20.06.2009
Souvenirs de Pontault-Combault (5)
Extraits du travail des élèves de mon atelier d'écriture - suite. (Attention, ces deux textes ne sont pas plus gais que les précédents... Mais c'était le sujet !)
La guerre de Joshua
Le 20 juin 1939
Aujourd'hui c'est mon anniversaire, j'ai 10 ans. Mes parents nous ont emmenés, moi Joshua et mes petites sœurs, en Normandie dans un petit village près de Cherbourg. Le soir, mon père m'a offert un beau stylo plume et ma mère, un magnifique cahier en cuir pour en faire un journal intime. D'ailleurs, j'écris dessus en ce moment. C'est la première fois que j'ai un journal intime, cela me permettra de me souvenir des moments historiques de ma vie.
Le 27 juin1939
Aujourd'hui, les amies qui nous ont hébergés, nous ont conseillé de quitter le pays car les Nazis souhaitent l'extermination des Juifs en France et risquent de provoquer une guerre mondiale. Mais nous sommes nés en France ! Nous sommes Français ! Mon père ne veut pas partir, mais ma mère a trop peur... Elle m'a donné le choix : soit je reste avec papa, soit je part avec elle.
Le 30 juin 1939
J'ai réfléchi, je reste avec mon père. Ma mère part ce soir pour Cuba, à bord d'un bateau. Mon père et moi faisons nos bagages, car les Allemands sont à deux villages d'ici ! Nous allons nous réfugier dans une vieille bicoque abandonnée...
(...)
Eymeric (pendant la Seconde Guerre mondiale)
Journal de Nozipo
(retrouvé et publié par S ****)
24 décembre 1980
Cher journal,
Je m'appelle Nozipo, j'ai 36 ans et je veux faire le deuil de ma famille malheureusement disparue à cause des émeutes à Untata dans le Sud de l'Afrique...
Mon cher mari, je me souviens de ce jour où tu m'as été enlevé en pleine ville lors d'une émeute... Tu ne peux pas imaginer la douleur que j'ai eue quand ils t'ont retrouvé, allongé par terre devant notre maison misérable. Je voulais me suicider pour partir avec toi, mais j'attendais un enfant de toi. Cet enfant est née, c'est une petite fille qui s'appelle Salina. Tu lui as donné tes yeux, ton nez, ton visage. Quand je la vois, je pense à toi.
(...)
3 janvier 1981
Cher journal,
Aujourd'hui les émeutes recommencent après la trêve de Noël. Les gens brûlent les maisons. Je n'en peux plus, pourquoi toute cette violence contre nous ? J'espère que Nelson Mandela fera quelque chose pour nous, pour nous sauver.
Je n'ai plus rien, rien du tout. Je suis désespérée et je me demande si je peux vivre sans maison, sans famille, sans rien.
(...)
Sarah (l'Apartheid)
...@ suivre !
14:49 Publié dans Chroniques d'ateliers | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : atelier d'écriture, collège, correspondance, journal intime, pontault-combault
Les commentaires sont fermés.