la terre

L’ampleur de la pluie 

(Imad et Radwan)

 

Un lac et du sable

Un bouquet vert de colombes

Des montagnes noires

(Manon C.)

 

Le ciel de mes yeux

Observe le continent

Une île apparaît

(Fella)

 

Dans le ciel attend 

Un rocher château de sable 

En dessous de la mer 

(Fella)

 

Une île dans les airs

Un château dans le ciel

Les vagues dans la mer

(Keysha)

 

Ce n’est pas une pipe

Pourtant elle est devant moi

Une simple image

(Clémentine et Fella)

 

Suspendus au ciel

Des hommes vêtus de noir

Attendent leurs belles

(Manon F.)

 

Du ciel les hommes tombent

S’y arrêtant une seconde

Profitant du monde

(Clémentine)

 

Bravo à tous !

 

Un grand merci à toute l'équipe du festival - Barbara Moreillon en particulier - ainsi qu'à celle, fantastique, des Archives départementales !

*

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19.05.2017 | Lien permanent

Courriels et courrier

 
Fin novembre, j'ai reçu ce courriel :

Jeune enseignante de français dans un collège de la banlieue parisienne, j'envisage de lire votre magnifique et touchant Lettres à une disparue à mes élèves dans le cadre de ma séquence sur l'épistolaire (programme de 4ème). Il s'agirait de lire une lettre au tout début de chaque séance, sans même en faire une analyse méthodique, juste pour le plaisir... Je n'ai jamais testé ce procédé mais mes 29 ados adorent que je leur fasse la lecture des textes que l'on étudie en classe.

J'en viens maintenant à ma petite demande : pourriez-vous leur adresser un petit mot d'entrée en matière, une sorte d'invitation à se plonger dans cette lecture collective, qui deviendra je le souhaite une expérience forte et émouvante dont ils se souviendront. En vous remerciant par avance et vous félicitant pour l'ensemble de vos ouvrages,

Sandrine N., professeure de lettres.

 

Alors, j'ai écrit ceci :

Chers (futurs) lecteurs,
ou chers auditeurs - peu importe !
par la voix de votre professeure, vous entendez la mienne. Et par la mienne, vous entendrez bientôt celle de Melina... qui écrit des lettres à sa fille, "disparue" dans la terreur muette d'une dictature.
Vous verrez, je n'ai pas situé mon roman, ni dans le temps ni dans l'espace : on ne sait donc jamais ni où ni quand se déroule l'histoire. Parfois, c'est vrai, cela trouble un peu le lecteur. Mais si j'ai fait ce choix, c'est pour une raison précise, et simple. Je ne voulais pas qu'à la lecture de mon texte, on puisse penser : "Voilà les horreurs qui ont eu lieu en Argentine dans les années 70. Heureusement, maintenant c'est une affaire classée !"
Car non, hélas, tout cela n'est pas fini. En Argentine, oui. Et au Chili aussi. Tant mieux, bien sûr... même si justice n'a pas été rendue aux "disparus" et à leurs proches - comme vous le comprendrez à la fin du roman. Ailleurs, plus récemment, d'autres "disparitions" se sont produites. En Algérie, au Kosovo ou en Irak.
Quand vous entendrez Melina, pensez aussi à tous ces gens, qui vivent sur la même Terre que nous, à quelques heures d'avion d'ici. Dans leurs poitrines, ils ont un coeur semblable au nôtre, qui bat de la même envie de vivre que nous. Et pourtant...
 
Mais, n'est-ce pas rassurant de savoir que l'on forme, vous et moi, tous ensemble, sans nous connaître, une sorte de chaîne humaine qui gardera la mémoire de ces "disparus" ?
N'est-ce pas rassurant de savoir qu'il y a des cœurs, ailleurs, pour écouter le cri qui s'échappe du vôtre ? Des cœurs ouverts, amis ou frères, pour partager la douleur et la consoler. Se souvenir, se soulever, rêver de justice et de paix...
Aussi, je vous l'écris comme je le pense : je suis fière, aujourd'hui, de me trouver à vos côtés... par la magie de la littérature ! (Et grâce à votre professeure.)
Bonne lecture à vous - ou plutôt, bonne écoute !
Avec mes pensées les plus fraternelles,
Véronique Massenot.
 
 
À quoi Mme N. m'a répondu :
Mille mercis pour ce joli message !
Le hasard a voulu que je lise la 1ère lettre lundi dernier, au lendemain de la mort de Pinochet. (...)
Certains de mes élèves ignoraient l'idée même de dictature. Ma séquence sur l'épistolaire a ainsi pris une direction particulière : à ce jour, nous avons étudié Le déserteur de Boris Vian, les lettres insérées dans L'enfant multiple d'Andrée Chédid, des lettres authentiques d'Algériens publiées dans Le Monde en 1997 témoignant des atrocités de la guerre.
Merci, réunies par votre oeuvre, nous sommes plus fortes pour faire de ces jeunes adolescents de futurs citoyens responsables et sensibles. 
 
 
Alors, à mon tour, j'ai écrit :
Bonjour à vous
et merci de m'avoir ainsi tenue au courant.
En effet, le hasard de l'actualité a "bien" fait les choses...
Et je suis très heureuse de m'être trouvée, grâce à vous, en compagnie de Boris Vian, qui est l'un de mes auteurs préférés. J'espère que vos élèves ont été sensibles à tout cela...
J'en profite pour vous souhaiter de bonnes fêtes !
Bien à vous,
Véronique.
 
 
Puis, par la poste, m'est arrivé cette carte, accompagnée d'une jolie brassée de lettres :
Chère Véronique,
curieusement, notre lecture de Lettres à une disparue s'est ouverte sur la mort d'Augusto Pinochet et s'est achevée, aujourd'hui, sur celle de Saparmourat Niyazov. Cet ancrage dans la réalité a renforcé, je pense, la puissance de votre démarche, celle d'avoir écrit pour les jeunes un roman pacifiste, engagé et poignant que j'ai eu beaucoup plaisir à transmettre à mes élèves tout en les guidant dans cette découverte d'un monde qu'ils ignoraient.
C'est ainsi que vous, auteure, et moi, professeure, avons oeuvré pour la paix et de respect de l'Homme en touchant les âmes et les coeurs de ces vingt-neuf futurs citoyens.
Pour vous remercier, voici les lettres de mes élèves, ni retouchées, ni guidées, afin de leur laisser toute leur spontanéité...
En vous souhaitant de très belles fêtes,
Sandrine.
 
 
(@ suivre...)
 -

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Correspondance & Cie (épisode 4, janvier 2008)

[Contenu sauvegardé du blog « Le Courrier d'Honorine » (fermé depuis) ayant accompagné les élèves de l'atelier tout au long d'une année très créative.]

 

Tous Accros d’Acrostiche !

jeudi 17 janvier 2008

Suite à la résolution de l’énigme littéraire – et dans l’idée d’écrire des « lettres » en prenant ce mot au pied de lui-même ! – nous nous lançons dans la fabrication maison d’acrostiches. Nous en lisons quelques exemples, puis mettons doucement nos cerveaux en ébullition…

Mais d’abord, d’où vient ce mot étrange et que signifie-t-il ?

Acrostiche vient du grec akros « extrémité » et stikhos « vers » : c’est un poème dont les lettres initiales de chaque vers forment un mot quand on les lit de haut en bas.

Quelques exemples lus ensemble :

1- Acrostiche d’un courtisan au Roi Louis XIV

Louis est un héros sans peur et sans reproche

On désire le voir. Aussitôt on l’approche,

Un sentiment d’amour enflamme tous les cœurs.

Il ne trouve chez nous que des adorateurs.

Son image est partout… excepté dans ma poche.

2- Anonyme (double acrostiche)

Amour parfait dans mon cœur imprimA

Nom très heureux que j’aime bien NoN !

Non jamais, cet amoureux lieN

Autre que mort défaire ne pourrA.

3- Anonyme

Rivalisant avec Corneille, il nous étonna

Zut ! On laccuse !

Lorientale tintéresse.

Gare, idiot ! Dieu existe !

4- Guillaume Apollinaire, Poèmes à Lou

Lettres ! Envoie aussi des lettres, ma chérie

On aime en recevoir dans notre artillerie

Une par jour au moins, une au moins, je t’en prie…

L‘heure est venue, Adieu ! l’heure de ton départ

On va rentrer, il est neuf heures moins le quart

Une… deux… trois… Adieux Nîmes, dans le Gard.

5- Willy (une phrase entière)

Musique, tu me fus un palais enchanté

Au seuil duquel menaient d’insignes avenues

Nuit et jour, des vitraux aux flammes continues,

Glissait une adorable et vibrante clarté.

Et des chœurs alternant – dames de volupté

Oréades, ondines, faunes, prêtresses nues –

Toute la joie ardente essorait vers les nues,

Et toute la langueur et toute la beauté.

Sur un seul vœu de moi, désir chaste et lyrique,

Ta fertile magie a toujours, ô musique !

Bercé mon tendre ange ou mon brillant désir.

Et quand viendra l’instant ténébreux et suprême

Tu sauras me donner le bonheur de mourir,

En refermant les bras sur le Rêve que j’aime !

Et voilà le travail (un aperçu seulement) !

Tout a commencé par le choix du mot formant l’acrostiche. Certains se sont inspirés de l’actualité (bientôt les vacances, Noël) tandis que d’autres ont préféré rester dans l’ambiance de Lettres à une disparue (Melina, Paloma, paix, dictature). Quelques uns ont eu envie de parler de sujets divers qui leur tenaient à coeur, comme l’amour, la tristesse, la difficulté d’écrire, l’ennui, les livres, Paris ou encore le football…

 

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La Chronique du CDI

dimanche 20 janvier 2008

Conflans le mardi 11 décembre 2007

 

Cher lecteur du blog,

 

La classe écriture de 5e6 a commencé ce matin en compagnie de l’auteur, Véronique Massenot, des professeurs Martine Ligier et Cécile Berthet et moi-même, la documentaliste et 14 élèves.

Un coin du CDI est aménagé avec des tables blotties les unes à côté des autres pour se tenir chaud.

Véronique avait, lors de sa visite en tant qu’écrivain, fait cadeau à la classe d’une énigme sous forme d’acrostiche. Donc, aujourd’hui, les élèves vont écrire des poèmes acrostiches en choisissant des mots du roman « Lettres à une disparue ».

Chacun s’empare de son crayon, stylo plume.

Les « grands » passent voir, lisent les trouvailles, commentent, posent des questions. Les poèmes prennent forme.

Difficile de les faire se lever pour la récréation.

Puis, Véronique propose dans une chemise, des trésors de lettres, dessins, mots, photos découpés, de toutes tailles, de toutes couleurs et de toutes matières. Les élèves puisent là pour écrire leur poème sur du papier canson en couleur. Chacun s’applique à écrire avec des feutres argent, or, blanc, jaune, à coller, à découper des lettres, des images…

Entre deux, chaque élève vient dire son poème devant ses camarades. Tout le monde écoute l’orateur, qui s’enhardit de table en table, les réactions des spectateurs sont très spontanées : « super ! j’aime ton idée… »

Après le repas, les élèves reviennent au CDI pour peaufiner les œuvres.

Tout le monde est content.

Merci Véronique.

L’autre moitié de classe va attendre mardi prochain avec impatience. Vous aussi, peut-être, cher lecteur inconnu.

Françoise Le Corre, la documentaliste

 

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Zoom sur le Double Acrostiche

mardi 29 janvier 2008

Lors de notre première séance de travail, nous avions lu ce court poème anonyme, doublement acrostiche :

Amour parfait dans mon cœur imprimA

Nom très heureux que j’aime bien NoN !

Non jamais, cet amoureux lieN

Autre que mort défaire ne pourrA.

Malik, très créatif, a relevé le défi :

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31.01.2008 | Lien permanent

Dijon-Buenos Aires-Dijon

[Une rencontre pas comme les autres... (suite)]

Comme je vous l'annonçais dans la note précédente, après une heure de rencontre avec deux classes de 4ème autour de mon roman Lettres à une disparue, je laissai volontiers ma place à deux témoins directs de l'époque, deux parents d'élèves argentins, venus nous raconter leurs enfance et adolescence sous la dictature...

image31.jpg

Claudio nous rappela tout d'abord combien son pays était jeune, puisqu'il proclama son indépendance le 25 mai 1810 - d'où la fameuse "Place de Mai"... - indépendance définitivement acquise le 9 juillet 1816. La population se composait alors essentiellement d'immigrés d'origine européenne : des Espagnols, mais aussi beaucoup d'Italiens et de Juifs de l'Est fuyant les pogroms. "D'ailleurs, ajouta-t-il en se tournant vers moi, l'idée des lettres écrites mais impossibles à envoyer de votre roman m'a rappelé cette histoire, car bien souvent les nouveaux arrivés perdaient tout contact avec leurs familles restées en Europe. Le courrier ne fonctionnait pas ; les lettres et les liens se perdaient..."

En 1970, après 15 ans d'alternance entre coup d'état militaire et renouveau démocratique, vient le temps de l'effervescence révolutionnaire mondiale. Qui, en Argentine, va générer la réaction opposée la plus dure : une dictature cruelle, qui se donnera pour mission de "couper le mal à la racine". "Lorsque j'avais 13 ans, on parlait d'utopie. Trois ans plus tard, tout était interdit. Malheureusement,  je dois dire que, peu à peu, on s'y fait."

Marina, la femme de Claudio, est plus jeune. Elle avait 8 ans lors du coup d'état qui amena Videla au pouvoir. "J'ai grandi dans une famille où le mot "politique" faisait figure de gros mot. L'auto-censure et la peur étaient permanentes... Mais, moi, je ne m'en rendais pas compte ! C'est impossible quand on ne connaît pas autre chose. Nous étions coupés de l'extérieur, sans point de comparaison. C'est en grandissant qu'on ouvre les yeux..."

La famille de Claudio était plus avertie, sans toutefois être engagée - sinon, sans doute ne serait-il pas là aujourd'hui... "Concernant les disparitions, des bruits circulaient : certains savaient, d'autres ne voulaient pas y croire. Le gouvernement prétendait que ces histoires étaient des affabulations - "No esta" dit Videla dans la vidéo de la note précédente - et qu'il s'agissait d'une campagne "anti-nationale" orchestrée depuis l'extérieur du pays. Les "Mères de la Place de Mai" furent surnommées "les Folles" afin de les discréditer. On disait qu'elles étaient payées par des "puissances étrangères"... Pourtant, dans ma propre classe de lycée, une année après l'arrivée des militaires au pouvoir, un tiers de mes camarades avait disparu."

L'argument du complot "anti-argentin" fomenté depuis l'étranger, raconte Claudio, sera utilisé et réutilisé sans cesse par le régime pour tenter de tenir le peuple uni, derrière son dictateur, contre le reste du monde. Ainsi fut interprêtée la question, un temps soulevée en 1978, du boycott de la coupe du monde de football, puis celle de la guerre des Malouines - folie militaire qui accéléra la chute de Videla, en 1983.

Pour finir, Claudio et Marina évoquent l'actualité, toujours hantée par les crimes impunis de la dictature - notamment, ces disparitions et adoptions forcées. Pour preuve, la veille de cette rencontre, les Abuelas de Plaza de Mayo (les "Grand-Mères" de la Place de Mai, les Melina qui cherchent leurs Nina...) venaient d'être officiellement déclarées candidates au Prix Nobel de la Paix par le célèbre comité. Dans le même temps, c'est-à-dire plus de 30 ans après les faits, se poursuit le procès de "l'Ange blond de la mort", le "fameux" capitaine Astiz...

La rencontre se termine sur la question de l'émigration. "Pourquoi êtes-vous partis d'Argentine ?" "Etiez-vous menacés ?" demande un élève... "Non, répond Claudio, avec son bel accent chantant, nous avons quitté notre pays pour des raisons économiques, lors de la crise de 2002... comme 280 000 autres Argentins ! Ma mère, qui est restée là-bas, dit d'elle-même et des gens de sa génération : nous sommes les enfants de ceux qui sont venus et les parents de ceux qui sont partis..."

Filiation, transmission, mémoire, ces mots sont là, qui sonnent et qui résonnent encore, à l'unisson des Lettres et de l'histoire, violente et tourmentée, des Hommes...

 

affichelettres.gifVoilà, notre belle rencontre "pas comme les autres" s'achève. Mais, je vous invite à la poursuivre en allant regarder, sur le site de l'INA, ce reportage d'époque (1982) qui vous éclairera sur le rôle d'Astiz. Ce document me permet, par ailleurs, d'adresser un signe d'amitié à son auteur, Philippe Rochot, grand journaliste - que j'ai eu la chance de rencontrer grâce à ce roman, Lettres à une disparue, précisément !* - et... Dijonnais, lui aussi ;-)

Encore un mot : Merci. Merci, oui, de tout coeur, à Mme Heitzmann et à ses collègues, mais aussi et surtout à Claudio et Marina, pour ce moment sincère, fort et précieux...

 

*Pourquoi ? Comment ? Un (petit) morceau de la réponse est , tout en bas de la page. C'était en mai 2000...

 

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